La saga d’une écharpe : tissage

tissage

J’ai eu un plaisir infini à tisser les deux fils assortis que je vous ai montrés le mois dernier… surtout depuis que j’ai découvert la navette bateau, qui apporte un confort exceptionnel ! J’ai monté ma chaîne en alternant les couleurs de façon à obtenir un effet de carreaux très fondu. Dès que j’ai un peu de luminosité pour prendre une photo, je vous montre l’écharpe (en fait c’est plutôt une étole) terminée !

Marché de Noël, J-9

béret tissé

Ce seront peut-être les stars de Noël, car le béret est à la mode cet hiver… mais ce ne sont pas des bérets tout bêtes, ce sont des bérets tissés, une rareté ! Eh oui, traditionnellement, le béret est tricoté puis feutré. Aujourd’hui fleurissent les bérets tricotés en grosse laine… mais moi, grâce à Rêves de fibres, qui m’a fait connaître une vidéo explicative fantastique et surtout grâce à qui j’ai obtenu mon “métier à tisser des bérets”, j’ai découvert cette petite activité récréative parfaite pour terminés mes pelotons de fils faits main. Mes bérets sont finis avec une bordure en feutre (fait main bien sûr, du mérinos fin et doux), avec un ruban d’organza très girly destiné à régler la largeur, ce qui les destine à toutes les têtes. En voici déjà trois, mais il y en aura beaucoup plus sur le stand du marché de Noël de l’Archipel des créateurs qui aura lieu à Vanves du 14 au 16 décembre 2012. Venez nombreux !

béret tissé

Noces de soie

gilet tissé en soie

Douze ans de mariage, ce sont les noces de soie : pour qui aime travailler les belles fibres, c’est un vrai défi qui mérite du temps et de l’application ! Pour faire ce beau gilet à mon cher et tendre, j’ai commencé de presque rien : des mawatas, ou “mouchoirs de soie”. Je vous en ai déjà parlé, j’aime beaucoup l’effet texturé du fil obtenu avec les mawatas, une fois retordu en navajo, c’est-à-dire à trois brins, sur lui-même. Et en plus, il est extrêmement solide. Du coup, il était naturel de penser à le tisser…

J’ai commencé par teindre les mawatas. J’ai la chance de partager la vie d’un homme qui accepte de porter toutes sortes de couleurs sans rechigner, donc j’ai choisi ma teinture Landscapes préférée, le vert Lichen. Après, j’ai étiré tous ces mawatas après les avoir soigneusement détachés les uns des autres, et j’ai enroulé cette mèche aérienne en une gigantesque boule. Cela m’a déjà pris deux longues soirées…

Est ensuite venu le moment du filage. Sachant qu’une fois retordu, j’avais quasiment 1,5 km de fil, le calcul est simple : au départ, j’ai filé 4,5 km ! Pour cela, j’étais ravie d’avoir le concours de mon petit eSpinner Ashford – à présent qu’il est muni d’un épinglier automatique WooLee Winder (oui, j’ai fait des économies et ensuite des folies ! il faudra un jour que j’ouvre une nouvelle catégorie pour vous montrer tout mon matériel, il y a de quoi papoter pendant de longues soirées d’hiver…), c’est le roi des filages au long cours. J’ai apprécié ce confort, puisque le filage et le retors m’ont occupée presque un mois.

C’est avec bonheur que j’ai vu arriver le moment du tissage, car j’adore ça ! Même avec mon très modeste Knitters Loom, un adorable petit métier à tisser pliant, je me régale, et voyez, 50 cm de largeur peuvent parfois suffire pour créer des vêtements ! En l’occurrence j’ai commencé par tracer et couper mon patron (Simplicity n7297). Par chance, le dos est en deux morceaux, ce qui signifie que finalement je n’avais qu’une bande de 35 cm de large à tisser… oui, mais sur presque 3 mètres. Parallèlement, j’ai mesuré le bon métrage d’un épais twill de soie que j’ai teint avec la même teinture pour faire la doublure.

Le début du tissage a généré une certaine appréhension car je me demandais ce qu’allait donner mon fil. Au début, je n’ai pas trop aimé l’effet de rayures que générait le dégradé de la couleur, et je l’ai cassé en alternant plusieurs écheveaux. Ensuite, la grande question était : aurai-je assez de fil pour aller au bout de ma chaîne ? Mes savants calculs me promettaient que oui, mais les calculs… vu ma propension aux étourderies, je leur fais rarement confiance. Finalement, j’ai eu de la chance : une fois tombé du métier, lavé et repassé, le tissu faisait même une vingtaine de centimètres de trop. J’avais quand même prévu une issue de secours : si je n’avais pas assez de tissu, j’utiliserais la même soie industrielle que celle choisie pour la doublure pour faire le dos.

Le moment de la couture du gilet en elle-même a été l’étape la plus rapide. J’ai commencé par décalquer le patron sur de l’intissé très fin que j’ai fixé au fer sur mon tissu, puis j’ai découpé chaque pièce et fait un zigzag à la machine. Avec ça, aucun risque d’effilochage ! Puis j’ai monté le gilet, ce qui m’a donné l’occasion d’approfondir mes connaissances dans le domaine des vêtements doublés. Très intéressant, et surtout le résultat est vraiment agréable. Oui oui, je commence à prendre goût aux finitions soignées ! C’est un peu tard, mais cela prouve qu’il ne faut pas désespérer : même les vieilles guenons apprennent de nouvelles grimaces 😉

Le petit plus, ç’a été d’apporter mon gilet dans ma caverne d’Ali Baba à boutons préférée, chez Dam’Boutons au marché Saint-Pierre. Impossible de ne pas y trouver votre bonheur tant il y a de choix. J’ai craqué pour ces boutons tout simples façon bronze, et le marchand m’a même trouvé une belle boucle assortie pour accrocher la martingale derrière. Une fois les boutons cousus, les boutonnières brodées, le travail était fini, je n’ai plus eu qu’à faire un paquet cadeau…

Et savez-vous quel cadeau j’ai reçu, moi, à l’occasion de mes noces de soie ? Je vous le donne en mille : une énorme provision de mawatas !!!

TRIO 1

Je vous parle de temps en temps d’échange. J’ai fait des échanges de mail art, mais surtout des échanges entre fileuses… C’est quelque chose que je n’aborde pas forcément comme une petite fille qui dépose ses chaussures au pied du sapin de Noël, mais plutôt comme un de ces moments où l’on croise un étranger qui nous fait un sourire. Vous n’avez jamais vécu cela, dans la rue, dans le train ou que sais-je, un petit flash de complicité exprimé dans une totale liberté – car vous pouvez chercher à y donner suite en tissant (ou en filant !) un lien, ou simplement en savourer la saveur en le laissant flotter au gré du temps ? Un sourire, un geste d’entraide, un aparté ludique ?
Eh bien c’est cela, un échange. Vous allez faire un cadeau à un parfait étranger, à une parfaite étrangère – ou pas ! Le hasard guide vos pas, cet étranger ce sera peut-être votre frère, votre sœur ou votre ami ? Ce qui compte n’est pas la valeur du cadeau, c’est la grâce du lien qui se créera entre vous pour quelques heures, quelques jours… ou, qui sait, de nombreuses années. Il peut y avoir la transmission d’un savoir que l’on vous a passé. Le partage d’une culture. La surprise, en tout cas, est souvent au rendez-vous.
Ah ah ! Si vous avez l’habitude de me lire, vous risquez de me trouver lyrique… mieux vaut que je m’arrête et que je vous parle de cet échange “TRIO Surprise”… Sans fausse modestie, il est particulier pour moi car c’est moi qui l’organise et que c’est la première fois que je me lance dans l’aventure.
En participant à mes premiers échanges, j’ai bien senti que ce n’était pas si simple : il ne s’agit pas de se contenter d’envoyer des listes d’adresses. Mais après avoir mis les pieds dedans, je me suis carrément aperçue que pour une tête en l’air dans mon genre, un simple envoi d’adresses n’était pas non plus du gâteau ! En tirant au sort les divers binômes de l’échange, j’ai réussi, de manière détournée, à être ma propre marraine ! Il faut quand même le faire !
Le principe était d’échanger deux fois. D’abord, de la fibre. Ensuite, on filait la fibre reçue et on l’envoyait à une nouvelle filleule…

Je vais vous montrer tout ça. D’abord, le premier colis que j’ai reçu : plein de petits paquets de très bel angora, appartenant à plusieurs des lapinous de Maman Sylvie, à mixer avec de la soie maulbère éclatante de blancheur et brillante comme la lune. En cadeau, un écheveau d’angora pour moi, dodu à souhait ! Sans aller chercher plus loin, j’ai cardé sur ma chère Lisbeth les poils et la laine pour des nappes-nuages qui s’envolaient toutes seules au moindre déplacement d’air ! J’en ai fait un fil doux et irrégulier comme je les aime – et j’ai eu de la chance qu’il plaise aussi à ma filleule Claire des Bruyères… Dans son colis, j’avais ajouté comme il est d’usage des petits cadeaux : de la fibre mérinos et soie teinte par mes soins, et quelques douceurs qui font toujours plaisir sinon à la destinataire, tout au moins à son entourage 😉

Je vous montre aussi les fibres que j’ai moi-même envoyées à ma filleule Lolatralala : une nappe cardée avec du mérinos, de la soie et du mohair, dans des tons de rouille et de violet. J’ai ajouté des éclats d’améthyste enfilés sur des petites mèches à intégrer au filage. Catastrophe ! Le 1er juillet, au moment d’ouvrir les paquets, le superbe fil que je découvre… était fait avec ma nappe ! Après avoir été ma filleule, Lolatralala était devenue ma marraine. Je n’avais pas bien vérifié mes listes ! Cela me servira de leçon pour la prochaine fois, car j’espère bien qu’il y en aura une. TRIO 2, peut-être ?

En tout cas, merci à Lolatralala pour ce beau fil fantaisie – j’adore – et aussi pour toutes les bonnes petites choses qui l’accompagnaient (et les adorables breloques !) 🙂 Un grand merci également aux autres participantes. Si vous souhaitez suivre l’aventure de “TRIO Surprise”, vous pouvez lire les messages à ce sujet sur le forum Tricotin.

La saga d’une étole, épisode 4 : tissée et tombée du métier

tissage

Le tissage, finalement, c’est le plus rapide, surtout avec ce genre de fil fantaisie un peu épais et poilu. J’aime particulièrement la façon dont les “zigouigouis” en forme de chenilles se calent entre les fils de chaîne. La texture fait très Chanel et les couleurs, harmonisées depuis le début, font une jolie palette… Pas mécontente !

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La saga d’une étole, épisode 3 : montage de la chaîne

tissage

Je l’ai toujours dit, là où y a de la chaîne, y a pas de plaisir… Hum… Oui je sais, elle n’est pas bien fine. Mais d’abord c’est vrai, dans le tissage, monter la chaîne, c’est ce qui m’amuse le moins. Heureusement qu’avec le Knitters Loom, c’est très simple ! Et heureusement que je vais tisser du gros fil, donc j’utilise un peigne 30/10, c’est toujours ça de pris. Mais bon, ma petite astuce, si elle n’est pas bien spirituelle, me sert depuis le début de moyen mnémotechnique, sans quoi je ne suis pas fichue de me souvenir que le fil de chaîne est vertical et le fil de trame, horizontal. Enfin, sur mon métier. Et encore, j’entends d’ici hurler les puristes !

Allons, vivement que mon fil de trame soit sec pour que je puisse passer quelques duites dans la foule (là, tout le monde est content) et évaluer vaguement la longueur de mon ouvrage terminé…

Mon premier tissage aux cartes !

tissage aux cartes

Voilà un moment que je tournais autour… que je regardais les blogs, les posts des forums… j’ai même un livre à ce sujet… et on m’a offert un mini-inkle loom tout mignon… Bref, j’avais tout pour me lancer dans le tissage aux cartes. Oui mais, comme souvent avant d’essayer une nouvelle technique, je ne me sentais pas trop à la hauteur et je freinais des quatre fers.

À la rencontre du filage dont je vous parlais hier, cependant, l’occasion était vraiment trop belle : non seulement Perline était présente – et c’est vraiment une des spécialistes de la chose – mais Midian avait amené son propre inkle loom et ses cartes pour “prendre une leçon”. Là, vraiment, on me le servait sur un plateau, le tissage aux cartes ! Je me suis donc incrustée dans la “leçon” et comme souvent, voir le geste effectué, entendre les astuces et les mises en garde a dédramatisé les choses. En rentrant chez moi, je ne rêvais que de tissage aux cartes…

Lundi matin, j’ai donc volé un paquet de cartes à jouer dans la chambre de ma fille (c’est pas bien, mais je ne pouvais pas attendre son retour de l’école pour lui demander l’autorisation… en échange, je lui ai promis de lui apprendre à tisser des “bracelets brésiliens” hors du commun, et dix fois plus rapidement que ceux qu’elle confectionne actuellement pour ses camarades) que j’ai très joyeusement massacré.

Puis, j’ai monté la chaîne avec des fils de coton que j’avais sous la main (les couleurs ne sont pas très contrastées mais j’étais si sûre que rien de bon n’en sortirait…) et hop, j’ai commencé à tisser ! Bon, les premiers centimètres sont bourrés d’erreurs car je ne tournais pas toujours dans le bon sens, alors j’ai pris un post-it pour noter laborieusement les premières duites, et ensuite j’ai commencé à bien sentir, en regardant le motif, dans quel sens je devais tourner.

Et voilà le galon tombé du métier, ta-dam ! J’ai “twisté” les fils de chaîne avec un petit appareil d’Ashford qu’on vient également de m’offrir (je suis une vraie veinarde), oui, c’est dix fois plus pratique que mon Babyliss à tresses ! Et l’effet est plus réussi.

Merci donc à Perline pour ce nouveau virus… Je réfléchis déjà à mon prochain projet… Sans doute une ceinture !

tissage aux cartes tissage aux cartes

Une collection d’écharpes et d’étoles

Je vous présente les petites nouvelles de la boutique… Le temps devient incertain… L’automne pointe le bout de son nez… Voici quelques écharpes et étoles pour réchauffer les cous et les cœurs, dans des couleurs gaies bien éloignées du sempiternel gris des enseignes à la mode !

écharpes

Tableau tissé

tapisserie

Quand Flore m’a offert ce cadre à tapisserie/tissage Ashford, je me suis retrouvée comme une poule devant un couteau… Pas la moindre idée de la façon dont on devait s’en servir… En plus, j’avais déjà mon adorable Knitter’s Loom ?

J’ai laissé s’écouler quelques semaines (bon, OK, quelques mois) le temps de voir venir l’inspiration… Elle a commencé à pointer mais je ne savais toujours pas de quelle manière on était supposer tisser dans ce cadre sans peigne ! J’ai surfé un peu sur YouTube, en vain, rien de probant – ou plutôt, rien qui me plaise. Pourtant, ça commençait à urger, car la matière s’accumulait dans mon petit panier !

D’abord, j’avais teint de la mèche de laine que j’avais séparée en quatre avant de la filer pour produire quatre textures différentes : d’abord la mèche laissée telle quelle ; puis un fil simple brin, irrégulier ; un fil à deux brins en retors andin ; un fil à trois brins en retors navajo… J’avais aussi mis de côté des chutes de tissu turquoise. Et j’avais crocheté quelques motifs que j’avais peints ensuite.

Bref, abandonnant l’idée de trouver la méthode infaillible, je me suis armée d’une longue aiguille de tapissier et d’un petit crochet, et j’ai entortillé tous mes matériaux autour de la chaîne de soie teinte que j’avais tendue sur le cadre (opération très facile avec ce genre de matériel !). Je ne suis pas mécontente du résultat, même s’il manque un peu d’audace (par ici, les spectateurs trouvent que ça manque de contraste dans les couleurs). Il reste tranquillement sur son cadre accroché au mur, comme un tableau, en attendant la prochaine inspiration (hi hi, j’ai déjà commencé à réunir quelques petites choses…) ! Je n’ai plus qu’à dire un grand merci à Flore…

tapisserie

Coquettes “torchonnettes”

torchons tissés main

Tissées avec du coton bio et un peigne un peu serré (40 fils pour 10 cm), deux petites “torchonnettes” carrées pour égoutter et essuyer ma vaisselle… À mon grand étonnement – et mon grand plaisir ! – elles passent en machine sans problème avec les autres torchons et serviettes, essorage maximum, et même au séchoir sans sourciller. Elles en ressortent encore plus souples et moelleuses.

torchons tissés main torchons tissés main