Certaines personnes abhorrent les fêtes de fin d’année, s’élevant contre la “consommation à outrance”, les “cadeaux forcés à date fixe”, l’ingérence du marketing dans la vie familiale, etc. – et je les comprends très bien.
D’autres commencent à stresser dès octobre (c’est vrai que, puisque la fête de Halloween ne marche pas trop bien en France, certains magasins n’attendent même plus novembre pour mettre en rayons boules, guirlandes et chocolats), déprimées d’avance à l’idée des cadeaux à choisir, du menu de fête à envisager, de la tête de leur belle-mère devant la tronche de leur dinde, etc. À celles-ci, j’avoue que j’offre toute ma compassion ! J’ai pu expérimenter ce genre de ras-le-bol il y a des années mais, depuis que j’ai décidé de faire les choses plus simplement, les réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre sont à nouveau un plaisir.
Car moi, les fêtes de fin d’année, j’aime cela. Pas pour le côté vitrines et liste de cadeaux, non. D’abord pour les souvenirs d’enfance qu’elles font remonter. Notamment la joie de décorer le sapin, ce qui nous prenait tout un dimanche après-midi, et celle de découvrir avant les invités la table de fête scintillante où ma mère avait disposé sa plus belle vaisselle, des chandeliers et des serviettes brodées. À Noël, bien des boîtes à trésor remontaient de la cave, qui contenaient des décorations à paillettes, des boules en verre soufflé délicates et des guirlandes multicolores précieusement conservées d’une année sur l’autre.
À mon tour, j’ai thésaurisé tout un tas de brimborions un tantinet bling-bling, et chaque année j’en ajoute un ou deux pour compenser la casse inévitable (j’ai un chat, moi, madame). À mon tour, je réserve un week-end de déco aux enfants pour remonter notre sapin en pot un peu étique dans l’appartement et choisir le thème décoratif. De temps en temps, je les laisse se lâcher et entasser sur l’arbre tout ce qu’ils peuvent trouver, mais la plupart du temps, je leur demande de choisir un thème de couleur et de trier les boules et guirlandes. Une année tout blanc, une année bleu et argent, une année rouge…
Cette année, c’est le thème “or” que j’ai proposé, pour le mois de décembre, aux fileuses et fileurs du forum Tricotin, car si nous savons bien que tout ce qui brille n’est pas or, si nous sommes généralement assez raisonnables pour ne pas nous retrouver à découvert sous prétexte de fêtes, nous avons tous au fond du cœur un petit côté princesse des Mille et une Nuits. Alors pourquoi ne pas réaliser un écheveau qui pourrait peut-être décorer notre arbre ou notre table de fête, ou se suspendre à notre cou au soir du 31 ?
En ce qui me concerne, j’ai voulu travailler sur le côté “vieil or” : même si, avec l’éclatant soleil de la matinée où je l’ai photographié, l’écheveau paraît plutôt orangé, en réalité il a bien les nuances de l’or terni des vieux bijoux et des antiquités d’orfèvrerie. Pour lui donner un maximum d’éclat, J’ai commencé par incorporer beaucoup d’angelina, de glitz et de soie à mes rolags. Ensuite, j’ai intégré au filage 45 petits sequins, chacun enfilé sur sa mini-mèche. Puis, j’ai retordu le fil sur lui-même (un fil retordu brille souvent plus qu’un simple brin) en ajoutant un troisième fil doré sur lequel j’avais enfilé une bonne dose de perles en verre. Tous ces petits objets contribuent au scintillement de l’écheveau. Naturellement, avec tout cet angelina, il n’est plus suffisamment doux pour être porté sur le corps, mais je le verrais bien transformé en petit sac du soir…
Il est vraiment beau cet écheveau !
bisous