… non, pas un “saxo” ! La musique, ce n’est pas pour tout de suite, en ce qui me concerne ! Vous aviez remarqué que les journées n’ont que vingt-quatre heures ? Eh oui, c’est bien cruel pour les touche-à-tout dans mon genre…
Mais ce n’est pas de musique que je voulais vous parler aujourd’hui.
Quand j’ai poussé la porte de ce bel atelier-boutique en rez-de-chaussée, inondé de lumière avec ses grandes vitrines, l’odeur du cuir m’a enveloppée comme une caresse. Un premier plaisir sensuel qui entrait en résonance avec mon amour des belles matières : je me sentais presque chez moi. (En fait je m’y installerais avec plaisir, il est si vaste que je pourrais y nicher quantité de rouets et de métiers à tisser !)
C’est grâce à la plate-forme Wecandoo que j’ai fait la connaissance de Sofia, fondatrice de l’atelier ShaZak. Jusqu’à présent, j’avais recouru à cette plate-forme proposant des stages d’artisanat pour offrir des cadeaux (plus originaux qu’une écharpe…), mais compte tenu de l’atmosphère morose des derniers mois, j’ai eu envie de me faire un très beau cadeau d’anniversaire : travailler le cuir pour faire un joli sac, simple et très pratique (dont la forme, cerise sur le gâteau, est parfaite pour emmener un fuseau en balade… avec plein de fibres à filer, bien sûr).
L’atelier commence par un plaisir façon shopping : choisir les matières. Le cuir, bien sûr, et Sofia travaille du très beau cuir, épais, souple et doux, on pourrait le papouiller pendant des heures. Mais aussi la sangle en coton qui sert d’anse (je rappelle à tous qu’on ne dit pas “de anse” ni “la anse”, je sais qu’à la télé c’est la nouvelle mode de renoncer aux élisions mais, par pitié, n’acceptons de la télé que ce qu’elle a de meilleur et faisons l’impasse sur le pire ! c’était la minute de la correctrice…), la couleur du fil et celle des rivets.
J’adore les couleurs et les contrastes, mais cette fois je suis restée dans une harmonie “chocolatée” pour faire un sac qui allait s’harmoniser avec toutes mes tenues. D’ailleurs, je ne m’interdis pas de m’offrir un autre stage un de ces jours, et de me montrer plus audacieuse 😉
Ensuite, venait l’étape du traçage et de la découpe des pièces à l’aide de gabarits. J’ai découvert les joies du stylo à mine d’argent et j’adore.
C’est après que les choses se sont compliquées… aïe aïe aïe, domestiquer la machine à coudre professionnelle (une superbe Pfaff très imposante, auprès de laquelle ma chère Ninon adorée ressemble à un petit papillon) ne fut pas une mince affaire ! Je crois qu’aucune de mes coutures n’est droite, qu’aucune de mes marges n’est précise… Fatalitas ! comme disait Chéri-Bibi. Mais je ne ferai pas de photo macro pour mettre en valeur mes petits ratages, merci bien. Mon sac est adorable et il est comme il est 😀
Et puis, qui peut rêver de maîtriser un outil au premier usage ? J’adresse un clin d’œil à toutes et tous mes stagiaires de filage : cette machine vous a largement vengés de la cruauté avec laquelle je vous oblige à pédaler “à vide” pour arriver à faire tourner la roue dans le bon sens et à la bonne vitesse.
La dernière petite touche, après la fixation de l’anse par trois rivets de chaque côté, c’était de coudre et d’imprimer la petite étiquette avec la chouette chevêche emblématique de l’atelier. Hum, malgré plusieurs essais, je ne suis pas la pro du matoir. Quoi qu’il advienne, le coin en haut à gauche est mieux défini que le coin opposé (ne parlons pas, là encore, de la couture… cette Pfaff m’a réappris l’humilité).
Je dois mille mercis à Sofia pour son accueil chaleureux, pour toutes ces infos sur l’essence et le travail du cuir, et pour les belles rigolades ! 😀 J’ai passé un super moment.
N’hésitez pas à aller admirer les créations de Sofia, sellier diplômée des Compagnons du Devoir, sur Instagram et Facebook !
Quel superbe sac, pour une première c’est une jolie réussite !
Ah le bonheur des machines industrielles, cela coud quasi n’importe quoi, à des épaisseurs pas croyables, mais c’est tout un art à enfiler et à maîtriser….
Il est beau et si joliment illustré par le texte.
Merci.
Merci à vous Marie pour ce fort joli texte (et photos!) et ce moment partagé.
Au plaisir de vous revoir pour un nouvel atelier 😉