50 nuances de bronze

Pochette Jive Sacotin

Je vous ai parlé il y a une dizaine d’années d’un cadeau de mariage réalisé pour des noces de soie… Cette année, c’étaient les noces de bronze ! Certains thèmes sont plus faciles à suivre que d’autres, je vous le garantis. Là, par exemple, dans notre petit appartement si surchargé de tout que Marie Kondo en ferait un collapsus avant même de franchir le seuil, je ne vois pas où caser une statue en bronze. Même pas un tout petit buste. Du coup, j’ai décidé de travailler plutôt sur les coloris 😊

On n’a jamais trop de sacs, besaces ou pochettes ; il faut les assortir à notre tenue, et adapter la taille à ce qu’on veut transporter ce jour-là. Oui, Messieurs, ça vaut aussi pour vous ! Et comme j’adore coudre des sacs, c’était l’occasion de découvrir les patrons de la marque Sacôtin, et plus précisément le modèle Jive qui est, m’a-t-on dit, bien pratique avec toutes ses poches. En plus, il y a pas mal d’accessoires de bouclerie que j’ai pu trouver en coloris bronze. Je n’ai pas eu à chercher d’ailleurs car la créatrice des modèles Sacôtin a un partenariat très intelligent avec le site La Mercerie des créateurs, qui propose des kits de bouclerie complets pour chaque modèle. C’est précieux car certaines pièces de sont pas toujours faciles à trouver et on peut craindre de ne pas avoir exactement la bonne taille.

Pour vraiment aller jusqu’au bout, j’ai tissé moi-même la sangle sur mon Inkle Loom (oublié de prendre des photos ! désolée !). Je suis assez satisfaite de moi car avec ma manie de tout noter, j’arrive maintenant à obtenir exactement les mesures que j’attendais en largeur comme en longueur lorsque je monte une chaîne. Et pour avoir une idée du motif à réaliser, je suis passée par le générateur de patron de bande tissée du site The Carolingian Realm. Je sais ce que vous allez me dire : quelle geek ! Du papier à carreaux et des crayons de couleur, c’est bien suffisant ! Certes, mais là, on peut corriger très rapidement le modèle jusqu’à obtenir quelque chose qui nous plaise, et c’est trèèès pratique.

J’ai aussi choisi de personnaliser un peu ce modèle très sobre avec une spirale en sashiko. Bien sûr, j’ai brodé ce motif tout simple avant l’assemblage. Et j’ai utilisé un des deux fils du tissage, que j’ai légèrement dédoublé pour n’avoir plus que les 4 brins d’un fil à sashiko.

Pochette Jive Sacotin

Parlons de cet assemblage : ce modèle est assez compliqué, avec beaucoup de pièces, de fermetures Éclair à poser, etc. Mais il est magnifiquement expliqué. Je n’avais jamais acheté un patron aussi précis, aussi bien illustré, c’est vraiment un exemple du genre. Même si je m’y connais quand même un peu en couture, j’avoue qu’à la fin du montage – où le sac ne ressemble vraiment à rien ! 😀 – je ne cherchais plus à comprendre et je suivais les explis les yeux fermés. Et tout s’est bien passé. J’ai appris pas mal de choses et j’ai vraiment l’impression d’avoir fait un grand pas en avant dans la réalisation de sacs… Je vais pouvoir mettre la dernière main à un certain sac de piscine dont le projet traîne depuis des années !

Pochette Jive Sacotin
Pochette Jive Sacotin
Pochette Jive Sacotin
Pochette Jive Sacotin

Une découverte !

Je ne pouvais pas rater l’expo de Feutre Art Textile au Carrousel du Louvre… Que de merveilles ! Une pure explosion de couleurs et de matières qui prouve – s’il en était besoin – la dimension incroyablement artistique et moderne du feutre français.

Mais après avoir passé un certain temps sur le stand à me remplir les mirettes, j’ai fait un tour dans le reste du salon, car comme tout le monde, je songeais à mes cadeaux de Noël et, préparant moi-même mon marché de Noël, je ne pouvais pas envisager de passer mes journées dans les magasins… et là, je peux vous dire qu’encore une fois, j’en ai pris plein les quinquets. Innovation, technique, métier, créativité, couleurs, matières, tout était là.

Je voudrais vous parler par-dessus tout d’une jeune femme qui est à la fois :
a) un professionnel connaissant fort bien son métier ;
b) une créatrice inspirée dont l’imaginaire me parle puissamment – et ne parle certainement pas qu’à moi ;
c) une petite maline capable d’inventer ce dont j’avais toujours rêvé sans le savoir.

Oui, Mylinh Nguyen, une textilo-métallo au look d’elfe intergalactique qui aurait croisé Alien sans sourciller, m’a carrément accrochée avec son stand minimaliste et captivant, et je peux vous dire que je n’étais pas la seule.

J’ai eu beaucoup de peine à choisir les monstres à adopter… j’avais l’impression que son invention des boutons-broches magnétiques était conçue pile pour moi ! De quoi s’agit-il ? Cela ressemble à une broche en métal, que l’on fixe au vêtement par un système style pin’s. Mais cette broche est séparable en deux, grâce à un puissant aimant magnétique. On peut donc s’en servir pour rapprocher les deux extrémités d’un vêtement ou d’un accessoire en feutre, d’un tricot sans boutons, d’une étole, que sais-je… ou même la porter tout simplement en broche, car ses créations sont juste belles, et très originales.

Et si je n’ai pas craqué pour une de ses fantastiques méduses suspendues, c’est qu’elle n’aurait pas été mise en valeur comme elle l’aurait mérité dans mon intérieur surchargé. Mais je continue à en rêver…

Bref, visitez-la, laissez-vous tenter, même si, je dois vous en prévenir, c’est trop tard pour un cadeau de Noël, les stocks étant déjà au plus bas. C’est un cadeau que vous vous offrirez à vous-même, dans la langueur de janvier, une fois passée l’exaltation des fêtes…

broche magnétique broche magnétique

Un cadeau doux et beau

Pour mon anniversaire, une très chère Zouzou m’a offert un très beau cadeau : cette volumineuse tresse laine et soie teinte par ses soins. Je ne vais pas vous dire une fois de plus que la photo ne lui rend pas hommage !!! Elle est douce et brillante, dans des tons qui rappellent irrésistiblement les œuvres de Monet. Un grand, grand merci 🙂

mèche de laine teinte

Un éditeur qui a la fibre…

livre patrons couture

Pour des raisons professionnelles, je suis allée faire un tour dans un bureau très discret où se conçoivent de bien jolies choses : celui de l’éditeur Tutti Frutti, spécialisé dans les loisirs créatifs, et particulièrement dans le tricot (j’ai déjà présenté plusieurs de ses ouvrages dans ma bibliothèque). Un épouvantable lieu de perdition pour une collectionneuse compulsive telle que moi… Et j’ai vu de bien belles choses, tant dans les bouquins déjà édités que dans les projets de traduction (chut !). Cerise sur le gâteau, le grand chef m’a offert ce livre magnifique, traitant d’un sujet qui me tarabuste depuis bien des années : les patrons de couture…

On ne croirait pas que dans ce livre qui n’est pas gros comme une Bible (144 pages), il ait pu rentrer (au chausse-pied ??) tant d’informations sur la façon de coudre un vêtement. Après un tour d’horizon du matériel et quelques pages très intéressantes sur les différentes qualités de tissu, on apprend d’abord comment utiliser un patron du commerce, puis comment le modifier pour le mettre à notre taille… et enfin, comment tracer ses propres patrons, rien moins ! En supplément, un rappel des techniques de base, et le tout très bien illustré.

Je le dévore en me régalant, et des tas d’idées de couture me viennent en tête ! J’espère pouvoir vous en montrer bientôt… Fini les fringues qui me boudinent 😉

Les fils Tricotin.com

fil tricotin

Enfin, il est arrivé, le premier fil signé Tricotin.com ! La créatrice nous dit tout sur son blog Tricotine, mais moi, j’ai de la chance : j’en ai déjà reçu, de ces écheveaux d’une douceur à peine croyable. De tous les fils d’alpaga que j’ai pu toucher jusqu’à présent, c’est le plus doux, le plus beau, je l’adore, les couleurs sont magnifiques, ça méritait bien un petit coup de pub… J’y pense à tout moment et un premier modèle de mini-châle est déjà en train de bouillonner entre mes oreilles ! Je vous montre le début dès qu’il est sur les aiguilles ! J’espère être très bientôt une des créatrices attitrées du fil et proposer des modèles gratuits à réaliser via le site Tricotin. La proposition est ouverte à tout le monde : à vos aiguilles !!!

Le Père Noël est passé !

Ben quoi ? J’avais été sage !!

Siiiiiiii…

(Merci d’arrêter de rigoler, là-bas au fond ! Je ne voudrais pas citer de noms !!! Hein ?)

Bon, bref, vous êtes tou(te)s des jalou(x)ses, mais tant pis pour vous, je vais quand même vous montrer ce que le Père Noël a déposé sous mon sapin, dans mes souliers.

Enfin, je ne vais pas TOUT vous montrer ;-D

Mais vous allez voir le plus beau !

D’abord, et c’est unique et c’est fait rien que pour moi, ce merveilleux mouton en céramique entièrement exécuté par la Prunelle de mes Yeux, j’ai nommé ma Princesse à moi ! Oui, ma fille, bref ! Vous ne le trouvez pas adorable ? Franchement, je serais un marchand de laine australien (et là je ne pense vraiment à personne en particulier 😉 je le prendrais illico comme logo !

mouton

Ensuite, et c’est encore unique et pas fait rien que pour moi mais finalement ça aurait pu, le cadeau du Prince charmant que j’ai épousé : une étole signée Pam de Groot… Siiiiiiiiiiiiiiiii, elle-même, le maître, la muse, que sais-je ! Tenez, voyez sur sa page Etsy, les photos sont drôlement plus belles. Le feutre est teint avec des teintures naturelles, par l’adjonction de feuilles d’eucalyptus et de je ne sais quelle réaction magique, et j’espère bien vous faire baver d’abondance en précisant que sa beauté n’est absolument pas reflétée par les photos. Inutile de vous dire qu’en ce réveillon du 24 décembre, en ouvrant mes paquets avec le sourire extasié de la mère de famille qui a bien fait son boulot (quelque peu aidée par deux coupes de champagne) (non, pas plus) (enfin pas à ce moment-là), je n’avais qu’une seule envie : flanquer tout cet adorable petit monde (même le Prince charmant) au lit (sans moi) sans entrée, plat ni dessert, et sortir tout mon matos pour feutrer comme une folle déraisonnable ! Non, je ne retrouverai jamais les nuances de l’eco dyed de Pam de Groote, mais cela fait plus d’une semaine que je n’ai pas pu tripoter de la fibre, mince alors !

feutre

Écharpe cobweb

feutre cobweb

C’est pour l’anniversaire de sa copine Caroline que ma princesse aux doigts de fée a feutré cette écharpe sur le thème de l’orage… Elle peut être fière du résultat.

Le choix des couleurs (mérinos et soie)
feutre cobweb
L’étape cardage
feutre cobweb
Une nappe pleine de peps
feutre cobweb
Les nappes tout simplement étirées avant feutrage
feutre cobweb
Eau chaude, savon, tulle… et petites bulles
feutre cobweb
L’étape froissage et foulage (la plus amusante !)
feutre cobweb
Et voilà le résultat !
feutre cobweb
Avec les résidus de cardage, une fleur feutrée transformée en broche assortie à l’écharpe

feutre cobweb

Petite fileuse…

filage teinture

Non, ce n’est pas moi qui l’ai fait ! Mais à huit ans, ma Princesse suit mes traces et réalise son premier fil fantaisie. Je suis très fière de ses efforts.

Séance de teinture : des peintures pour soie Dupont posées au pinceau sur la mèche de blue-faced leicester.

filage teinture

Une fois emballé, avant fixation.

filage teinture

Le résultat étiré en petits pelotons façon barbe à papa.

filage teinture

Au travail, il faut maîtriser la machine…

filage teinture

Un beau fil aux nuances tendres…

filage teinture

Et le voici retordu avec un fil à repriser vert clair.

filage teinture

Papier recyclé

papier

C’est par le comité d’entreprise de son papa que ma pitchoune a eu pour Noël (livré en juillet, mais ceci est une autre histoire…) ce jeu éducatif pas mal fait du tout, destiné à fabriquer des petites feuilles de papier, et dont le but avoué est la sensibilisation à la déforestation et au recyclage.

Dans ce “kit” de papetier en miniature, il y a donc un mixeur pour réduire le papier en pulpe, un bac destiné à accueillir la pulpe de papier pour former les feuilles, et, toujours en miniature, un châssis et plusieurs formes (rectangle mais aussi rond, ovale, cœur, étoile…) ainsi qu’une presse.

Voilà un moment que je caresse l’envie de faire du papier pour réaliser des carnets, cartes de vœux, etc., mais malheureusement, le matériel et la pâte à papier sont introuvables en France, même en passant par Internet ! J’avais quand même deux livres intéressants dans lesquels nous nous sommes plongées pour peaufiner notre technique : Le papier : création et fabrication et 300 recettes pour fabriquer son papier.

J’ouvre une parenthèse pour signaler que l’édition a traduit plusieurs ouvrages sur la fabrication artisanale du papier comme loisir créatif alors qu’on ne peut pas se procurer le matériel et la matière première en France, par le biais de sites francophones ; il n’y a même pas de forum dédié. En revanche, bien qu’il y ait une communauté de fileur et fileuses plutôt actifs en France, bien qu’ils ne soient guère nombreux, et qu’on puisse se fournir en laine, fibres diverses et accessoires en tous genres sur de nombreux sites fort bien faits, on n’a toujours pas vu éditer de livre sur le filage traduit en français. Un manque à combler… J’en appelle aux éditions LTA, Gründ, Carpentier, Marabout, Dessain et Tolra et bien d’autres…

Nous avons également profité de nos vacances pour visiter un moulin où l’on fabrique su papier artisanal : le moulin de la Rouzique. À voir si vous faites un tour en Dordogne, les alentours sont grandioses, et le jeune homme qui a organisé l’instructive visite rien que pour nous était charmant.

C’était à mon avis une visite très utile, car le couchage de la feuille est une étape pas aussi simple qu’il y paraît, et il faut vraiment avoir vu faire le geste pour détacher la feuille du châssis sans qu’elle se déchire ou y reste bêtement collée comme un timbre à son enveloppe : le mouvement doit être à la fois rapide et fluide !

Une fois rentrées, nous avons fait un sort au journal télé périmé, que nous avons démembré et dont la Puce a découpé les pages en petits morceaux. Elle les a même triés en deux tas, à dominante rouge et à dominante bleue, enrôlant son papa pour l’occasion. Ensuite, les morceaux de papier ont trempé dans l’eau toute la nuit, puis elle les a mixés dans le petit mixeur fourni. Il restait de petits morceaux visibles dans le mélange bleu, mais j’ai mis un coup de mixeur plongeant dans le mélange rouge (devenu violet) pour qu’elle puisse y inclure des pétales de fleurs des champs.

Après cela, nous avons fait les feuilles – avec quelques difficultés… il faut être patient – puis nous les avons laissées sécher, et j’ai même donné un petit coup de fer pour les aplatir ! Le résultat est tout mignon. Mais nous avons encore beaucoup à apprendre…