Il suffit d’une averse pour ruiner votre chapeau préféré… et votre journée ! Non seulement j’ai repéré une décoloration sur mes beaux rubans, mais en plus, il me semble qu’ils ont légèrement rétréci, causant une sorte de “gondolage” sur la coiffe.
Ce chapeau-là est un de mes préférés, je l’ai réalisé à partir d’un cône de laine surteint qui lui donne une nuance profonde que j’adore. De tous les chapeaux que j’ai faits, les “surteints” sont mes préférés. La superposition de plusieurs couches de teinture est la meilleure technique pour obtenir des couleurs profondes et moirées. Hélas, elle n’est pas facile à réaliser dans ma minuscule cocotte, il m’arrive d’avoir des traces qui rendent le cône inutilisable ☹
Bref, je tiens beaucoup à ce chapeau-là, alors malgré un petit lumbago des familles qui me donne plutôt envie de me lover dans un fauteuil avec un bon bouquin (oui, je sais, très mauvaise idée en cas de lumbago), je suis allée à petits pas de vieille chez Mokuba m’offrir quelques merveilles. Pour me consoler. Vous me comprenez, j’en suis certaine…
Mais pourquoi m’occuper d’un feutre d’hiver en plein mois de juillet, me demanderez-vous ? Eh bien, j’ai aussi quelques autres projets à venir chez Karin Cogen (amatrice de chapeaux, j’y fais tous les miens avec son aide bienveillante !) et j’ai donc cassé ma tirelire (chez Mokuba, tout est très beau mais… très cher…) pour porter trois belles coiffures dans les prochains mois.
Cette année, le marché de Noël de Vanves se tiendra du vendredi 9 décembre à 15 h au dimanche 11 décembre à 18 h. Vous y trouverez des producteurs de terroir venus des quatre coins de France, ainsi que les exposants de L’Archipel des créateurs, dont j’aurai encore une fois le plaisir et l’honneur de faire partie. Rendez-vous donc ce week-end sur la jolie place de la République de Vanves !
Et là, je vous l’avoue tout cru, je ne me souviens plus du tout, du tout, du tout où j’ai lu cette expression. Mais elle n’est pas très connue, alors ne vous sentez surtout pas bêta si vous avez dû lire la petite note…
Si vous vivez en France, ces derniers mois, vous avez dû beaucoup en entendre (et en lire) sur la crise énergétique, sur la nécessité d’économiser l’énergie et donc, entre autres, de diminuer le chauffage dans les logements, les bureaux, les lieux publics, etc. Bien sûr, il ne s’agit pas de nier les problèmes des personnes vivant dans des logements mal isolés qui souffrent réellement – et cruellement – du froid. Là, clairement, il faut agir.
Mais on est aussi nombreux à avoir un copain, un voisin, un collègue qui tient encore à chauffer son appartement ou sa maison à 23 °C pour pouvoir vivre toute l’année en tee-shirt. Agaçant, hein ?
C’est le moment de laisser parler votre amour de la laine, du tricot, des belles fibres, etc. Portez haut les couleurs de votre loisir créatif préféré ! Plaidez pour la laine !
Vous pouvez obtenir gratuitement cette affiche pour l’imprimer et l’accrocher où bon vous semble : pour cela, cliquez sur le bouton vert ci-dessous pour la télécharger au format PDF. Si vous souhaitez juste la partager, utilisez les liens de réseaux sociaux pour partager le post, ou faites un clic droit sur l’image pour l’enregistrer et vous en servir à votre guise… mais dans le respect des personnes qui l’ont réalisée.
Cette affiche est issue d’une collaboration avec la talentueuse illustratrice Joëlle Wolff. Nous y avons toutes les deux passé beaucoup de temps, elle pour dessiner cet adorable Loup en pull vert, moi pour la conception et la calligraphie. Nous vous l’offrons : merci de jouer le jeu. Ne la modifiez pas, ne la détournez pas, ne supprimez pas la signature. Merci d’avance !
Elle a lieu ce week-end, les 12 et 13 février, à Malakoff, et comme d’habitude, elle réunira un grand nombre d’artistes textiles en rapport avec la laine, dont j’ai l’honneur de faire partie.
Parmi les nouveautés que je présenterai, un bel écheveau 70% mérinos 30% bourrette de soie, dodu et texturé comme je les aime (ah oui, lui je l’aime d’amour, s’il ne se vend pas je prendrai un énorme plaisir à le tisser), d’un poids de 170 grammes pour 310 mètres, une nouvelle collection d’écheveaux “Fractal” et des paquets de rolags à filer !
L’année dernière, il a fallu faire l’impasse, et cette année, compte tenu du contexte difficile, certains ont encore dû être annulés, mais le marché de Noël de L’Archipel des créateurs, qui se tient en extérieur, sera maintenu ce week-end. De vendredi 10 décembre à dimanche 12 décembre, vous pourrez donc venir voir “en vrai” – et toucher, caresser, palper… – mes créations tissées à Vanves, place de la République.
Côté tissage, je présenterai pas mal de nouveautés, dont certaines sont encore en finition… ce sera une surprise ! Mais vous découvrirez trois petites nouvelles dans ma collection “Sismogrammes”. Quel plaisir de retrouver mon métier !
Avec le surcroît d’activité lié à la pandémie, je suis toujours éloignée de mon métier à tisser (mais j’ai pu retrouver mon rouet par courts instants – j’espère pouvoir vous montrer bientôt le résultat !).
En attendant, je continue ma découverte d’autres domaines créatifs, ce qui m’a donné l’opportunité de réfléchir à mon look. J’ai longtemps cru que je n’avais pas “une tête à chapeaux”, selon l’expression consacrée, et j’ai finalement découvert qu’en fait, je n’avais juste jamais porté un chapeau qui m’aille.
L’année dernière, j’ai offert un stage à mon amoureux, chapophile convaincu depuis toujours, pour apprendre à faire un panama. En passant encore une fois par la plate-forme Wecandoo. Il est revenu avec un très beau couvre-chef qui lui va comme un gant, et qui m’a rendue un peu jalouse… J’ai donc à mon tour découvert le tout petit atelier de Karin Cogen pour m’en faire un également.
Elle m’a proposé plusieurs cônes de paille et j’en ai choisi un noir sur lequel des petites bouboules en relief me rappelaient immanquablement les écheveaux texturés que j’adore bricoler avec mon Aura. Ensuite, elle m’a montré comment le façonner sur une forme en bois de la taille de mon crâne, avec un fer et une pattemouille. La sensation malléable et souple de la paille m’a beaucoup plu ! C’est un travail délicat mais pas trop, et Karin est un très bon professeur, elle partage son savoir avec simplicité et douceur, l’ambiance était vraiment agréable.
Après séchage (le stage se fait en deux fois), il s’agissait de poser le ruban intérieur, cousu à la main à tous petits points dans la coiffe. Une étape très importante, car tout le confort du chapeau en dépend. Et, avec l’aide de Karin, une étape réussie : une fois le chapeau sur ma tête, je le sens à peine, mais si une bourrasque souffle, il reste quand même bien en place. Ensuite, le ruban décoratif, et Karin avait deux rouleaux de cette couleur mordorée, ni jaune ni verte, que j’adore (il n’y a qu’à voir le nombre de tricots que j’ai pu faire avec des fils dans ces tons-là). Je me suis amusée à superposer un ruban étroit ton sur ton par-dessus un autre, plus large. Et enfin, pour finir, recouper le bord à la bonne largeur (mes yeux sont protégés du soleil mais mon visage n’est pas caché) et le border d’un dernier ruban, à cheval, pour une finition impeccable.
J’ai adoré faire ce “comme un panama” (les vrais sont fabriqués en Amérique du Sud, bien sûr). C’était un peu comme de la sculpture, mais la légèreté du matériau était très agréable. Le chapeau terminé ne pèse que 54 grammes ! La paille est aérée, si bien que lorsqu’il fait chaud, je sens le vent passer à travers et me rafraîchir le sommet du crâne, c’est un vrai plaisir. Je l’adore, je l’ai porté tout l’été. Je me sens élégante et originale… et je n’ai pas besoin de me coiffer 🙂
Du coup, en rentrant de vacances, j’ai eu envie d’en faire un autre, cette fois-ci assorti à mon joli panier rustique, que j’utilise comme sac à main. J’ai donc choisi une paille claire, plus classique, et un ruban violet. Cette fois, Karin n’a presque pas eu besoin de m’aider car je me souvenais des étapes, et toutes les mesures avaient été prises la fois précédente. Oui, bien que je me sente élégante et originale, ma tête n’a pas enflé, un miracle !!
Avez-vous déjà assisté à une démonstration de soufflage de verre ?
Il n’y a rien de plus magique.
Le souffleur est toujours en mouvement tandis qu’il “joue” avec une boule de verre en fusion sortant d’un four chauffé à plus de 1 000 °C. Mais ses mouvements sont précis, gracieux, et semblent paisibles : il sait ce qu’il fait. Pourtant, il faut aller vite, enchaîner les étapes de la fabrication de l’objet qu’il a en tête avant que la matière refroidisse et devienne dure et cassante. Le verre flamboie comme de l’or, fascinant et dangereux. Dirigé par des mains de maître (verrier), il se façonne, se gonfle, s’épanouit, et voilà un verre, un vase, une coupe…
Renseignez-vous, de nombreux ateliers en France permettent d’assister à des démonstrations, et c’est toujours magique. Allez-y, emmenez vos enfants si vous en avez, vous ne le regretterez pas.
Depuis le début du confinement, mon atelier a dû redevenir un bureau pour quelques mois, et je n’avais plus vraiment accès à mes métiers à tisser ni à mes rouets – ce qui ne m’a pas empêchée de jouer du fuseau, heureusement pour ma santé mentale… et celle des gens qui m’entourent 😉
Mais puisque je ne pouvais pas créer chez moi, je suis allée, dès que les portes se sont entrouvertes, créer chez les autres ! Pourquoi pas ? Par exemple, je vous ai raconté il y a environ un mois mes exploits en couture du cuir avec Sofia.
Connaissant ma passion pour ce spectacle, mon prince m’a offert le stage ultime, celui dont je rêvais sans oser me lancer : souffler le verre. Comment m’imaginer arrivant dans un atelier de verrier, avec toute mon incompétence dans ce domaine, et pouvoir, en quelques heures, faire connaissance avec ce rite magique ? Un verrier parisien consacre pourtant tous ses week-ends à partager son art, à transmettre les gestes de son quotidien pas comme les autres : Thomas. Après quelques heures dans son atelier, j’ai eu l’impression qu’il aimait encore mieux enseigner que créer, et il a un vrai talent pour ça : c’est un pédagogue né. Certes, je ne suis pas sortie de là avec la capacité de souffler le verre par moi-même, mais j’avais vécu l’aventure et produit quelques pièces de guingois que j’adore, avec tous leurs petits défauts, et dans lesquelles je bois désormais tous les jours. Totalement emballée.
J’ai vraiment apprécié la fougue avec laquelle Thomas explique les étapes du travail du verre, la gentillesse avec laquelle il accompagne chacun de nos gestes, son humour… et sa prudence : pour s’être brûlé souvent, il a l’œil à tout, malgré la concentration que demande le travail du verre, et il a su m’empêcher d’un geste de poser machinalement la main sur une tige de métal brûlante ! (Après ça, je vous garantis que j’ai fait gaffe : heureusement que l’on peut enfiler une manchette de protection et qu’un collègue est là avec une palette de bois pour vous protéger – encore mille mercis, Patricia, et pour les photos aussi ! – car je vous jure que ce verre CHAUFFE !)
L’atmosphère dans notre petit groupe était excellente, il faut dire qu’on était tous comme des gamins émerveillés…
Voilà donc mes exploits : tourner la canne, souffler doucement, utiliser les fers à trancher, ouvrir délicatement (hum, j’ai eu l’impression d’être une vraie brute, heureusement que j’ai bénéficié de l’aide de Thomas !) le “buvant” du verre, etc. Je vous fais grâce de toutes les étapes, je pourrais en parler pendant des heures. J’ai bien soûlé ma tribu en rentrant à la maison ! Comment ont-ils résisté à l’envie de me casser les fameux verres sur la tête, mystère ! 😀
Mon premier gobelet est tout de guingois. Je m’en amuse : il est si penché que, lorsqu’il est plein, on dirait que c’est l’eau qui est inclinée ! J’adore !
Après le gobelet “d’entraînement”, nous avons tenté une pièce plus grosse, un petit carafon à large goulot parfait pour réaliser des eaux parfumées bien fraîches (en photo, au tout début de ce post, la recette préférée de ma fille : un mélange très efficace de concombre et de menthe – attention à retirer la brochette après quelques heures, sinon la peau du concombre donne trop d’amertume au breuvage). Puis, petit pique-nique, moment de repos au frais – loin des fours, que dis-je ? des fournaises ! – et nous voilà repartis pour de nouvelles aventures… J’ai essayé un verre à bière. La courbe en est un peu irrégulière, mais il contient la juste dose d’IPA 😉
Je ne suis pas repartie avec mes créations, qui devaient refroidir tout en douceur dans un four ad hoc. Pourtant je “brûlais” de les voir, car j’avais à peine eu le temps de jeter un coup d’œil à chaque pièce avant que Thomas aille les déposer au chaud. Mais quand je suis allée les récupérer, bien emballées dans un carton orné d’une jolie étiquette, c’était comme un cadeau de Noël. En plus, Thomas avait glissé une enveloppe pleine de surprises à l’intérieur : badges, autocollants, cartes, et deux super photos de notre groupe prises à l’issue du stage. J’ai bien reconnu sa gentillesse et sa prévenance ! Il s’est décarcassé pour que nous remportions de ce moment un souvenir inoubliable.
Je vous préviens tout de même, si vous souhaitez tenter l’aventure, lancez-vous sans tarder et armez-vous de patience, car la liste d’attente est longue, comme on peut l’imaginer…
… non, pas un “saxo” ! La musique, ce n’est pas pour tout de suite, en ce qui me concerne ! Vous aviez remarqué que les journées n’ont que vingt-quatre heures ? Eh oui, c’est bien cruel pour les touche-à-tout dans mon genre…
Mais ce n’est pas de musique que je voulais vous parler aujourd’hui.
Quand j’ai poussé la porte de ce bel atelier-boutique en rez-de-chaussée, inondé de lumière avec ses grandes vitrines, l’odeur du cuir m’a enveloppée comme une caresse. Un premier plaisir sensuel qui entrait en résonance avec mon amour des belles matières : je me sentais presque chez moi. (En fait je m’y installerais avec plaisir, il est si vaste que je pourrais y nicher quantité de rouets et de métiers à tisser !)
C’est grâce à la plate-forme Wecandoo que j’ai fait la connaissance de Sofia, fondatrice de l’atelier ShaZak. Jusqu’à présent, j’avais recouru à cette plate-forme proposant des stages d’artisanat pour offrir des cadeaux (plus originaux qu’une écharpe…), mais compte tenu de l’atmosphère morose des derniers mois, j’ai eu envie de me faire un très beau cadeau d’anniversaire : travailler le cuir pour faire un joli sac, simple et très pratique (dont la forme, cerise sur le gâteau, est parfaite pour emmener un fuseau en balade… avec plein de fibres à filer, bien sûr).
L’atelier commence par un plaisir façon shopping : choisir les matières. Le cuir, bien sûr, et Sofia travaille du très beau cuir, épais, souple et doux, on pourrait le papouiller pendant des heures. Mais aussi la sangle en coton qui sert d’anse (je rappelle à tous qu’on ne dit pas “de anse” ni “la anse”, je sais qu’à la télé c’est la nouvelle mode de renoncer aux élisions mais, par pitié, n’acceptons de la télé que ce qu’elle a de meilleur et faisons l’impasse sur le pire ! c’était la minute de la correctrice…), la couleur du fil et celle des rivets.
J’adore les couleurs et les contrastes, mais cette fois je suis restée dans une harmonie “chocolatée” pour faire un sac qui allait s’harmoniser avec toutes mes tenues. D’ailleurs, je ne m’interdis pas de m’offrir un autre stage un de ces jours, et de me montrer plus audacieuse 😉
Ensuite, venait l’étape du traçage et de la découpe des pièces à l’aide de gabarits. J’ai découvert les joies du stylo à mine d’argent et j’adore.
C’est après que les choses se sont compliquées… aïe aïe aïe, domestiquer la machine à coudre professionnelle (une superbe Pfaff très imposante, auprès de laquelle ma chère Ninon adorée ressemble à un petit papillon) ne fut pas une mince affaire ! Je crois qu’aucune de mes coutures n’est droite, qu’aucune de mes marges n’est précise… Fatalitas ! comme disait Chéri-Bibi. Mais je ne ferai pas de photo macro pour mettre en valeur mes petits ratages, merci bien. Mon sac est adorable et il est comme il est 😀
Et puis, qui peut rêver de maîtriser un outil au premier usage ? J’adresse un clin d’œil à toutes et tous mes stagiaires de filage : cette machine vous a largement vengés de la cruauté avec laquelle je vous oblige à pédaler “à vide” pour arriver à faire tourner la roue dans le bon sens et à la bonne vitesse.
La dernière petite touche, après la fixation de l’anse par trois rivets de chaque côté, c’était de coudre et d’imprimer la petite étiquette avec la chouette chevêche emblématique de l’atelier. Hum, malgré plusieurs essais, je ne suis pas la pro du matoir. Quoi qu’il advienne, le coin en haut à gauche est mieux défini que le coin opposé (ne parlons pas, là encore, de la couture… cette Pfaff m’a réappris l’humilité).
Je dois mille mercis à Sofia pour son accueil chaleureux, pour toutes ces infos sur l’essence et le travail du cuir, et pour les belles rigolades ! 😀 J’ai passé un super moment.
N’hésitez pas à aller admirer les créations de Sofia, sellier diplômée des Compagnons du Devoir, sur Instagram et Facebook !
D’après mon cher Larousse, l’adjectif “rustique” désigne
quelque chose “qui appartient ou se rapporte à la campagne, aux gens ou aux
choses du milieu rural”, ou “qui a les
caractères simples et naturels de la campagne”, ou encore carrément “qui est
fruste, sans façons, sans raffinements”. Sans raffinement, mon joli
panier ? Peuh !
Pourtant, quand ce modèle de panier a été créé, sous le Second Empire, il était réservé aux riches bourgeoises qui l’utilisaient comme sac à main (ce que j’ai moi-même bien l’intention de faire !). Normal : le rotin employé est très fin et sa “galerie” élégante (c’est ainsi qu’on appelle le motif qui l’entoure) ressemble à une broderie délicate et chic. C’est plus tard et progressivement que ce panier s’est invité dans les campagnes, d’abord comme cadeau raffiné, puis en changeant de gabarit pour transporter des victuailles ou de petits animaux.
Oublions donc le terme “rustique”… Ce type de panier n’est pas seulement ravissant, il est aussi long et compliqué à faire. Croyez-moi sur parole ! J’en ai découvert tous les méandres à Saulée (encore une fois… mais j’adore les stages de Pascale, pourquoi lui ferais-je des infidélités ?). Nous étions quatre vannières très concentrées (merci à Agnès, Corinne et Pat : l’ambiance était formidable, les filles, j’ai passé de si bons moments en votre compagnie ! on a beaucoup ri et ces pique-niques pantagruéliques on chatouillé ma légendaire gourmandise…) et il nous a fallu pas moins de quatre jours pour venir à bout de ses subtilités.
Alors, déjà, moi, je n’avais jamais travaillé le rotin. Lors de mon premier stage chez Pascale, j’ai réalisé une corbeille et un panier rond, tous les deux en osier. Cela m’a donné envie de revenir pour me confectionner une immense panière à linge également en osier, que j’aime tendrement. Et c’est à cette occasion que j’ai repéré le fameux panier rustique dans son atelier. J’en suis immédiatement tombée amoureuse. Certes, il n’avait pas la force brute et naturelle de l’osier, mais sa sophistication était un vrai défi, et elle nécessitait la régularité du rotin. J’ai donc fait une infidélité à l’osier…
Autre spécificité, ce panier est tressé autour
d’un moule, chose que je n’avais jamais faite non plus. C’est un peu plus
difficile car du coup, l’ouvrage que l’on tient en équilibre sur les genoux est
plus lourd et moins facile à manipuler. Mais cela permet une régularité de
forme dont j’avais été incapable jusqu’à présent.
Ensuite, il y a le
piège du couvercle, qui doit s’emboîter parfaitement sur le haut du panier, et
même avec un moule, ce n’est pas de la petite bière.
Enfin, il y a de nombreux détails à ajouter : pied tressé, charnières,
anses, fermeture… Tout cela m’a permis de découvrir plein de petites techniques
passionnantes. Je suis toujours aussi séduite par la vannerie, et j’adore mon
nouveau panier. J’ai bien l’intention de jouer les belles du Second Empire et
de le trimballer partout avec moi. Je peux y glisser facilement tout ce qui
m’est nécessaire quand je me déplace, avec en plus un petit ouvrage de tricot
ou… un fuseau et une poignée de rolags, bien sûr 😉
Voici nos diverses réalisations, avec notre instructrice de choc, Pascale !
L’année dernière, je me suis régalée chez Pascale Germain, à Saulée, pour mon premier stage de vannerie. Cet art m’a plu énormément et j’ai toujours su que j’en referais. Mais faire tremper et manipuler l’osier dans mon petit appartement était difficile à envisager… alors quand ma vilaine panière à linge industrielle a rendu l’âme, comme bien d’autres avant elle, j’ai dit à mon tendre époux : “Il nous en faut une qui tienne un peu plus longtemps, qui ait été confectionnée dans les règles de l’art… Je retourne chez Pascale !” Et, hop, un petit week-end en amoureux dans la région d’Épernon.
Ci-dessous, admirez la vieille panière. Je l’ai emportée avec moi pour en copier à peu près les dimensions (en fait non, ma nouvelle panière est plus grande) et je l’ai laissée à l’atelier, où elle entame une seconde vie : Pascale y stocke ses restes de brins d’osier.
J’avais très envie de travailler à nouveau l’osier brut. Le
panier rond réalisé en octobre dernier me suit partout et j’adore son contact,
son odeur et sa couleur. Mais là, Pascale et moi avons vu beaucoup plus grand,
et il m’a fallu presque deux jours pour venir à bout de ce mastodonte !
Une fois le panier terminé, Pascale m’a montré comment ajouter un fond en couronne pour qu’il soit bien stable. J’ai aussi choisi de réaliser des poignées intégrées qui ne sont pas près de lâcher comme l’ont fait celles de toutes mes panières à linge, lesquelles avaient toutes des poignées rapportées.
L’osier se travaille bien imbibé d’eau pour conserver sa souplesse (ce qui n’allait pas de soi en cette période de canicule, les deux autres stagiaires et moi passions notre temps à pulvériser de l’eau sur nos œuvres en gestation !), et la panière terminée m’a paru très lourde, mais une fois sèche, elle est très légère et facile à manipuler. Faire une lessive est devenu un plaisir que l’on se dispute !
Je vous reparlerai bientôt de vannerie, car j’ai déjà choisi mon prochain stage. Ce sera un panier totalement différent. Chut ! C’est un secret. Mais j’ai terriblement hâte d’y être…