Encore un octaédrier

Mystical Lanterns Blanket handspun yarn filé main octaédrier rue de la laine

J’ai été bien silencieuse ces derniers mois mais ne vous inquiétez pas, ce blog n’est pas mort. C’est juste que j’ai été trop occupée à créer et à faire des découvertes, parfois trop compliquées à photographier pour que je vous les montre. Mais je viens de m’apercevoir, au moment de le ranger pour le printemps (eh oui, les nuits sont moins froides…), que je ne vous ai jamais montré ce couvre-pieds qui m’est très cher.

L’amour de la couleur

C’est ce qui m’a guidée quand j’ai commencé à réfléchir à mon dernier octaédrier. Il faut dire que je porte très souvent l’écharpe tissée en février 2021. Elle est si bariolée que je peux l’assortir avec à peu près tous mes vêtements ! Terriblement pratique ! C’est une explosion de couleurs dont on me fait souvent compliment. C’est pour cela qu’en organisant l’octaédrier suivant, j’ai eu envie de me pencher sur les couleurs plus sérieusement, de manière plus organisée, et de satisfaire mon goût immodéré des chinés préparés à la cardeuse… et des palettes.

Le cardage

J’ai pris une balance, un stylo, du papier, j’ai plongé dans mes sacs de mérinos coloré et j’ai fait des tas de petits tests. J’ai mélangé des coloris deux par deux en notant bien les “recettes” et je m’en félicite, car je vais en refaire certains qui sont vraiment très beaux. J’ai obtenu 24 mini-nappes cardées de 50 grammes chacune.

Après ça, en suivant ma technique désormais habituelle de l’octaédrier, j’ai enveloppé chaque mini-nappe dans du papier (je n’ai pas refait la forme en octaèdre de mon tout premier octaédrier car mes paquets de fibres étaient trop volumineux) et je les ai “rangés” à l’endroit habituel, sur le mur de mon atelier, en transformant mon cadre à tapisserie en étagère provisoire.

Mystical Lanterns Blanket handspun yarn filé main octaédrier rue de la laine

Le filage

Au cours du mois de décembre, selon la tradition, j’ai filé chaque jour le contenu d’un des 24 paquets en suivant l’ordre des numéros. Pour que cela ne me prenne pas trop de temps, j’ai filé relativement gros. J’ai terminé le 24 après le réveillon (petit moment de calme une fois tout le monde au lit…), et à partir du 25, j’ai retordu chaque coloris sur lui-même, les uns après les autres, jusqu’à ce que ma bobine soit pleine. Là j’ai passé le fil en écheveau et recommencé à remplir la bobine. Au final, j’ai obtenu 5 écheveaux (4 écheveaux de 5 coloris et 1 écheveau de 4 coloris).

Après le blocage des écheveaux, j’ai fait une pelote par coloris en les détachant au fur et à mesure les uns des autres et hop, j’étais prête à partir en vacances !

Mystical Lanterns Blanket handspun yarn filé main octaédrier rue de la laine

L’ouvrage crocheté

Une semaine de vacances hivernales au coin du feu, c’était parfait pour commencer le Mystical Lanterns Blanket. Toutes mes pelotes étaient réunies dans un joli panier (vous le reconnaissez ? je vous l’ai présenté en novembre 2018). En piochant les pelotes au hasard pour associer les couleurs, j’ai fait des dizaines de “lanternes”, inlassablement, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus de quoi tricoter un rang complet. Quand c’est arrivé, il était temps de dire adieu à l’Atlantique et rentrer à la maison…

L’assemblage

Pour assembler mes “lanternes”, j’ai choisi de réaliser un écheveau supplémentaire dans une couleur neutre : un mélange de gris et de beige (neu-tri-ssime !). J’ai donc repris le rouet et hop hop ! Le 25e écheveau !

Là, étape cruciale : il fallait choisir dans quel ordre j’allais assembler toutes mes “lanternes”. J’ai fait appel à un spécialiste : mon fiston, dont la patience n’a d’égal que le sens des couleurs (oui, je suis très fière de lui avoir transmis ça). Il a pris le temps de disposer les “lanternes” (je ne me souviens plus combien j’en ai fait) en faisant en sorte que l’on n’ait jamais deux fois le même coloris côte à côte. Merci mon chou !

Une fois cette délicate mission accomplie, j’ai repris du service pour assembler les “lanternes” en bandes, puis pour joindre les bandes ensemble. Je n’ai pas tout à fait suivi le patron en cela que je n’ai pas réalisé les “demi-lanternes” pour obtenir une bordure droite. Je trouvais ça beaucoup plus original et sympathique de montrer les “pointes” des “lanternes”…

Le petit plus

Je ne savais pas quoi faire des quelques rogatons de fil qui me restaient ! Après tout ce chiné, j’ai eu des envies de tweedé… Alors j’ai découpé ces restes de fils en petits bouts que j’ai cardés avec des fibres blanches, et j’ai filé le tout. Résultat, un bel écheveau tout moelleux qui a marqué le début de ma collection Confet’tweed. Il a trouvé preneur à la dernière édition de la Fête de la Laine de Malakoff. Un sujet dont je vais vous parler très bientôt !

Le feuilleton de la Fête de la Laine de Malakoff, suite et fin

écheveau artisanaux filés rouet mérinos cotentin

Voilà quelques jours que je vous dévoile les nouveautés que j’ai créées pour la Fête de la Laine de Malakoff, et voici les… avant-dernières. Les dernières, je n’ai pas eu le temps de les photographier donc, si vous avez envie de les découvrir, il va falloir vous déplacer ! Ou patienter pour retrouver en boutique celles qui n’auront pas déclenché le coup de cœur. Petit indice : ce sont des sacs à ouvrage…

J’ai ressenti une grosse montée d’inspiration au début de l’hiver, pendant un séjour dans le Cotentin. Sur les bons conseils de notre logeuse, nous avions quitté notre gîte à potron-minet pour aller faire quelques emplettes gourmandes à la fantastique biscuiterie de Quinéville. En décembre, au début de la matinée, quand il fait beau, le soleil inonde cette route longeant la mer avec une sorte de précaution qui donne à chaque chose une nuance délicate. Il n’en fallait pas plus pour inventer une collection de fils. Ils seront là, dès samedi matin, à Malakoff. Une affaire d’environ 350 km… Ça, c’était le chemin de l’inspiration. Les écheveaux, eux, ont été réalisés en région parisienne avec des teintures Oeko-Tex 😉

écheveau artisanaux filés rouet mérinos cotentin
écheveau artisanaux filés rouet mérinos cotentin
écheveau artisanaux filés rouet mérinos cotentin

Fête de la Laine : encore une avalanche de couleurs…

écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie

Cette année, vraiment, il m’en fallait, de la couleur, que dis-je ! DES couleurs. TOUTES les couleurs.

Les avalanches de mauvaises nouvelles, cette persistance guerrière incroyable (pas dans le sens où incroyable =  extraordinaire = génial, hein ? dans le sens où incroyable = j’ai du mal à croire que cela soit encore possible) en de multiples points de la planète, une angoisse croissante sur notre capacité à nous assurer le minimum vital au moment où la politique et l’écologie craquent de toutes parts : je ne sais pas comment cette année a débuté pour vous, mais pour ma part, je subis des tonnes d’angoisses anxiogènes dès que je glisse un œil hors de chez moi au propre comme au figuré – en fait surtout au figuré car, au propre, mes horaires de vie bizarres font que je croise peu de monde. Je sais, depuis 2020, ne croiser personne quand on sort, c’est aussi très inquiétant.

Bref, une fois que j’ai reçu la confirmation que ma participation à la Fête de la Laine de Malakoff – où j’ai passé de si bons moments au cours des années passées – était acceptée, mon cerveau a commencé à tourner non pas en rond, mais en multiples spirales imbriquées les unes dans les autres, quelque chose de dingue. Je suis une femme de spirale, vous l’ai-je déjà dit ? D’où ma fascination pour le travail du fil, qui est une spirale infinie, un ressenti que j’ai découvert par le passé avec le tournage.

Cette année, les organisateurs de la Fête de la Laine ont spécifiquement demandé que les exposants s’engagent pour la planète. En résumé, il fallait surtout s’assurer que notre laine vienne d’élevages respectant le bien-être animal (dans le cas de la laine, surtout, ne pratiquant pas le mulesing) et, en matière de teinture, s’engager à ne pas utiliser de produits contenant des métaux lourds.

Pour ma part, j’avais déjà fait la démarche sur le bien-être animal à la demande de certains de mes clients, et c’était le moment de s’intéresser plus précisément à la planète. Cela n’a pas été si simple que cela. Concernant les sites sur lesquels j’achète ma laine déjà teinte, ouf ! ils étaient déjà fiers de communiquer sur le fait que leurs teintures étaient labellisées Oeko-Tex (DHG et Wolllust).

Pour les teintures, en revanche, cela n’a pas été si facile. Pour celles que j’utilise le plus souvent, notamment – mes chères Dupont –, j’ai déjà eu du mal à tout simplement trouver le fabricant ! qui était en Belgique… à le joindre et obtenir sa réponse… et je le remercie de sa transparence, puisqu’il m’a fait parvenir des documents que j’ai pu soumettre à ma chimiste de service. Bilan : pas de métaux lourds. Quel poids soulevé de ma poitrine ! (Bien qu’il reste une petite culpabilité car, il ne fallait pas me voiler la face, j’aurais en fait dû m’occuper de cela bien plus tôt.)

Bref, quand j’ai reçu cette bonne nouvelle, je me suis précipitée dans ma cuisine (eh oui, on n’a pas tous l’espace disponible pour un atelier teinture), pleine d’envies de couleurs… d’arcs-en-ciel… et voilà ! J’ai encore, cette année, une belle collection d’écheveaux “Fractals” à présenter à la Fête de la Laine. Si vous ne pouvez pas nous rejoindre ce week-end à Malakoff, retrouvez-les en boutique !

écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie
écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie

Une nouvelle collection tout exprès pour la Fête de la Laine de Malakoff !

écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés

C’est samedi et j’ai hâte de vous revoir toutes et tous, car j’ai plein de nouveautés à vous montrer, à commencer par une collection ludique : les écheveaux “Confet’Tweed”, entre le mélange de confettis et l’effet tweedé. Ils sont bien ronds et moelleux car ils contiennent 50 % d’alpaga blanc, cardé avec une fine laine mérinos et des petits bouts de fils recyclés.

Si vous souhaitez venir les papouiller à la Fête de la Laine ce week-end, tous les détails sont sur le site de l’événement.

Si vous ne pouvez pas venir mais que l’un d’eux vous fait envie, vous pouvez les retrouver en boutique.

Et si vous avez envie d’en confectionner un vous-même, suivez ce petit pas-à-pas en photos !

Comment créer un écheveau de fil tweedé avec des morceaux de fil recyclé

écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Sélectionnez vos matériaux, ici : 50 g d’alpaga blanc, 50 g de mérinos DHG vert tendre, et les chutes de la chaîne d’un de mes tissages “Chevronnées”.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Partagez tout en deux pour réaliser deux nappes identiques.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Coupez les morceaux de fil en morceaux de tailles différentes, entre 2 et 5 cm.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Coupez les deux mèches de laine en quatre. Déposez une fine couche de mérinos sur le plateau de votre cardeuse, et saupoudrez-la avec le quart des morceaux de fil.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Recouvrez-les avec le reste du morceau de mérinos. Ensuite, faites tourner la cardeuse très lentement jusqu’à ce qu’elle ait “mangé” toutes les fibres. Donnez-lui un quart de l’alpaga, puis un nouveau “sandwich” de mérinos et de morceaux de fils. Continuez d’alterner les couches.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Ôtez la nappe de votre cardeuse en récupérant les fils restés coincés entre les dents avec votre brosse de nettoyage. Vous allez à nouveau en carder, très lentement, des poignées pas trop épaisses. En tout, vous allez passer vos fibres dans la cardeuse 3 fois.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Une fois votre nappe terminée, utilisez l’autre moitié des fibres pour en faire une deuxième.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Déchirez la nappe en bandes plus simples à filer et filez les deux nappes sur deux bobines différentes. Si vous avez l’impression que certains fils ne sont pas bien pris dans la spirale, remettez une très fine couche de fibres par-dessus pour bien les arrimer.
écheveau confet'tweed rue de la laine alpaga et laine tweedé inclusions de fils recyclés
Vous n’avez plus qu’à retordre vos deux brins dans le sens contraire du filage et à bloquer l’écheveau !

Rendez-vous à la Fête de la Laine

Elle a lieu ce week-end, les 12 et 13 février, à Malakoff, et comme d’habitude, elle réunira un grand nombre d’artistes textiles en rapport avec la laine, dont j’ai l’honneur de faire partie.

Parmi les nouveautés que je présenterai, un bel écheveau 70% mérinos 30% bourrette de soie, dodu et texturé comme je les aime (ah oui, lui je l’aime d’amour, s’il ne se vend pas je prendrai un énorme plaisir à le tisser), d’un poids de 170 grammes pour 310 mètres, une nouvelle collection d’écheveaux “Fractal” et des paquets de rolags à filer !

Retrouvez tous les détails ici.

Hello Moosie !

filage artisanal fuseau moosie bosworth

Pendant les confinements, et après, les événements et diverses obligations m’ont un peu éloignée du monde du filage, et ce n’est qu’en reprenant le fuseau que j’ai compris à quel point cela m’avait manqué…

Quelle surprise donc de recevoir un message de Sheila Bosworth pour me dire qu’après des années passées sur la liste d’attente, elle avait enfin un Moosie à me proposer ! Vu le temps écoulé, j’avais eu le temps de faire des économies, alors je n’ai pas hésité une seule seconde à dire oui. Et quelque temps plus tard, il arrivait, soigneusement emballé… un très beau petit fuseau, très bien équilibré, taillé dans une corne d’élan. Soigneusement poli, il luit comme de l’ivoire, et il est aussi doux sous les doigts qu’à l’œil.

Je rassure ici tout de suite les vegans : de même qu’on ne tue pas les moutons pour obtenir leur laine, on n’assassine pas les élans pour avoir leurs bois. Ils tombent tout simplement chaque année, après la saison des amours, quand ils n’en ont plus besoin pour frimer 😉 Et il n’y a plus qu’à se promener en forêt pour les ramasser !

filage artisanal fuseau moosie bosworth
filage artisanal fuseau moosie bosworth
filage artisanal fuseau moosie bosworth

J’ai cardé un petit mélange de soie, bluefaced leicester et bébé chameau, léger comme un nuage, que j’ai filé en deux fois pour obtenir un fil à deux brins (ce que je suis classique comme fille ! mais c’est l’idéal pour le tissage que j’ai en tête…). J’ai réalisé le retors avec mon gros fuseau Golding qui est spécialement conçu pour ça et qui fait magnifiquement le job. C’est simple, même avec du fil relativement fin (au final j’ai environ 400 mètres pour 100 grammes), c’est le genre de fuseau qu’on est obligé d’arrêter…

Pas sûre de pouvoir trouver le temps de le tisser cette année, mais j’espère bien pouvoir vous montrer le résultat début 2022. Les bonnes choses savent se faire attendre…

filage artisanal fuseau moosie bosworth
filage artisanal fuseau moosie bosworth
filage artisanal fuseau moosie bosworth

Royale au bar

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails paddy irish coffee

Hey, le saviez-vous ? C’était la Saint-Patrick, avant-hier ! Et c’est la deuxième que, Covid oblige, nous n’avons pas passée au pub à lever nos pintes (je pense bien sûr au Patrick’s qui accueillait depuis des années nos rencontres “pub spinning” avant que le vilain virus s’acharne sur Paris).

Cela ne nous empêche pas, quand on aime la culture irlandaise, de fêter la Saint-Patrick à la maison, en famille, avec un bon repas. Ce ne sont pas les recettes traditionnelles qui manquent : irish stew, colcannon, bœuf à la Guinness… Le choix est large. Et l’office du tourisme irlandais nous a même concocté une soirée de Saint-Patrick covidienne à distance.

Mais quand on n’a pas le temps de préparer un barmbrack ou un crumble pour le dessert, quoi de plus réconfortant, pour fêter la fin de l’hiver toute proche, qu’un délicieux irish coffee réalisé avec un bon whiskey irlandais, j’ai nommé le Paddy ?

Pour ma part, la meilleure façon de le savourer, c’est en digestif, sans rien dedans (il est interdit de mettre des glaçons dans un whiskey irlandais), mais légèrement rafraîchi grâce à un verre à réserve de froid (vous le savez, depuis le temps, que je suis une geek de gadgets culinaires !!).

Pourtant, le côté sucré et onctueux, parfaitement régressif (si des parents excédés avaient l’habitude de vous mettre une dose de gnôle dans le biberon pour vous faire – enfin – dormir…) de l’irish coffee peut être de mise en ces jours de frustrations. Je l’invite donc avec plaisir dans ma collection de fils d’art “Royale au bar”.

Voici donc une des recettes de l’irish coffee, telle que je l’ai trouvée sur la chaîne YouTube de Jamie Oliver dédiée aux cocktails.

L’Irish Coffee

Réchauffez, avec de l’eau bien chaude, un verre supportant les écarts de température. Traditionnellement, l’irish coffee est servi dans un verre à pied en cristal doté d’une anse… mais je ne bois pas assez d’irish coffee pour en avoir besoin, j’ai donc juste utilisé un verre bien costaud ! French touch !

Placez dans le verre 2 cuillerées à café de sucre brun bien parfumé. Ajoutez 15 cl de café chaud et mélangez. Versez ensuite dans le verre 5 cl de Paddy.

Touche finale, fouettez un peu de crème entière bien froide et nappez-en le dessus du breuvage en la faisant couler sur le dos d’une cuillère à soupe pour éviter qu’elle tombe au fond (je n’y arrive pas et j’utilise un siphon pour fouetter ma crème, chut !).

Ceci fait, mettez votre morceau préféré des Pogues (en ce qui me concerne, ce sera bien évidemment Fairytale of New York, où vous aurez le plaisir de redécouvrir un très jeune Matt Dillon) et dégustez !

Le fil

Facile, Émile : il nous faut du café… et de la crème bien mousseuse ! Pour le café, du mérinos marron très foncé, et pour la crème, de la bourrette de soie. J’ai cardé les deux très rapidement pour que la bourrette forme des petits grumeaux (le mieux est de l’accrocher directement sur le rouleau extérieur, sans la passer à l’intérieur de la cardeuse) et j’ai filé un “single” pas trop fin, que j’ai feutré lors du blocage pour éviter qu’il se délite ou qu’il bouloche une fois qu’il sera tricoté ou tissé.

Non, cette fois-ci, je ne me suis pas inspirée de la bouteille ni de l’étiquette, mais simplement du cocktail. Souvent femme varie…

Le blocage-feutrage

En ce qui concerne la technique du feutrage, commencez par filer plus fin que ce que vous souhaitez obtenir : le fil va “gonfler” lors de l’opération.

Autre chose : inutile de le mesurer maintenant, car il va rétrécir pendant le feutrage. Vous le mesurerez après séchage.

Faites votre écheveau et attachez-le très soigneusement pour éviter qu’il s’emmêle ; pour ma part, je l’attache avec des chutes de fil de couleur contrastante à six endroits différents.

Ensuite, je prépare une petite bassine d’eau très chaude et une autre d’eau bien froide. J’immerge l’écheveau dans l’eau chaude (avec des gants épais), puis je l’en sors et je le laisse tomber une demi-douzaine de fois au fond de ma baignoire, d’environ 1 mètre de haut. Je l’essore et je le plonge dans l’eau froide. Je l’agite bien puis je le laisse à nouveau tomber avant de le passer dans l’eau chaude.

Je répète ces opérations jusqu’à ce que les fils commence à se coller entre eux : ils font un petit “frrrrrrrrrr” quand on les sépare. Ensuite, j’essore le fil et je le mets à sécher. Voilà comment on apporte de la solidité à un “single” !

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails paddy irish coffee

Royale au bar

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails menthe-pastille

Le temps file à une allure ! Je ne dois pas oublier de vous présenter le deuxième épisode de ma nouvelle “saga” annuelle Royale au bar.

Comme le mois dernier, j’ai laissé mon cœur pencher du côté du rétro, du “c’était mieux avant”… 😉

J’adore les goûts mentholés, pas vous ? Le côté froid dans la bouche, comme si on croquait dans une boule de neige… Il y a bien le Get27, ou le Get31, me direz-vous, mais je le trouve – bien que la recette en soit très ancienne – so années 80 ! En tout cas la bouteille me séduit beaucoup moins que celle de la Menthe-Pastille, créée par un pharmacien à la fin du XIXe siècle. J’en ai donc commandé une sur un site d’épicerie fine et… j’ai reçu une bouteille collector qui n’avait pas du tout la même étiquette !

Cela dit, les coloris m’ont séduite et je n’ai pas fait la fine bouche. Et puis, on conservait le joli bleu-vert tendre de l’étiquette originelle.

La meilleure façon de déguster cette liqueur, à mon sens, c’est en digestif, bien frappée. Mais la marque propose diverses recettes de cocktails et j’ai testé le Parisian Mojito. Mélanger du jus de pomme et de la menthe, quelle idée ! Comme dirait l’autre : “Bizarre, vous avez dit bizarre ? comme c’est bizarre !” On dirait un peu les cocktails extravagants imaginés par ma chère Juliette !

Certes, le goût est surprenant, mais pas désagréable du tout, et d’une grande fraîcheur. Un peu comme de mordre dans une pomme glacée…

Le Parisian Mojito

Choisir un joli petit verre comme ces adorables gobelets que mon homme m’a offerts pour Noël, en “verre marin glaz” créé par Lucile Viaud, une spécialiste en géoverrerie. Il a découvert son verre “glaz” à base de coquilles d’huîtres à l’atelier de notre cher Thomas, chez qui nous avons expérimenté le soufflage du verre. Mais un verre à cocktail conique fera aussi l’affaire.

Verser dans un shaker 40 ml de Menthe-Pastille, 30 ml de jus de pomme et 20 ml de jus de citron jaune.

Remplir le shaker de glaçons aux deux tiers et agiter énergiquement pendant 7 à 10 secondes.

Filtrer dans un verre sans glace mais préalablement rafraîchi, garnir de feuilles de menthe, et déguster.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Le fil

J’ai eu envie d’approcher les coloris de l’étiquette par la teinture, cette fois, et je me suis aperçue très vite que parmi la soixantaine de teintures liquides Dupont que j’ai l’habitude d’utiliser, ne n’avais aucun des quatre coloris (bleu-vert tendre, rouille, moutarde, bleu nuit) nécessaires. Je me suis donc installée tranquillement avec un pinceau, du papier, un compte-gouttes et plein de petits pots pour essayer de les obtenir patiemment, en rajoutant une goutte de ci, une goutte de ça… C’est un peu de l’alchimie ! 😊 Mais c’est une activité très agréable qui me relaxe totalement.

Je m’en suis servie pour teindre une mèche mérinos et soie, en conservant un peu de blanc ici et là. Filage simple, retors deux brins… mais le résultat ne m’a pas convaincue : je trouvais les couleurs délavées. J’ai donc recommencé l’opération (heureusement, j’avais noté mes “recettes”) en teignant quatre fois 10 grammes de fibres séparément. J’ai ajouté 10 g de fibres blanches, j’ai déchiré tout cela en petits morceaux que j’ai filés les uns après les autres avant de retordre le fil sur lui-même. Quand on compare les deux écheveaux, la différence ne saute pas aux yeux, mais le second me plaît bien davantage.

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails menthe-pastille
Notez comme la soie, dans ce mélange, prend la teinture de manière beaucoup plus éclatante que la laine !
collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails menthe-pastille
collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails menthe-pastille
À gauche, le premier écheveau dont la mèche a été teinte en une fois. À droite, le second, réalisé avec plusieurs mèches teintes séparément.
collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails menthe-pastille

Octaédrier : la fin de l’aventure

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

C’est un long projet, non ? Trois ans ! Comme je vous l’ai déjà dit en décembre dernier, je l’ai commencé en 2018… Je l’ai abandonné, oublié, repris… et finalement, en décembre 2020, j’ai pris le temps de retordre chaque jour une ou deux petites “tortues” de fil coloré. Au final, j’ai obtenu plus de 1 000 mètres de fil, mine de rien ! Et 26 coloris différents…

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Quand j’ai commencé à mettre mes fibres de côté, je l’ai fait complètement au hasard : je n’avais pas d’idée précise en tête. Mais quand j’ai vu s’accumuler mes bébés pelotes, j’ai senti qu’il était impossible de les séparer… trop mignonnes ! Comment les réunir en un seul et même ouvrage ? J’ai pensé tricot, mais le fil était toujours assez fin (je ne sais pas filer gros au fuseau) et je me suis dit que, là encore, ça allait prendre des années, et que je risquais de le laisser de côté souvent. Donc j’ai pensé tissage. En trois jours, c’était plié.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Ce qui m’a fait le plus réfléchir était la manière d’organiser mes 26 coloris. Ce tissage allait être bien bariolé ! Mais je ne voulais pas gâcher de fil, il fallait donc bien en utiliser la moitié pour monter la chaîne. Comme les fils n’avaient pas tout à fait la même grosseur, je me suis dit que prendre la moitié des coloris pour la chaîne et l’autre moitié pour la trame était peut-être un peu risqué. Le plus prudent était d’utiliser la moitié de chaque coloris pour la chaîne, et le reste pour la trame. Pour cela, je me suis tout simplement munie d’une balance de précision (la plupart des mini-pelotes ne pesaient pas 10 g).

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

En plus, je préférais que chaque coloris se trouve à la fois en chaîne et en trame pour qu’ils se croisent : cela permettait de voir chaque coloris “pur” en carré individuel, ici et là, tandis que des centaines d’autres coloris (je vous laisse faire le calcul) allaient naître des croisements de fils de coloris différents. Vous me suivez toujours ? 😉

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Bon, mais l’ordre des coloris ? Là, je n’ai pas eu trop envie de me casser la tête. Je ne voulais pas un arc-en-ciel fondu, mais bien des contrastes francs. J’ai donc commencé par classer mes pelotes… en arc-en-ciel. Vous le savez, que j’ai l’esprit de contradiction !

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Ensuite, j’ai placé le noir au milieu et j’ai échangé les places d’une pelote sur deux : une verte contre une rose, etc. Il n’y avait plus qu’à monter la chaîne. J’ai commencé par le milieu pour pouvoir m’autoriser à faire d’autres échanges si l’ouvrage n’était pas bien centré sur le peigne, mais au final, je n’en ai pas eu besoin. Le processus était long mais simple : je plaçais la pelote sur la balance et je tirais mes longues boucles de fil, je coupais le fil et l’attachais à la baguette d’ensouple arrière quand j’approchais de la moitié du poids.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

J’enroulais ensuite le reste du fil sur une navette – heureusement que j’en ai beaucoup ! Mais je n’en possède tout de même pas 26 et j’ai dû mettre deux coloris sur chaque navette, ce qui est parfois un peu casse-pieds au moment du tissage. Et bien sûr, j’ai rangé les navettes dans le bon ordre pour reproduire, sur la trame, les rayures de couleur de la chaîne. Un exercice méditatif très agréable.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

La neige est arrivée, le froid aussi, j’ai donc pu porter mon écharpe sitôt après le blocage ! Je l’ai même un peu prêtée… hum, juste pour la photographier. J’y tiens jalousement ! Car, comme vous pouvez vous en douter, elle va avec absolument TOUS mes vêtements et mes chapeaux ! 😊

Edit : Pour répondre aux questions que l’on m’a posées ici et là, l’écharpe mesure 2 mètres de long (sans les franges) et 50 centimètres de large. Il me reste 34 grammes de fil. Je peux être satisfaite de mes calculs visant à optimiser au maximum ma matière première !

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Royale au bar

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails spritz st-germain

L’année dernière, j’ai dû abandonner bon nombre de projets créatifs ; ç’a été une année difficile pour bon nombre d’entre nous, et en ce qui me concerne, ce sont les loisirs qui ont “souffert”.

Je ne suis pas certaine que 2021 sera meilleure, mais je ne me sens pas capable de renoncer encore une fois à explorer le filage sous toutes ses formes : j’en ai besoin, tout simplement ! J’ai donc décidé de commencer une nouvelle “collection”.

En 2020, de nombreux Français coincés chez eux par le confinement ont découvert le plaisir de faire du pain. Comme j’avais déjà exploré ce chemin, je me suis amusée avec d’autres découvertes culinaires, et pourquoi pas la mixologie ? Des cocktails bien frais et légers pour les fameux apéros du week-end avec ou sans copains en vidéoconférence, avec ou sans applaudissements… mais souvent avec des bulles 😉

C’est très facile, pour un commerçant alimentaire, de me pousser à glisser une nouvelle liqueur parfumée dans mon Caddie : il suffit de faire une jolie étiquette, un beau flacon, et hop ! Je ne peux pas résister. Quand j’ai vu ce coffret de liqueur St-Germain, avec ses deux superbes verres, je n’ai pas pu résister. Je savais que ma tribu allait se moquer de moi, ils me connaissent comme s’ils m’avaient tricotée et je me fais souvent traiter de “tête de gondole”.

Bon, mais une fois achetée, il fallait la goûter, cette liqueur aux fleurs de sureau. Heureusement, la marque propose toutes sortes de recettes de cocktails sur son site, la plus emblématique étant le spritz.

Bizarrement, le site de cette marque française mélange textes en anglais et en français, et je n’ai trouvé nulle part de bouton pour choisir sa langue. Peut-être un défaut d’affichage sur mon navigateur ?

Je vous ai en tout cas traduit la recette ci-dessous.

Le St-Germain Spritz

Remplir de glaçons un verre highball (aussi nommé tumbler ou long drink).

Ajouter 40 cl de liqueur St-Germain, 60 cl de blanc pétillant (type prosecco, saumur, ou pourquoi pas du champagne) et 60 cl d’eau gazeuse.

Bonne dégustation !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

Le fil

Bon, quittons le comptoir (virtuel) et intéressons-nous un peu à cette nouvelle collection exploratoire : “Royale au bar”. Elle consiste à s’inspirer de la bouteille, de son contenu, du cocktail réalisé, ou bien des trois à la fois. Ici, j’ai voulu copier la couleur de la liqueur elle-même, en ajoutant une touche de doré évoquant l’encadrement de l’étiquette, et travailler sur la structure du fil pour obtenir un effet de bulles.

Question couleur, j’ai eu la flemme de sortir mon matériel de teinture (elle commence bien, cette reprise… 😀 ), et je me suis dit que ce serait sympa de mélanger plusieurs coloris de mérinos déjà teint par cardage. Cela donne un fil chiné et j’adore tout ce qui est chiné, pas vous ?

Avant de passer un mélange en cardeuse, si je cherche à obtenir une couleur particulière, je fais de tous petits échantillons pour savoir quels coloris mélanger, et dans quelles proportions. Pour cela, l’idéal est une paire de peignes. Là, j’ai dû faire cinq essais avant d’arriver à un coloris qui me convienne, et j’ai utilisé quatre coloris différents, deux en grande quantité, et deux en petite touche. Car, dans cette liqueur dorée, il y a une pointe de vert…

Pour rendre les “bulles”, j’ai décidé de faire un fil câblé et “coilé”. Ces fils sont souvent assez gros, mais rien n’empêche de les faire plus fins, il faut pour cela que le premier filage soit bien fin. Il faut aussi que le fil “d’âme” des coils soit fin, mais résistant aussi. J’ai utilisé un fil métallisé Gunold, qui s’est super bien prêté à l’exercice des coils.

Si vous ne savez pas faire des coils, c’est assez simple : on retord le fil de mérinos et le fil métallisé en tenant le premier à 90° du second pour qu’il s’enroule autour en spirale bien serrée. Ensuite, nouveau retors (je vous ai dit que ce serait un câblé !) : j’ai mis le fil en pelote à l’aide de ma pelotonneuse, j’ai attrapé les deux extrémités et je l’ai tout simplement retordu sur lui-même. Les coils se sont imbriqués les uns dans les autres en produisant l’effet de bulles recherché.

Ah, je ne vous ai pas dit si le St-Germain Spritz était bon : oui, c’est très agréable, sucré comme un bonbon, léger en alcool car il y a beaucoup d’eau et de glaçons.

collection d'écheveaux filés mains artyarn cocktails spritz st-germain
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