J’ai toujours eu envie de filer, ou presque. Quand on aime tricoter, on a envie de “remonter la filière”, c’est bien naturel… Surfez un peu sur les blogs et les forums, et vous découvrirez quel monde s’offre encore à nous autres passionné(s) de fil !
Voilà des années que je menaçais mon Homme de me mettre à filer : “Tu verras, je l’aurai un jour, le rouet !” Ces derniers mois, la menace s’était même précisée : “Je te préviens, en 2008…” Et dès janvier, commande était passée chez. Après de longs moments passés à surfer sur le Forum du filage, j’avais choisi mon rouet : un Little Gem II signé Majacraft (tout un programme) ! Il est arrivé il y a quelques semaines de sa Nouvelle-Zélande natale avec 200 g de laine mèche, et je me suis aussitôt lancée, avec délices.
Il faut dire qu’avant de me lancer, j’avais beaucoup potassé : un livre et une vidéo anglophones mais d’une grande aide, et surtout le Net, où fileurs et fileuses partagent leur savoir avec une énorme générosité. Par exemple, sur le site Tricotin.com, une série de leçons fort bien illustrées vous met le pied à l’étrier… pardon, à la pédale… sans coup férir. Bref, je me suis lancée et j’ai commencé à filer, pas d’autre moyen de procéder ! Il faut dire qu’on me mâchait le travail : le montage du Little Gem, conçu pour être transportable donc pliant, a été très rapide et très simple, et j’ai commencé par pédaler dans le vide pour m’entraîner, puis j’ai étudié un peu le fonctionnement de la machine avec un bout de laine tricotée industriellement, “pour voir”. Il n’y avait plus qu’à prendre ma laine mèche (blue-faced leicester, douce et fine et d’une agréable couleur crémeuse) et à me lancer pour de bon !
Eh bien ! cela vous étonnera peut-être, mais ça ne s’est pas fait dans les cris et les larmes. Bien sûr, le fil était très inégal, avec des parties toutes minces et des gros bouts cotonneux, mais je ne suis pas présomptueuse au point de vouloir réussir ce genre de chose du premier coup. J’ai donc continué à filer et j’ai peu à peu commencé à “sentir” ce qui se passait sous mes doigts et sous mes pieds. Après avoir filé 100 g de laine, je suis allée me coucher, sur la pointe des pieds car tout le monde dormait déjà depuis longtemps.
Le lendemain, j’ai eu quelques problèmes de courroie mais j’ai finalement réussi à réparer. J’ai à nouveau filé 100 g de laine, sur une seconde bobine, et j’ai décidé de me lancer dans le retors, qui consistait à tordre les deux fils ensemble. J’étais dubitative devant la lazy kate (ou cantre) de voyage fournie avec le rouet : ça, une lazy kate, une planchette de bois percée de deux trous et deux tiges en métal ? J’aurais pu la faire moi-même (et en effet Tricotin.com a aussi une fiche pour faire ça)…
Mais elle marche très bien, cette planchette, pas besoin d’autre chose. Le retors s’est fort bien passé ; comme une de mes bobines était un poil plus garnie que l’autre bien qu’il y ait le même poids de laine (le fil était donc plus fin !) il m’en restait un peu, je me suis amusée à tester la technique du retors navajo, c’est vrai qu’il faut être agile des doigts mais le principe des boucles n’effraiera aucune crocheteuse : on fait tout simplement un point de chaînette… bon, tout en tordant et en pédalant, ce qui fait que soudain rien n’est simple… mais c’est amusant et le résultat est très sympa (pardon, j’ai oublié de le photographier de près).
Je l’ai laissé sur la bobine pour le blocage, car il y en avait très peu et j’avais envie de tester le côté pratique de ces fameuses bobines en plastique.
Après avoir mis la première bobine de fil deux brins en écheveau grâce au niddy-noddy (ou mandrin), j’ai terminé le retors et procédé au blocage. J’avais à “bloquer” (empêcher la torsion du fil de se défaire) deux écheveaux de fil deux brins et une bobine de quelques mètres de retors navajo. J’ai choisi la technique qui me semblait la plus courante et la plus appropriée : un petit bain d’eau chaude avec un poil de shampoing pour laine, et de la patience. Ah ! oui, il en faut, de la patience, pour ces opérations de “finition” qui semblent durer plus longtemps que le filage !
Ma laine une fois rincée, après avoir passé la nuit dans l’eau légèrement savonneuse, je l’ai essorée avec précaution et mise à sécher. Là encore, beaucoup de patience, cela prend du temps.
Une fois sèche, je n’ai plus eu qu’à considérer ma laine d’un œil philosophe : bon, c’était irrégulier et trois fois trop épais, mais c’était aussi doux et agréable sous la main, et à tout prendre cela aurait pu être bien pire… À force de lire que le principal souci du débutant était d’obtenir un fil trop tordu et tout tortillé, j’ai essayé de mettre le moins de torsion possible et du coup je n’en ai pas assez ! Comique, non ? Mais bon, le fil se tient et il est solide, ne soyons pas plus royaliste que le roi pour une première tentative…
Une fois « ma » laine en pelote, j’ai calculé le WPI et tricoté quelques centimètres pour connaître la taille de l’échantillon. Arrgh ! Douze mailles pour dix centimètres !!! Mais que voulez-vous que je fasse d’une laine aussi grosse ? À part un bonnet ou une écharpe… Peut-être ferais-je mieux d’essayer de la tisser…
Peux-tu me conseiller : j’ai un rouet louet S10 que je n’apprécie pas beaucoup, je le trouve lourd et grossier, je suis déçue et aimerais un rouet plus « pro » et pas trop lourd pour pouvoir le
déplacer. Et comme cardeuse, laquelle ? Je vais bientôt en acheter une et j’hésite entre la petite strauch et la louet ? merci si tu peux me guider.
Je suis admirative de tes fils !!!! Vas-tu aller à rambouillet au début mai?
Bon ça fait beaucoup de questions bises Brigitte
Je t’ai répondu par e-mail ! Mais j’ai oublié de te dire que, oui, j’espère ne pas rater ce salon cette année encore, c’est une source de folies… et surtout
d’inspiration (quand je n’ai pas les sous pour les folies).
Je trouve que tu narre vraiment très bien toutes nos interrogations au moment de débuter 🙂
C’est que je vous ai toutes beaucoup lues avant de débuter… du coup, dès les premiers coups de pédale, j’avais un peu l’impression que vous étiez là, autour de moi, pour me conseiller !
C’est génial c’est vrai de faire tout de A à Z!! Bravo, ce fil est magnifique!!
Ca, c’est toujours un événement à fêter ! Surtout, gardes-en, on est toujours content d’avoir une trace de son premier filage !
Pffffffffffffiouuu (sifflets d’admiration) – Elle m’épate, elle m’épate, elle m’épate ! Et te pique pas le doigt, je suis pas certaine que PP te réveille au bout de 100 ans … 😉
mais elle est plutôt bien pour une premiere , la regularité viens avec le temps ainsi que la finesse et ensuite on réapprend à faire gros et irrégulier pour faire de la fantaisie ….