Fête de la Laine : encore une avalanche de couleurs…

écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie

Cette année, vraiment, il m’en fallait, de la couleur, que dis-je ! DES couleurs. TOUTES les couleurs.

Les avalanches de mauvaises nouvelles, cette persistance guerrière incroyable (pas dans le sens où incroyable =  extraordinaire = génial, hein ? dans le sens où incroyable = j’ai du mal à croire que cela soit encore possible) en de multiples points de la planète, une angoisse croissante sur notre capacité à nous assurer le minimum vital au moment où la politique et l’écologie craquent de toutes parts : je ne sais pas comment cette année a débuté pour vous, mais pour ma part, je subis des tonnes d’angoisses anxiogènes dès que je glisse un œil hors de chez moi au propre comme au figuré – en fait surtout au figuré car, au propre, mes horaires de vie bizarres font que je croise peu de monde. Je sais, depuis 2020, ne croiser personne quand on sort, c’est aussi très inquiétant.

Bref, une fois que j’ai reçu la confirmation que ma participation à la Fête de la Laine de Malakoff – où j’ai passé de si bons moments au cours des années passées – était acceptée, mon cerveau a commencé à tourner non pas en rond, mais en multiples spirales imbriquées les unes dans les autres, quelque chose de dingue. Je suis une femme de spirale, vous l’ai-je déjà dit ? D’où ma fascination pour le travail du fil, qui est une spirale infinie, un ressenti que j’ai découvert par le passé avec le tournage.

Cette année, les organisateurs de la Fête de la Laine ont spécifiquement demandé que les exposants s’engagent pour la planète. En résumé, il fallait surtout s’assurer que notre laine vienne d’élevages respectant le bien-être animal (dans le cas de la laine, surtout, ne pratiquant pas le mulesing) et, en matière de teinture, s’engager à ne pas utiliser de produits contenant des métaux lourds.

Pour ma part, j’avais déjà fait la démarche sur le bien-être animal à la demande de certains de mes clients, et c’était le moment de s’intéresser plus précisément à la planète. Cela n’a pas été si simple que cela. Concernant les sites sur lesquels j’achète ma laine déjà teinte, ouf ! ils étaient déjà fiers de communiquer sur le fait que leurs teintures étaient labellisées Oeko-Tex (DHG et Wolllust).

Pour les teintures, en revanche, cela n’a pas été si facile. Pour celles que j’utilise le plus souvent, notamment – mes chères Dupont –, j’ai déjà eu du mal à tout simplement trouver le fabricant ! qui était en Belgique… à le joindre et obtenir sa réponse… et je le remercie de sa transparence, puisqu’il m’a fait parvenir des documents que j’ai pu soumettre à ma chimiste de service. Bilan : pas de métaux lourds. Quel poids soulevé de ma poitrine ! (Bien qu’il reste une petite culpabilité car, il ne fallait pas me voiler la face, j’aurais en fait dû m’occuper de cela bien plus tôt.)

Bref, quand j’ai reçu cette bonne nouvelle, je me suis précipitée dans ma cuisine (eh oui, on n’a pas tous l’espace disponible pour un atelier teinture), pleine d’envies de couleurs… d’arcs-en-ciel… et voilà ! J’ai encore, cette année, une belle collection d’écheveaux “Fractals” à présenter à la Fête de la Laine. Si vous ne pouvez pas nous rejoindre ce week-end à Malakoff, retrouvez-les en boutique !

écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie
écheveaux fractales rue de la laine mérinos soie

Et si on se chauffait au métalène?

affiche je me chauffe au métalène

Et là, je vous l’avoue tout cru, je ne me souviens plus du tout, du tout, du tout où j’ai lu cette expression. Mais elle n’est pas très connue, alors ne vous sentez surtout pas bêta si vous avez dû lire la petite note…

Si vous vivez en France, ces derniers mois, vous avez dû beaucoup en entendre (et en lire) sur la crise énergétique, sur la nécessité d’économiser l’énergie et donc, entre  autres, de diminuer le chauffage dans les logements, les bureaux, les lieux publics, etc. Bien sûr, il ne s’agit pas de nier les problèmes des personnes vivant dans des logements mal isolés qui souffrent réellement – et cruellement – du froid. Là,  clairement, il faut agir.

Mais on est aussi nombreux à avoir un copain, un voisin, un collègue qui tient encore à chauffer son appartement ou sa maison à 23 °C pour pouvoir vivre toute l’année en tee-shirt. Agaçant, hein ?

C’est le moment de laisser parler votre amour de la laine, du tricot, des belles fibres, etc. Portez haut les couleurs de votre loisir créatif préféré ! Plaidez pour la laine !

Vous pouvez obtenir gratuitement cette affiche pour l’imprimer et l’accrocher où bon vous semble : pour cela, cliquez sur le bouton vert ci-dessous pour la télécharger au format PDF. Si vous souhaitez juste la partager, utilisez les liens de réseaux sociaux pour partager le post, ou faites un clic droit sur l’image pour l’enregistrer et vous en servir à votre guise… mais dans le respect des personnes qui l’ont réalisée.

Cette affiche est issue d’une collaboration avec la talentueuse illustratrice Joëlle Wolff. Nous y avons toutes les deux passé beaucoup de temps, elle pour dessiner cet adorable Loup en pull vert, moi pour la conception et la calligraphie. Nous vous l’offrons : merci de jouer le jeu. Ne la modifiez pas, ne la détournez pas, ne supprimez pas la signature. Merci d’avance !

Un déluge de couleurs, un vrai bonheur

filage artisanal teinture fractale rue de la laine

En perspective de la Fête de la Laine de Malakoff, j’ai retrouvé mes cocottes, mes seringues, mes poudres et mes flacons de teinture… vous en avez déjà vu le résultat avec le travail sur le bleu des mers du Sud que je vous ai montré il y a peu.

Mais ce n’était pas tout ! Au programme, il y avait aussi toute un panier d’écheveaux pour ma collection “Fractals” et aussi des mèches de BFL et soie teintes avec une nouvelle technique que je suis en train d’expérimenter.

Cela faisait un moment que je n’avais pas pu jouer du pinceau et de la palette : en général, les mois d’automne se passent surtout devant mon métier à tisser, à concocter de nouvelles créations pour Noël. En plus, cette année, de nombreuses personnes ont décidé d’offrir à des proches un stage de tissage chez Rue de la Laine, ce qui a été l’occasion de précieuses et plaisantes rencontres.

Du coup, j’ai retrouvé ma cuisine-laboratoire avec un œil neuf, un appétit accru et des envies de mélanges de couleurs plus originaux. Je me suis régalée !

N’hésitez pas à passer les découvrir sur mon stand à la Fête de la Laine, demain et dimanche, à partir de 10 h, à la salle des fêtes Jean-Jaurès de Malakoff. C’est une belle salle spacieuse et claire où j’ai eu grand plaisir à exposer l’année dernière… et mon plaisir est particulièrement intense quand mes élèves passent me voir pour me montrer les merveilles qu’ils ont réalisées après leur stage. Surtout, ne soyez pas timides ! À bientôt !

mèches de laine et soie teintes à la main pièces uniques Rue de la Laine

Galapagos

filage artisanal teinture de la laine

En octobre 2019 (oui, on remonte dans le temps !), j’ai proposé comme thème de filage aux fileuses et fileurs du forum Tricotin “Qu’importe le flacon”. En ces termes, je leur proposais de sortir leur flacon de teinture préférée – éventuellement de raconter pourquoi ils aimaient ce coloris, cette marque – et de montrer ce qu’ils en faisaient… peut-être allaient-ils teindre différents types de fibres et comparer les résultats ? Bien sûr, cela valait pour tous les contenants, y compris pots et sachets !

Pour ma part, j’ai bel et bien choisi un flacon : mon coloris préféré de peinture pour soie Dupont, le “Vert mode”, un bleu-vert qui fait rêver aux mers du Sud. Les teintures liquides sont tellement pratiques ! Cela m’intéressait de voir comment différentes fibres allaient accepter les pigments. J’ai donc pioché dans mes stocks quelques poignées de mes fibres préférées. Sur la photo, en partant du haut à gauche et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre : alpaga, angora, bébé chameau, bourrette de soie, toison de mérinos Maco, bébé mohair et soie tussah.

Dans la teinture, le mouillage est capital, surtout quand on va teindre par trempage. j’ai donc mis mes fibres à tremper la veille, avec quelques gouttes de liquide vaisselle comme “agent mouillant”, en insistant bien sur les fibres à travers lesquelles l’eau voyage le plus mal : l’angora et la soie. La bourrette notamment doit être bien déchirée avec les doigts, sinon elle est trop tassée pour accepter l’eau correctement – et là où l’eau ne va pas, la teinture n’ira pas non plus. Comme ces fibres-là ne feutrent pas, il ne faut pas hésiter à les pétrir pour que l’eau atteigne le cœur des fibres.

Je les ai ensuite teintes séparément dans ma cocotte, en donnant à chacune la même dose de teinture, soit environ 2 ml par tranche de 10 g de fibres. Vers la fin de la teinture, elles ont toutes eu droit à une giclée de vinaigre blanc, et je les ai laissées dans l’eau qui refroidissait tranquillement jusqu’à ce que cette eau soit bien transparente.

Sur la deuxième photo, elles sont disposées dans le même ordre. La qualité n’est pas bonne, mais en fait elles n’ont pas la même intensité. Le bébé chameau est le grand gagnant, c’est lui qui a atteint la teinte la plus foncée (mais il était aussi plus foncé au départ). Contrairement à mes expériences antérieures, l’angora a bien pris la teinture, c’est donc vraiment un problème de “mouillage”. Le mohair aussi a une belle teinte profonde, ainsi que la soie tussah.

filage artisanal teinture de la laine

Après séchage des fibres, bien étalées sur un séchoir à pull, je suis passée au cardage et j’ai obtenu de grosses nappes aériennes comme des nuages que j’ai eu grand plaisir à filer.

filage artisanal teinture de la laine

Pour garder le côté très aéré et mousseux de ces fibres très différentes mélangées intimement, j’ai choisi le filage long draw, puis un  retors à deux brins pour que le fil soit solide tout en étant assez peu tordu pour rester léger, plein d’air (et donc de chaleur quand il sera tricoté ou tissé). Compte tenu de l’effet gonflant du fil, il a fallu sortir la “grosse bobine” de l’Aura, car il n’aurait pas tenu sur une simple bobine jumbo.

Et voilà mon “Galapagos” ! Un beau pépère de 250 g et presque 500 m qui s’apprête à fanfaronner sans vergogne à la Fête de la Laine de Malakoff

filage artisanal teinture de la laine
filage artisanal teinture de la laine

Un bonnet de bain en trois coups de cuiller à pot

DIY bonnet piscine shibori

Le mois de janvier marque traditionnellement la saison des bonnes résolutions ; si vous avez la malchance de lire beaucoup de magazines dits “féminins”, vous avez dû, cette année encore, subir nombre d’injonctions à ce sujet… Pour ma part, il y a longtemps que j’ai cessé de promettre d’être moins gourmande, ou de terminer tous mes encours avant de commencer de nouveaux projets (ce qui équivaut aussi au “péché” de gourmandise). Cela m’est impossible à tenir et cela va tout simplement à l’encontre de ma personnalité. Mieux vaut prendre la résolution d’accepter une bonne fois pour toutes qui je suis !

Mais apparemment, les nouveaux dirigeants de ma piscine favorite, eux, ont pris la bonne résolution de se conformer aux habitudes générales, et ils ont choisi de rendre l’usage du bonnet de bain obligatoire. Pour ma part, je suis contre : il suffit de demander aux nageurs de s’attacher les cheveux, ce que j’ai toujours fait, pour épargner un peu les filtres. Et j’ai eu le temps de remarquer, au fil des ans, que lorsque les gens sont “dépersonnalisés” – cachés derrière un bonnet et un masque ou de grosses lunettes – leurs compétences sociales s’amenuisent, et la simple courtoisie leur semble hors de propos, quitte à forcer le passage dans la file de nage d’un bon coup d’épaule ou de pied lorsqu’ils l’estiment nécessaire 🙁

Trêve de débat : le bonnet de bain étant devenu obligatoire, il me fallait désormais ce “précieux sésame” pour pouvoir m’offrir une heure de détente dans l’eau. Déjà, pas question d’utiliser l’affreuse capote anglaise en silicone qu’on doit enfiler avec précaution et un tant soit peu d’acharnement (comme le condom qui lui ressemble), tout en s’arrachant une poignée de cheveux au passage – comme si j’en avais trop…

Un bonnet en jersey irait peut-être. J’en ai acheté un sans l’essayer, taille XL, mais quand je l’ai enfilé sur mon pauvre crâne, l’élastique était tellement serré que j’ai eu l’impression d’avoir déménagé au pays (et au siècle) où serrer la tête d’un prévenu dans un étau était une forme de torture efficace. Encore un peu, et j’avouais mon âge et mon poids ! Adieu à ce vilain machin.

Pourtant, mon tour de tête est pile dans la moyenne du crâne féminin. Mettons que je sois trop sensible à la contrainte… 🙂

Il ne me restait plus qu’à renoncer à nager (snif), espérer de trouver une piscine moins conformiste en acceptant de gaspiller en transport des heures que je ne passerais pas à filer, teindre, tisser ou tricoter (liste non exhaustive), ou… faire un bonnet qui conviendrait à mon anatomie trop sensible.

Première cuillerée : le patron

Merci à Internet, j’ai trouvé facilement un patron gratuit et très simple : Noé le bonnet, sur le blog “Étoffe malicieuse”. Seulement trois bouts de tissu et un morceau d’élastique, le programme n’était pas indigeste.

Deuxième cuillerée : la teinture “shibori”

J’aime la couleur, quelles que soient les circonstances, et pas question de confectionner ce bonnet en Lycra noir. La dépersonnalisation, la morosité et l’uniformisation ne passeront pas par moi – j’adore La Servante écarlate, mais à condition qu’elle reste du domaine de la fiction !

Et j’étais pressée : pas envie de chercher un tissu original adapté à la confection d’un bonnet de bain, car ils sont assez rares en magasin et l’achat sur Internet, en pleines grèves (j’attends toujours un courrier international qui a été posté avant Noël…), me promettait quelques semaines sans nager. Vous le savez déjà, la patience n’est pas mon fort 😉

Heureusement, j’avais dans mes tiroirs un coupon de jersey de Nylon blanc acheté il y a belle lurette, à l’époque où j’avais le fantasme – toujours pas réalisé – de me coudre un maillot de bain sur mesure. J’en ai découpé trois rectangles correspondant à la taille des pièces du bonnet, avec une bonne marge, et j’ai commencé par les teindre en bleu turquoise.

Il y a une raison chimique à la chose que j’oublie à chaque fois, mais le Nylon se teint très bien avec des teintures pour fibres protéiniques (j’ai utilisé de la peinture pour soie Dupont), il avale même mieux et plus vite la teinture que la laine ou la soie ! C’est impressionnant !

Une fois ces bouts de Nylon secs, j’ai préparé mon shibori : après avoir plié les pièces en deux, j’ai cousu une série de demi-cercles le long de la bande centrale, et des demi-cercles concentriques au milieu des deux côtés. Je vous offre une petite astuce : ce tissu est très glissant et il est presque impossible de marquer un pli au fer, alors j’ai tout simplement vaporisé un peu de colle repositionnable en bombe sur l’envers avant de le plier. Il a ensuite été très facile de placer mes points de couture et de serrer le motif. Cela fait, j’ai replacé mes morceaux de tissu dans un bain de teinture bleu-violet (l’essentiel de la colle a disparu).

J’ai toujours du mal à être patiente avant de défaire le shibori, une fois que la teinture a pris. Compte tenu de la facilité du Nylon à gober les pigments, je n’ai pas attendu le séchage ; dès que l’eau a été bien claire et suffisamment refroidie pour m’éviter de me brûler, j’ai cassé le fil et déplié mon shibori. Le motif, très classique, me plaisait beaucoup. Vous verrez les traits de crayon qui ont guidé ma couture sur la photo : ils partiront au prochain lavage.

DIY bonnet piscine shibori
DIY bonnet piscine shibori
DIY bonnet piscine shibori

Troisième cuillerée : la couture

Après séchage, la découpe du tissu et l’assemblage ont été des jeux d’enfant. J’ai choisi un élastique très mou pour la bordure car comme je n’avais pas l’intention de plonger (interdit, ça aussi) ni de nager le crawl (berk 😀 ), ce bonnet n’avait pas besoin d’être serré. Sur la marotte “nue” où je l’ai placé pour la photo, il a l’air lâche et gondole un peu, mais sur ma tête, il va très bien. Toutefois, vous ne verrez jamais de photo du bonnet porté, j’ai encore ma dignité !

Et hop… au bain ! Bonnet testé et approuvé. Je ne suis pas sûre que la teinture résiste longuement au chlore, mais il me reste du tissu et je suis impatiente de tester d’autres motifs de shibori et d’autres couleurs 😉

Au passage, je me félicite que ce bonnet ne m’ait rien coûté, puisque je n’ai eu qu’à puiser dans mes réserves de tissu et de chutes d’élastique. Je ne suis pas près de prendre la bonne résolution de réduire mes stocks en me débarrassant de tout ce dont je ne me suis pas servie dans l’année écoulée… cela marche peut-être pour les geeks de la mode, mais cela va complètement à l’encontre de tout fonctionnement créatif.

DIY bonnet piscine shibori

Tee-shirts personnalisés avec une découpeuse Silhouette

Vous le savez, je n’hésite pas à accuser sans rougir mes proches pour chaque tentation à laquelle je succombe !!! Heureusement, ils ne m’en veulent pas trop… enfin je crois… 😉

C’est donc à cause de la terrible influence de ma copine Esperluette que j’ai craqué pour une découpeuse Silhouette Portrait. Cette petite machine oblongue fait partie d’une catégorie d’outils assez répandus dans mon atelier : ceux que je n’utilise pas très souvent, mais que je suis ravie de trouver quand j’en ai besoin, car ils me permettent de réaliser des choses dans lesquelles je n’oserais probablement pas me lancer avec des instruments plus classiques (parce que je suis très flemmarde… mais ça, vous le savez déjà). En l’occurrence, un simple cutter.

En effet, ce que fait cette machine est simple : elle se contente de découper. C’est un peu comme une imprimante qui, à la place d’un petit stylo pour écrire, aurait un cutter. On lui soumet un dessin, elle coupe. Elle sait découper le papier, le carton, le tissu (avec une lame adaptée), mais aussi des supports comme des autocollants ou du “flex” polyuréthane pour réaliser des impressions sur tissu. L’année dernière, je m’en suis servie pour personnaliser des tee-shirts pour mes deux affreux qui s’en allaient faire la fête au Hellfest, mais je crois que je ne les ai que brièvement montrés sur Instagram, et encore, juste le dos.

Eh oui, ils ont été créatifs sur ce coup !!!

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En tout cas, l’été arrivant, nous entrons à nouveau dans la saison des tee-shirts neufs et j’ai donc ressorti ma Silhouette. J’avais deux dessins en tête, un dragon chipé sur Internet et un crâne très cool qui ornait la couverture d’un des albums du groupe Los Tres Puntos. Je n’ai pas besoin de vous dire que j’ai utilisé ces dessins pour un usage familial mais qu’il est interdit de les copier pour vendre des tee-shirts, n’est-ce pas ?

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Je n’ai pas énormément d’expérience avec la Silhouette mais je sais que vectoriser des dessins peut réserver quelques surprises ; l’année dernière, j’en ai bavé avec celui du Hellfest, même si je n’en ai utilisé qu’une partie, en scannant la cashless, où il était stylisé.

Cette année, donc, j’ai imprimé les dessins que j’avais choisis au format A4 et je les ai décalqués au feutre noir, le plus nettement possible. Après les avoir scannés, j’ai utilisé le logiciel de retouche d’image gratuit Gimp (très pratique !!) pour augmenter le contraste au maximum. Ce n’est qu’à ce moment que je les ai importés dans le logiciel fourni avec la découpeuse Silhouette en lui demandant de les vectoriser. Et il y avait encore un peu de nettoyage à faire derrière. Mais j’admets que je n’avais pas choisi des motifs très faciles…

La suite du travail impliquait de choisir mes coloris de flex, chose que j’ai faite en concertation avec la personne qui allait porter le tee-shirt (mon Homme !). J’ai toujours acheté mes feuilles de flex sur le site Happyflex, très bien fait, qui offrait une grande palette de couleurs et plein d’informations sur la manière de découper et transférer chaque produit sur tissu. Hélas, il vient de fermer ! Je suis dégoûtée 🙁 J’espère que son successeur désigné, le Comptoir du Flex, offrira la même qualité de service…

Comme je le disais, Happyflex indique les paramètres de découpe à fournir à la machine, donc il n’est pas très compliqué de découper le motif. Attention toutefois : il est important d’activer la fonction “miroir” avant de le faire. Le plus long est d’écheniller, c’est-à-dire de retirer tous les petits bouts de flex dont on ne veut pas pour faire apparaître le motif. Pour moi, ça a été une opération presque interminable, car mes dessins étaient assez compliqués. Il faut vraiment avoir un crochet à écheniller et éventuellement une pince à épiler. J’ai la chance d’être ambidextre, donc je tiens la pince dans la main gauche et le crochet dans la main droite, ça va plus vite. Enfin, une petite lampe d’appoint offrant une lumière rasante peut être extrêmement utile (personnellement, avec une vue qui baisse, je ne peux m’en passer). Il est bon aussi de garder l’original du dessin sous l’œil.

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Une fois cela fait, il ne reste plus qu’à positionner correctement le motif sur le tee-shirt et à le fixer au fer à repasser, en le protégeant avec un morceau de papier sulfurisé, avant de retirer le support en plastique transparent et de repasser un petit coup de fer fixateur, toujours avec le papier cuisson. Là aussi, le site Happyflex indiquait à quelle température régler le fer, tout dépend du type de flex qu’on utilise.

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Voici donc deux tee-shirts personnalisés…

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… et pour le Hellfest, cette année, il y avait un participant supplémentaire, j’ai donc dû réaliser un troisième tee-shirt. Ceux des deux premiers affreux avaient eu un succès terrible au Hellfest où des participants tenaient à se faire prendre en photo avec eux, car l’inscription du dos était réalisée en flex rétroréfléchissant (et elle les faisait bien rire). Cela ne m’a pas pris beaucoup de temps de faire le troisième car une fois qu’un motif est vectorisé, on peut le réutiliser et le redimensionner à volonté…

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Ce soir, les participants du Hellfest prennent leurs marques. Je ne vous montrerai pas les photos que mes affreux ont commencé à m’envoyer, mais elles me font bien rire 😀

Un été, un rouet, deux nouvelles “Roses des vents”

Comme d’habitude, j’ai emporté mon petit rouet électronique en vacances, car il sait se glisser discrètement dans un sac sans encombrer trop le coffre familial (tout commentaire de mon entourage suggérant le contraire sera “modéré”, c’est-à-dire supprimé sans sommation ! ;-). Avant le départ, j’avais passé plusieurs jours à carder mes mélanges, ce n’est donc pas une mais deux “Roses des vents” que j’ai pu filer au bord de la piscine, quand le temps était clément, ou à l’abri lorsqu’il ne l’était pas.

Le domaine mythologique est vaste et je continue à y puiser l’inspiration : la première “Rose des vents” évoque Daphné, nymphe fille d’un dieu fleuve, qui demanda à son père de la transformer en laurier-rose pour échapper aux assiduités d’Apollon. Les couleurs unies sont un bleu très vif, un tendre vert amande et un gris perle ; les couleurs chinées sont toutes issues de leur mélange en différentes proportions.

filage d'art écheveaux dégradés filage d'art écheveaux dégradés filage d'art écheveaux dégradés filage d'art écheveaux dégradés

La seconde “Rose des vents” que j’ai filée cet été rend hommage à Écho, nymphe des sources et des forêts, dont on connaît peut-être mieux la passion pour le beau Narcisse, ainsi que la malédiction qui lui a valu son nom : punie par Héra pour avoir favorisé les amours illicites de son époux, elle ne pourra plus jamais parler la première, et devra répéter tout ce que ses interlocuteurs auront dit avant elle. Les couleurs unies sont un bleu-vert évoquant l’eau limpide et la glace, simplement marié au noir et au blanc ; les couleurs chinées sont également issues de leur mélange.

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Encore un peu de teinture, ça vous dit ?

fil dégradé teint à la main

Pour le mois d’août, j’avais proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de faire de la teinture après filage, et nous avons exploré plusieurs options. Pour ma part, j’avais commencé par une teinture unie, puis une tachetée. J’envisageais de faire aussi un dégradé et j’avais envie de tester la méthode du tricotin automatique, mais je n’avais pas le matériel nécessaire sous la main. Et puis j’ai réglé ce problème 😉

Ensuite, j’ai commencé par filer 100g de mélange laine et soie. Il y a environ 325 m. Je l’ai fait avaler à mon tricotin pour obtenir un long tube tricoté que j’ai mis à tremper quelques heures avant de le disposer sur mon film alimentaire et d’ajouter mes couleurs à la seringue (quatre teintes, du noir au saumon en passant par un violet et un rose foncé). Je les ai réparties à la main, avec des gants, avant de superposer une seconde couche de film alimentaire, de rouler soigneusement le paquet et de fixer la teinture à la cocotte-minute. Une fois le tout refroidi, j’ai rincé le tricot, je l’ai passé dans mon essoreuse et je l’ai défait pour le mettre en écheveau pendant qu’il était encore humide. Voilà, vous savez tout…

Pour ma part, j’aime beaucoup le résultat : à refaire !

fil dégradé teint à la main fil dégradé teint à la mainfil dégradé teint à la main fil dégradé teint à la main

Exercices de teinture

écheveaux filés et teints à la main

Pour le mois d’août, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de faire de la teinture – pour celles et ceux qui n’en faisaient pas, c’était peut-être l’occasion de se lancer… Après tout, on me le répète assez souvent que je suis un démon tentateur 😉

Dans le milieu du filage, on a généralement l’habitude de teindre de la mèche avant de la filer, comme par exemple pour réaliser un écheveau “fractal”, ainsi que je l’avais proposé en avril. Ce mois-ci, il s’agissait de faire le contraire : filer un écheveau (à base de fibres naturelles, blanches ou autres), puis le teindre.

La première question qu’on peut légitimement se poser avant de décider de teindre après le filage, c’est forcément : pourquoi ?

Eh bien, pour plein de raisons.

Par exemple, une mèche nature est toujours plus facile à filer qu’une mèche teinte. Je lis beaucoup de plaintes sur le forum et ailleurs au sujet de mèches feutrées pendant la teinture qui deviennent impossibles à étirer… qu’il faut pré-étirer, ce qui fond parfois un peu trop les couleurs, etc. Si on teint après le filage, on n’a pas ce problème.

Ensuite, je trouve qu’un fil teint en uni comme celui-ci a toujours plus de relief et de nuances qu’un fil réalisé à partir d’une mèche uniforme. Il n’y a clairement pas photo en ce qui me concerne, même si cela ne rend pas forcément en photo, justement (mais je trouve ces images assez fidèles). En plus, je suis amoureuse de ce coloris, le “Lichen” de chez Landscapes.

La seule chose que j’ai remarquée sur mes deux écheveaux, c’est que le retors m’a semblé un peu moins rond une fois les écheveaux teints, rincés et essorés. Du coup je les ai rapidement repassés au rouet, pendant qu’ils étaient encore humides, et je leur ai donné un coup de vapeur par acquit de conscience.

écheveaux filés et teints à la main écheveaux filés et teints à la main

Autre excellente raison de teindre après coup : parce qu’on peut obtenir des effets impossibles à réaliser autrement, comme par exemple cet effet moucheté.

Je me suis inspirée d’une palette de Design Seeds et j’ai mis mon écheveau bien, bien à plat, puis j’ai disposé mes couleurs par petites touches.

J’ai cherché à obtenir des séquences de couleur très courtes, et on voit sur l’échantillon qu’il n’y a que quelques mailles successives de la même couleur, jamais plus de cinq.

Quand on tricote avec un point un peu plus texturé, l’effet est encore plus drôle !

Fractal

filage fractal

Ces dernières années, on a beaucoup parlé du filage “fractal” ; nous sommes nombreuses(x ?) à l’avoir déjà expérimenté mais j’ai proposé comme thème du mois aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de nous y (re)mettre ensemble de manière plus formelle.

D’abord, les bases : quelle est la technique du filage “fractal” ?

On part généralement d’une mèche teinte, même s’il n’est pas impossible de réaliser un “fractal” avec une nappe cardée. Le principe réside dans la gestion des plages de couleur en lien avec la façon de retordre à deux brins. Si vous avez l’intention de teindre vous-même la mèche, je pense que pour le “fractal”, plutôt que de multiplier les petites touches de couleur, il vaut mieux privilégier des plages de couleurs assez larges et différenciées.

Quel est l’intérêt ? Obtenir une plus grande palette de teintes plus fondues, proches d’un effet chiné, plutôt qu’un effet de rayures de couleurs tranchées. Pour en mesurer la beauté, savoir si cela vous plaît, mieux vaut l’essayer !

Le principe est de commencer par diviser la mèche teinte en deux dans le sens de l’épaisseur. Pour un fil plus simple, on pourrait filer chacune de ces demi-mèches sur une bobine et les retordre ensemble. Mais pour le “fractal”, si on file en effet une des demi-mèches sur une bobine, pour l’autre, on la divise en un certain nombre de mèches plus fines avant de procéder au filage. Le nombre dépend de votre goût (plus il y en a, plus le schéma des couleurs va se répéter), et aussi un peu du calibre de fil que vous avez en tête : si vous souhaitez faire un gros fil bien dodu, vous ne pouvez guère diviser votre demi-mèche en 8 ou 16 portions (ah ! vous commencez à les sentir un peu, là, les mathématiques qui ont donné son nom à ce type de filage ?).

Une fois toutes les fibres filées, on est en terrain connu, il suffit de retordre les deux brins ensemble. Et voilà !

Voici ma propre contribution au thème.

J’ai commencé par teindre une mèche de laine et soie en suivant les recommandations que je vous ai faites : pour une fois, des plages de couleurs bien distinctes plutôt que tout un tas de taches fondues les unes dans les autres.

Ensuite, j’ai divisé ma mèche en deux, puis j’ai divisé ce qui restait en huit. À moins de vouloir faire un fil vraiment très fin, je crois que je n’aurais pas pu les diviser encore une fois. Je suppose que si je voulais faire mieux, au lieu de teindre une seule mèche, j’en teindrais deux côte à côte, de la même manière.

Sur les deux bobines filées, on voit déjà une différence. La première contient les “mini-mèches”, la seconde, la demi-mèche entière.

Voici l’écheveau terminé. L’effet “fractal” n’est pas forcément très parlant sur l’écheveau lui-même.

Je me suis dit qu’on le verrait mieux une fois tricoté et j’ai sorti mes aiguilles pour réaliser cette écharpe d’été légère et ajourée. Là, on voit bien la multitude de nuances des rayures obtenues.