L’hiver, c’est la haute saison pour ma petite boutique. Une nouvelle série d’écharpes vient de trouver sa place sur mes étagères virtuelles. Les unes, très légères et aériennes, sont en laine et soie feutrées à la main. Elles sont raffinées et très confortables. Les autres sont réalisées en très gros fil (teint et filé main, bien sûr) et tricotées avec les doigts pour un effet de grosses mailles irrégulières très mode… Naturellement, elles sont toutes bien douces.
Étiquette : tricot géant
Trico’fil et trico’doigts
Voilà un moment que Télé Tricotin tourne à fond et que, prise par toutes sortes de corvées de pré-rentrée, je n’avais pas eu le temps de voir les nouvelles “fibrémissions”… J’ai finalement pu m’y mettre et là, coup de cœur immédiat pour les cours, très bien faits, de “trico’doigts” ! Les fiches techniques de Tricotin.com sur le sujet m’avaient déjà alléchée mais les vidéos étaient si bien réalisées qu’il me fallait absolument essayer la technique. Quoi de mieux en effet, quand on aime la fibre et qu’on aime la manipuler manuellement le plus possible, que d’abandonner les aiguilles pour un temps et d’y aller directement avec les doigts ?
Du coup, j’ai commencé par filer un… “trico’fil” flammé en mérinos, que j’ai teint ensuite avec des teintures Landscapes. J’ai eu du mal à patienter jusqu’à ce que le fil soit sec pour le mettre en pelote et, vite, vite, agiter les doigts ! Et pour tout vous dire, je me suis régalée. Après quelques minutes, cela va très, très vite, et il ne m’a pas fallu longtemps pour “trico’doigter” cette écharpe longue, longue… en point mousse. En fait j’ai dû me pincer pour me décider à l’arrêter ! Il va falloir que je file rapidement un autre écheveau pour tester le jersey ! Le résultat est vraiment agréable, souple, aéré, doux !
Mini-sacs aux aiguilles géantes !
Les grosses aiguilles de Rachel John [http://www.megaknitz.com/], c’est vraiment un régal, j’adore le moelleux et la texture de leurs mailles surdimensionnées. Et je trouve le contraste particulièrement savoureux dès lors qu’il s’agit de confectionner de petites pièces comme ces mini-sacs super girly ! J’ai essayé un modèle de cabas, un peu plus grand, qui est amusant aussi. Mais vu l’élasticité et le poids du tricot, il m’a fallu tout doubler. C’est finalement le plus long à faire…
Gilet d’ourson des neiges
Improvisé avec mes chères aiguilles géantes (actuellement en vente sur Tricotin), un petit blouson très, très épais, doté d’une fermeture Éclair, pour garantir mon Petit Prince du froid cet hiver… J’ai pondu une crevette mais dans ce blouson-là, mon petit garçon triple de volume comme un moineau qui gonfle ses plumes ! Il faudrait créer un modèle plus grand pour les culturistes qui veulent se faire plus gros que des bœufs, ha ha !
Sac à pelotes au crochet géant
Je vous ai déjà montré plusieurs ouvrages tricotés aux aiguilles géantes Rachel John, notamment mon beau tapis (roi des parquets… hum !). Ces très grosses aiguilles (calibre 24 !) permettent de tricoter une multitude de fils en même temps pour un effet de mailles énormes et multicolores, je les adore. D’ailleurs, si elles vous tentent, elles sont disponibles chez Rachel John elle-même, en Angleterre, ou sur Tricotin, en France ; c’est sur ce dernier site que je me suis procuré mon crochet géant, après avoir “craqué” pour les aiguilles à L’Aiguille en fête, l’année dernière.
Pour étrenner ce crochet, je me suis attaquée à un stock de très grosse laine blanche qui m’avait été donné et j’ai tricoté ce sac géant en moins de deux heures. Je me suis inspirée d’un modèle de mon cher Handmade Bag and Zakka of Natural Cord, mais c’est tout simple : on crochète en rond pour le fond, ici en mailles serrées, et quand on juge celui-ci assez large, on cesse les augmentations pour monter tout droit. La forme légèrement en poire du sac vient du fait qu’à un certain moment, j’ai commencé à manquer de fil blanc et je me suis retrouvée avec 10 fils ensemble, contre 20 au départ, d’où cet effet ajouré. J’ai utilisé une autre laine pour la bordure et les anses, qui ne sont qu’une simple chaînette.
Au final, le sac mesure environ 40 cm de haut pour 30 cm de diamètre, et je peux y fourrer une grande quantité de pelotes de laine !
Tapis tricoté
On avait besoin, dans un certain petit coin de la maison, d’un petit tapis moelleux dans des tons de bleus. Voilà qui est fait !
Je n’ai plus à vous présenter mes aiguilles géantes Rachel John, je vous les ai déjà montrées, ainsi que le poncho que j’ai tricoté avec. J’avais décidé de partir cette fois sur un mélange de dix fils dans les tons de la pièce qui allait recevoir le tapis : bleu roi et ciel, blanc, gris… J’avais besoin d’un tapis d’environ 90 cm sur 85 et j’avais grossièrement calculé qu’il me fallait 1 kilo de laine. C’est en effet ce que pèse mon tapis à l’arrivée (qu’est-ce que je suis douée !). Ça faisait quand même beaucoup de laine, donc j’ai quêté autour de moi (un grand merci à ma maman, ravie de se débarrasser de certains gros fils dont elle n’avait finalement que faire), j’ai fouillé mes fonds de tiroirs (mais le poncho avait déjà englouti presque tous mes restes), j’ai fait quelques razzias de lots de pelotes sur eBay et mon cher Homme (très impatient d’avoir son tapis) m’a même emmenée chez Destocklaine [http://www.destocklaine.fr/] ! Bref, j’ai eu de quoi faire mon choix de couleurs et j’ai sélectionné un certain nombre de pelotes dans les tons qui me plaisaient.
Ma petite astuce : tricoter les fils de 10 pelotes en même temps sans les mélanger, c’est très possible ! Voici comment j’ai procédé : tout d’abord, j’ai sorti ma petite mais efficace pelotonneuse et j’ai refait toutes les pelotes que j’avais prévu d’utiliser. Il m’a fallu défaire à cette étape quelques paquets de nœuds, ce que j’étais ravie de ne pas avoir à faire pendant le tricot. Ensuite, j’ai installé les 10 premières pelotes dans un grand sac en papier rigide et j’ai tiré pour chaque pelote le brin du milieu. J’ai assemblé les 10 brins et monté une vingtaine de mailles pour calculer mon échantillon. Cela fait, j’ai défait l’échantillon et monté le nombre de mailles qu’il me fallait pour obtenir 85 cm. Le tricotage a ensuite été très rapide pour atteindre 90 cm : en deux petits après-midi, le tapis était terminé !
Quand on tricote autant de fils ensemble, il est facile de faire des effets de dégradé (ici du bleu au violet) en remplaçant progressivement certaines couleurs par d’autres. C’est le côté artistique et vraiment amusant de ce genre d’ouvrage !!!
Mon tapis est moelleux à souhait, mais terriblement enclin à glisser. Du coup, quand je l’ai mis en place, j’ai utilisé un antidérapant pour tapis (sorte de sous-couche en intissé épais que l’on découpe à la taille du tapis à bloquer). Il est d’autant plus moelleux et nous ne risquons plus de nous casser quelque chose en marchant dessus !
Poncho aux aiguilles “géantes”
Ce fut ma découverte principale du rapide tour que j’ai fait il y a quelques semaines au salon de L’Aiguille en fête : le stand hors du commun de l’Anglaise Rachel John. D’un coup d’œil, toutes mes idées sur le tricot s’en sont trouvées chamboulées : Rachel John nous tire d’un côté vers un travail sur les couleurs digne des impressionnistes, et de l’autre vers une démesure que nos préjugés ne nous engagent pas à trouver chez une digne sujette de Sa Majesté.
En un mot, le principe exploré sous toutes ses facettes par Rachel John est de tricoter avec plusieurs fils à la fois. Allons allons, vous l’avez sûrement déjà fait, de tricoter un modèle un peu épais avec le fil en double ? Cela peut donner un bel aspect chiné. Alors imaginez de tricoter avec 5, 8, 15 fils ou pourquoi pas… 1 000 ? Elle, elle l’a tenté ! Cela permet d’obtenir un moelleux sans précédent, un look inégalable avec ces mailles énormes de 2 cm ou plus, et surtout de marier à plaisir couleurs et matières, obtenant un vrai feu d’artifice pour les yeux.
J’ai décidé d’être raisonnable et j’ai sagement renoncé aux superbes assortiments de pelotes de laines vendus sur le stand par paquets d’un kilo : ils étaient bien beaux mais moi aussi, j’avais plein de restes de pelotes de laine à la maison, deux cartons entiers, c’était la technique rêvée pour s’en servir enfin, comme me l’a fait remarquer Nicole, qui m’accompagnait. Je me suis donc contentée de faire l’acquisition de deux aiguilles “géantes” : 60 cm de long pour 24 mm de diamètre.
De retour à la maison, j’ai tourné un peu en rond car de nombreuses idées s’offraient à moi. Mais je voulais commencer par quelque chose de simple. Ma Princesse me réclamait un poncho à cor et à cri : pourquoi pas, j’allais essayer le modèle tout simple qui se fait avec deux rectangles cousus ensemble. J’ai commencé à sélectionner mes laines – j’avais décidé de commencer par tricoter avec 7 brins, chiffre magique paraît-il – dans une harmonie de bleus quand Mademoiselle est tombée en arrêt devant une pelote rose flashy chinée de points multicolores dont j’avais utilisé quelques mètres pour lui customiser un pantalon. Je trouvais assez bizarre de l’associer au joli camaïeu de bleus que j’avais choisi mais pourquoi pas, après tout c’était son poncho à elle et c’était elle qui le porterait…
Eh bien ! Figurez-vous qu’à sept ans, elle a pris en défaut mon légendaire sens des couleurs. Cet ajout flashy, c’était justement la touche artistique qui a donné du peps au tricot et a réveillé les bleus. Je m’en suis aperçue dès que j’ai fait l’échantillon (facile : 5 mailles pour 10 cm, ça allait aller vite !).
Et, oui, c’est allé très vite. Je pense que cette technique est idéale pour les impatientes ! En deux jours, le poncho était terminé. Mais ce qui allait vite aussi, c’est la vitesse à laquelle il “avalait” mes restes de pelotes… Il a mangé quasiment la moitié d’un carton ! Du coup, il va me falloir constituer des stocks pour le petit tapis que j’ai en vue… Si vous avez des restes de laine abandonnés au fond d’un placard dont vous êtes sûr(e)s de ne pas avoir l’usage, pensez à moi 😉