Rhabillage de fruits

coupe protège fruits en tulle

Certains voient arriver l’été avec délices pour lézarder au soleil… ce n’est certainement pas mon cas ! Comme je souffre facilement de la chaleur, je crains beaucoup les poussées de température qui m’empêchent de dormir ou de m’activer dans mon atelier !

Mais j’adore l’été pour ses fruits. J’en mange des kilos. Non seulement je les savoure des lèvres et des dents, mais je les dévore aussi des yeux ! Pour moi, il n’est (presque) rien de plus sexy qu’une belle coupe de fruits colorés et très variés qui traîne sur la table familiale en chuchotant : “Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi…”

Oui, mais il y a un corollaire à cela qui ne me plaît pas du tout : les moucherons, autres grands amateurs de fruits. Grrrr ! Rien ne m’énerve plus que d’en voir une nuée sur mon plafond. Ou, pire encore, sur mes fruits.

J’ai donc fini par acheter un de ces paniers à fruits et légumes asiatiques, sorte de petit garde-manger où un tulle protège les produits alimentaires précieux et fragiles que la fraîcheur du réfrigérateur abîmerait. Cela ne coûte pas très cher et on peut replier le tulle protecteur pour le ranger à plat, si besoin.

En revanche, ce n’est pas forcément très solide. Je m’attendais à voir casser une des fines éclisses de bambou mais non, bizarrement, un trou est apparu dans le tulle. Je n’ai aucune idée de la façon dont ce tulle a pu se déchirer, et je n’ose imaginer une armée de moucherons équipés de petits rasoirs qui arpenteraient mon salon en pleine nuit… Arrgh !

coupe protège fruits en tulle

Mais bon, j’avais une chute de tulle gris moucheté, très chic, alors je me suis décidée à démonter et remonter la “voilette” du panier pour la remplacer. Ce faisant, je tremblais à l’idée que l’armature parte en morceaux et c’est plus ou moins ce qu’elle a essayé de faire, mais peu de choses sont impossibles à une fille entêtée armée d’une forte aiguille et de quelques mètres de fil 😉

Tant qu’à faire, j’ai même rajouté un bout de ruban pour lui faire une jolie “poignée”.

Je suis ravie de mon nouveau panier à fruits chiquissime ! Et vous, qu’en pensez-vous ?

coupe protège fruits en tulle

Un panier faussement rustique… et très très chic !

panier rustique vannerie artisanale saulaie

D’après mon cher Larousse, l’adjectif “rustique” désigne quelque chose “qui appartient ou se rapporte à la campagne, aux gens ou aux choses du milieu rural”, ou “qui a les caractères simples et naturels de la campagne”, ou encore carrément “qui est fruste, sans façons, sans raffinements”. Sans raffinement, mon joli panier ? Peuh !

Pourtant, quand ce modèle de panier a été créé, sous le Second Empire, il était réservé aux riches bourgeoises qui l’utilisaient comme sac à main (ce que j’ai moi-même bien l’intention de faire !). Normal : le rotin employé est très fin et sa “galerie” élégante (c’est ainsi qu’on appelle le motif qui l’entoure) ressemble à une broderie délicate et chic. C’est plus tard et progressivement que ce panier s’est invité dans les campagnes, d’abord comme cadeau raffiné, puis en changeant de gabarit pour transporter des victuailles ou de petits animaux.

Oublions donc le terme “rustique”… Ce type de panier n’est pas seulement ravissant, il est aussi long et compliqué à faire. Croyez-moi sur parole ! J’en ai découvert tous les méandres à Saulée (encore une fois… mais j’adore les stages de Pascale, pourquoi lui ferais-je des infidélités ?). Nous étions quatre vannières très concentrées (merci à Agnès, Corinne et Pat : l’ambiance était formidable, les filles, j’ai passé de si bons moments en votre compagnie ! on a beaucoup ri et ces pique-niques pantagruéliques on chatouillé ma légendaire gourmandise…) et il nous a fallu pas moins de quatre jours pour venir à bout de ses subtilités.

Alors, déjà, moi, je n’avais jamais travaillé le rotin. Lors de mon premier stage chez Pascale, j’ai réalisé une corbeille et un panier rond, tous les deux en osier. Cela m’a donné envie de revenir pour me confectionner une immense panière à linge également en osier, que j’aime tendrement. Et c’est à cette occasion que j’ai repéré le fameux panier rustique dans son atelier. J’en suis immédiatement tombée amoureuse. Certes, il n’avait pas la force brute et naturelle de l’osier, mais sa sophistication était un vrai défi, et elle nécessitait la régularité du rotin. J’ai donc fait une infidélité à l’osier…

panier rustique vannerie artisanale saulaie

Autre spécificité, ce panier est tressé autour d’un moule, chose que je n’avais jamais faite non plus. C’est un peu plus difficile car du coup, l’ouvrage que l’on tient en équilibre sur les genoux est plus lourd et moins facile à manipuler. Mais cela permet une régularité de forme dont j’avais été incapable jusqu’à présent.

panier rustique vannerie artisanale saulaie

Ensuite, il y a le piège du couvercle, qui doit s’emboîter parfaitement sur le haut du panier, et même avec un moule, ce n’est pas de la petite bière. Enfin, il y a de nombreux détails à ajouter : pied tressé, charnières, anses, fermeture… Tout cela m’a permis de découvrir plein de petites techniques passionnantes. Je suis toujours aussi séduite par la vannerie, et j’adore mon nouveau panier. J’ai bien l’intention de jouer les belles du Second Empire et de le trimballer partout avec moi. Je peux y glisser facilement tout ce qui m’est nécessaire quand je me déplace, avec en plus un petit ouvrage de tricot ou… un fuseau et une poignée de rolags, bien sûr 😉

panier rustique vannerie artisanale saulaie

Voici nos diverses réalisations, avec notre instructrice de choc, Pascale !

panier rustique vannerie artisanale saulaie
panier rustique vannerie artisanale saulaie
panier rustique vannerie artisanale saulaie
panier rustique vannerie artisanale saulaie

Encore de la vannerie !

vannerie artisanale osier brut

L’année dernière, je me suis régalée chez Pascale Germain, à Saulée, pour mon premier stage de vannerie. Cet art m’a plu énormément et j’ai toujours su que j’en referais. Mais faire tremper et manipuler l’osier dans mon petit appartement était difficile à envisager… alors quand ma vilaine panière à linge industrielle a rendu l’âme, comme bien d’autres avant elle, j’ai dit à mon tendre époux : “Il nous en faut une qui tienne un peu plus longtemps, qui ait été confectionnée dans les règles de l’art… Je retourne chez Pascale !” Et, hop, un petit week-end en amoureux dans la région d’Épernon.

Ci-dessous, admirez la vieille panière. Je l’ai emportée avec moi pour en copier à peu près les dimensions (en fait non, ma nouvelle panière est plus grande) et je l’ai laissée à l’atelier, où elle entame une seconde vie : Pascale y stocke ses restes de brins d’osier.

vannerie artisanale osier brut

J’avais très envie de travailler à nouveau l’osier brut. Le panier rond réalisé en octobre dernier me suit partout et j’adore son contact, son odeur et sa couleur. Mais là, Pascale et moi avons vu beaucoup plus grand, et il m’a fallu presque deux jours pour venir à bout de ce mastodonte !

vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut

Une fois le panier terminé, Pascale m’a montré comment ajouter un fond en couronne pour qu’il soit bien stable. J’ai aussi choisi de réaliser des poignées intégrées qui ne sont pas près de lâcher comme l’ont fait celles de toutes mes panières à linge, lesquelles avaient toutes des poignées rapportées.

vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut

L’osier se travaille bien imbibé d’eau pour conserver sa souplesse (ce qui n’allait pas de soi en cette période de canicule, les deux autres stagiaires et moi passions notre temps à pulvériser de l’eau sur nos œuvres en gestation !), et la panière terminée m’a paru très lourde, mais une fois sèche, elle est très légère et facile à manipuler. Faire une lessive est devenu un plaisir que l’on se dispute !

vannerie artisanale osier brut
vannerie artisanale osier brut

Je vous reparlerai bientôt de vannerie, car j’ai déjà choisi mon prochain stage. Ce sera un panier totalement différent. Chut ! C’est un secret. Mais j’ai terriblement hâte d’y être…

Et pourquoi pas la vannerie ?

tressage panier vannerie

Cela faisait longtemps que j’avais envie d’essayer, mais j’ai mis un peu de temps à trouver la bonne personne pour m’aider. Et finalement, il y a quelques semaines, j’ai pu aller passer deux jours avec mon fiston à Saulée, sous l’égide de Pascale Germain, qui m’a enseigné quelques rudiments de vannerie. Je dis “quelques rudiments” non pour déprécier tout ce que j’ai appris pendant ce week-end d’automne, mais parce que la vannerie est un monde immense que l’on ne peut qu’effleurer en si peu de temps.

Pascale fait des paniers magnifiques, inventifs et très minutieusement réalisés ; elle travaille aussi d’autres formes et s’intéresse beaucoup à l’aspect historique et géographique de l’art de tisser et tresser les brins d’osier. N’hésitez pas à aller admirer ses merveilles sur un des nombreux salons et marchés d’artisans où elle expose. Personnellement, je raffole des paniers dans lesquels elle intègre des bois de cerf, ce sont des pièces superbes.

J’ai donc commencé par réaliser une corbeille qui n’est déjà pas “toute simple” puisqu’elle a un pied rapporté, des jours simulant des anses et une fine ligne verte, avec la touche personnelle signature de Pascale, une petite tresse décorative. Cela a pris quasiment la journée. L’atelier tout neuf de Pascale est vraiment agréable, lumineux, avec vue sur un très beau jardin. Je ne cessais de lorgner cette grande pièce en me disant qu’elle accueillerait très bien deux ou trois métiers à tisser et de grandes étagères débordant de laine 😀

tressage corbeille vannerie tressage corbeille vannerie tressage corbeille vannerie tressage corbeille vannerie

Le lendemain, je me suis attaquée à un panier rond plus volumineux, en osier brut (non écorcé, contrairement à celui utilisé pour la corbeille). Nous avons varié les modes de tressage, j’ai adoré. J’aurais pu rester là toute la semaine si je n’avais pas fini par me sentir des courbatures aux poignets ! Je suis très fière de mon panier que je traîne partout avec moi, généralement plein de laine… Bref, je ne suis pas sûre de pratiquer cet art chez moi car le trempage des brins d’osier n’est pas facile à imaginer en appartement, mais Pascale m’a fait quelques suggestions intéressantes. Et puis, je ne vais certainement pas me souvenir de tous les gestes toute seule. Mais j’ai beaucoup aimé ce stage et je crois que le mieux, c’est encore d’y retourner pour pratiquer à nouveau…

tressage panier vannerie tressage panier vannerie tressage panier vannerie

Ce n’est pas mon fiston qui s’opposera au projet, regardez le joli panier en rotin qu’il a réalisé en suivant patiemment les directives de Pascale !

tressage panier vannerie