Ô sashiko ! Ô boro !

sashiko boro mending broderie japonaise

Entre deux confinements, j’ai eu le plaisir de découvrir le sashiko lors d’un stage à Espace Japon. J’y avais déjà entrevu l’art du soroban (boulier japonais) et de l’ikebana (art floral), et pendant le premier confinement, j’ai même appris (en visioconférence) à cuisiner de délicieux ramens. Bref, on peut dire que j’y ai mes habitudes… Mon Prince m’offre même des bons cadeaux, c’est dire !

Le sashiko me faisait envie depuis un moment, je devinais dans ses lignes géométriques la possibilité d’une activité aussi méditative que mon cher filage… et j’avais parfaitement raison. Vous me direz qu’il n’y a pas besoin de faire un stage pour broder des lignes. Mais j’adore apprendre de nouvelles techniques et la tenue traditionnelle de notre professeur valait à elle seule le déplacement. Et puis il y a quand même deux-trois trucs à savoir, ne serait-ce qu’apprendre à préparer une échevette de fil, car cela ne s’utilise pas comme un fil à broder classique. Et dans ces lignes géométriques, il y a tout un cheminement, figurez-vous. On ne brode pas au hasard. En suivant les lignes, en revenant sur nos pas, on a l’impression de se promener dans un jardin zen.

Bon, ce premier bout de broderie était “facile” car le tissu était préimprimé (il suffit de le laver pour faire disparaître les traces du dessin). Ce motif-là, très connu, s’appelle asanoha (“feuille de chanvre”). Comme je ne voulais pas que ma première œuvre reste sous forme d’échantillon, je l’ai pliée en deux, j’ai ajouté une fermeture à glissière et hop ! Une petite trousse pour ranger mes échevettes et mes aiguilles.

sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise

Pour acheter du fil supplémentaire, sur le conseil de mon professeur, je suis allée dans une vraie caverne d’Ali Baba : la boutique Sashiko-ya, tenue par Satomi Sakuma et son charmant mari. Et là, j’ai découvert que Satomi ne fait pas que du sashiko : c’est une vraie pro du boro et du boro mending (elle fait d’ailleurs souvent des démonstrations d’upcycling ici et là). Qu’ai-je donc fait ? Vous me voyez venir ? Évidemment, je me suis inscrite à un stage ! 😊

D’abord, pour apprendre le boro, qui est une sorte de patchwork à la japonaise. Nous avions à décorer un rectangle de tissu que nous allions ensuite plier en deux pour en faire un sac. Satomi nous a distribué des petits bouts de tissu que nous avons coupés, disposés sur le rectangle bleu foncé et cousus. Une fois rentrée à la maison, j’ai rehaussé certaines pièces de points de broderie avant d’assembler mon sac, puis j’ai réalisé une cordelette assortie en kumihimo pour le fermer et hop ! Un petit sac pour ranger mes bouts de tissu.

sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise

En effet, en fouinant dans la boutique, j’avais trouvé des pièces de tissu préimprimées pour réparer les jeans (ou tout ce qu’on veut d’autre)… très pratique ! Surtout pour le boro mending.

Le boro mending, c’est l’ancêtre de la broderie au Japon : c’est en effet en réparant les vêtements abîmés à l’aide de pièces de tissu maintenues par des lignes de couture que l’on a inventé le boro et le sashiko ! Toutes ces techniques sont étroitement liées, et elles collent bien au désir actuel de mieux consommer, de moins jeter, de réparer. “Ending is better than mending” (mieux vaut jeter que réparer), enseignait-on aux enfants du Meilleur des mondes pour les pousser à consommer (meilleur peut-être, mais pas si génial, ce “monde” imaginé par Aldous Huxley – le premier roman que j’aie lu en anglais, si mes souvenirs sont exacts). Je préfère retourner ce dicton et affirmer à mes propres enfants : “Mending is better than ending”.

Lors de ce troisième stage, j’ai donc appris diverses techniques pour masquer un accroc. J’aime bien cet échantillon de petits trous réparés et je ne le laisserai pas dormir au fond d’un tiroir. Vous ne pensez pas qu’il ferait une très chouette poche, sur une veste ample ou un sac en jean ?

sashiko boro mending broderie japonaise

Ensuite, Satomi nous a enseigné le sashiko hitomezashi, basé sur des grilles qui permettent de solidifier la pose d’une pièce de tissu destinée à recouvrir une partie de vêtement usée. Encore plus méditatif que le sashiko traditionnel (qu’on appelle moyozashi). J’adore. Le sashiko hitomezashi a un côté très binaire qui me berce. Je suis partie de chez Satomi avec plus de fils à broder, de belles aiguilles offertes à l’occasion du stage et son joli livre, qu’elle a eu la gentillesse de me dédicacer (en japonais !).

sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise

Une fois rentrée à la maison, devinez ce qu’il s’est passé… Les jeans usés sont sortis tout seuls de leur placard pour venir s’entasser sur mon bureau ! Si, si, je vous assure ! Voilà pourquoi vous allez maintenant pouvoir admirer une jolie collection de fesses 😀 Pour certains, j’ai utilisé mes pièces préimprimées ; pour d’autres (le noir par exemple) j’ai tracé moi-même les motifs sur des chutes de tissu (avec un porte-mine à mine blanche). C’est là que j’ai été ravie d’avoir une règle à patchwork, trèèèès pratique pour tracer des grilles. Mais si l’on ne veut pas s’embêter à tracer des grilles, il existe des tissus préimprimés avec des points qu’il suffit de relier pour obtenir le motif de son choix.

Mais je n’ai pas oublié le sashiko, puisque j’ai récupéré un vieux bout de drap jaune (rien ne se perd chez moi !) pour faire un sachet à citrons.

Comment, vous n’avez pas de sachet à citrons ? Comme je vous plains ! C’est un indispensable dans toute cuisine… En tout cas si, comme moi, vous aimez mettre une rondelle de citron fraîchement coupée (merveilleuse odeur pour commencer la journée) dans votre thé du matin. Comme on garde la peau, j’achète donc des citrons bio. Mais ils s’abîment vite… Alors que mon cher primeur s’étonnait de me les voir acheter un par un (et revenir souvent), je lui en ai fait la remarque et il m’a expliqué que les citrons, pour rester en pleine forme, ne doivent côtoyer aucun autre fruit ou légume. D’où la nécessité d’un sac à citrons. Voilà, vous savez tout 😉

Comme je travaillais cette fois sur du tissu jaune, j’ai utilisé un feutre Frixion pour tracer le motif shippo (“sept trésors”). Le souci avec les motifs tracés à la mine blanche, c’est qu’ils finissent par s’effacer quand on manipule le tissu et qu’il faut les redessiner de temps en temps, mais je ne vois pas comment faire autrement sur du tissu foncé ; il faut que j’essaie le carbone de brodeuse pour voir si c’est plus stable. Le feutre Frixion est parfait pour les tissus clairs ; une fois qu’on a terminé, il suffit d’un coup de fer à repasser pour effacer les traces. Là encore, sus à mon marudai (tabouret de kumihimo) pour faire les cordelières et hop ! Un sac à citrons. Et, en effet, ils ne s’abîment plus.

Maintenant, vous savez pourquoi j’ai été silencieuse ces derniers temps : je tirais l’aiguille… Mais je vous rassure, mon rouet et mon métier à tisser ne sont pas oubliés, loin de là.

sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise
sashiko boro mending broderie japonaise

Souffler le verre : un rêve de gosse

stage de soufflage de verre paris

Avez-vous déjà assisté à une démonstration de soufflage de verre ?

Il n’y a rien de plus magique.

Le souffleur est toujours en mouvement tandis qu’il “joue” avec une boule de verre en fusion sortant d’un four chauffé à plus de 1 000 °C. Mais ses mouvements sont précis, gracieux, et semblent paisibles : il sait ce qu’il fait. Pourtant, il faut aller vite, enchaîner les étapes de la fabrication de l’objet qu’il a en tête avant que la matière refroidisse et devienne dure et cassante. Le verre flamboie comme de l’or, fascinant et dangereux. Dirigé par des mains de maître (verrier), il se façonne, se gonfle, s’épanouit, et voilà un verre, un vase, une coupe…

Renseignez-vous, de nombreux ateliers en France permettent d’assister à des démonstrations, et c’est toujours magique. Allez-y, emmenez vos enfants si vous en avez, vous ne le regretterez pas.

Depuis le début du confinement, mon atelier a dû redevenir un bureau pour quelques mois, et je n’avais plus vraiment accès à mes métiers à tisser ni à mes rouets – ce qui ne m’a pas empêchée de jouer du fuseau, heureusement pour ma santé mentale… et celle des gens qui m’entourent 😉

Mais puisque je ne pouvais pas créer chez moi, je suis allée, dès que les portes se sont entrouvertes, créer chez les autres ! Pourquoi pas ? Par exemple, je vous ai raconté il y a environ un mois mes exploits en couture du cuir avec Sofia.

Connaissant ma passion pour ce spectacle, mon prince m’a offert le stage ultime, celui dont je rêvais sans oser me lancer : souffler le verre. Comment m’imaginer arrivant dans un atelier de verrier, avec toute mon incompétence dans ce domaine, et pouvoir, en quelques heures, faire connaissance avec ce rite magique ? Un verrier parisien consacre pourtant tous ses week-ends à partager son art, à transmettre les gestes de son quotidien pas comme les autres : Thomas. Après quelques heures dans son atelier, j’ai eu l’impression qu’il aimait encore mieux enseigner que créer, et il a un vrai talent pour ça : c’est un pédagogue né. Certes, je ne suis pas sortie de là avec la capacité de souffler le verre par moi-même, mais j’avais vécu l’aventure et produit quelques pièces de guingois que j’adore, avec tous leurs petits défauts, et dans lesquelles je bois désormais tous les jours. Totalement emballée.

J’ai vraiment apprécié la fougue avec laquelle Thomas explique les étapes du travail du verre, la gentillesse avec laquelle il accompagne chacun de nos gestes, son humour… et sa prudence : pour s’être brûlé souvent, il a l’œil à tout, malgré la concentration que demande le travail du verre, et il a su m’empêcher d’un geste de poser machinalement la main sur une tige de métal brûlante ! (Après ça, je vous garantis que j’ai fait gaffe : heureusement que l’on peut enfiler une manchette de protection et qu’un collègue est là avec une palette de bois pour vous protéger – encore mille mercis, Patricia, et pour les photos aussi ! – car je vous jure que ce verre CHAUFFE !)

L’atmosphère dans notre petit groupe était excellente, il faut dire qu’on était tous comme des gamins émerveillés…

Voilà donc mes exploits : tourner la canne, souffler doucement, utiliser les fers à trancher, ouvrir délicatement (hum, j’ai eu l’impression d’être une vraie brute, heureusement que j’ai bénéficié de l’aide de Thomas !) le “buvant” du verre, etc. Je vous fais grâce de toutes les étapes, je pourrais en parler pendant des heures. J’ai bien soûlé ma tribu en rentrant à la maison ! Comment ont-ils résisté à l’envie de me casser les fameux verres sur la tête, mystère ! 😀

stage de soufflage de verre paris
stage de soufflage de verre paris
stage de soufflage de verre paris
stage de soufflage de verre paris
stage de soufflage de verre paris

Mon premier gobelet est tout de guingois. Je m’en amuse : il est si penché que, lorsqu’il est plein, on dirait que c’est l’eau qui est inclinée ! J’adore !

stage de soufflage de verre paris
stage de soufflage de verre paris

Après le gobelet “d’entraînement”, nous avons tenté une pièce plus grosse, un petit carafon à large goulot parfait pour réaliser des eaux parfumées bien fraîches (en photo, au tout début de ce post, la recette préférée de ma fille : un mélange très efficace de concombre et de menthe – attention à retirer la brochette après quelques heures, sinon la peau du concombre donne trop d’amertume au breuvage). Puis, petit pique-nique, moment de repos au frais – loin des fours, que dis-je ? des fournaises ! – et nous voilà repartis pour de nouvelles aventures… J’ai essayé un verre à bière. La courbe en est un peu irrégulière, mais il contient la juste dose d’IPA 😉

stage de soufflage de verre paris

Je ne suis pas repartie avec mes créations, qui devaient refroidir tout en douceur dans un four ad hoc. Pourtant je “brûlais” de les voir, car j’avais à peine eu le temps de jeter un coup d’œil à chaque pièce avant que Thomas aille les déposer au chaud. Mais quand je suis allée les récupérer, bien emballées dans un carton orné d’une jolie étiquette, c’était comme un cadeau de Noël. En plus, Thomas avait glissé une enveloppe pleine de surprises à l’intérieur : badges, autocollants, cartes, et deux super photos de notre groupe prises à l’issue du stage. J’ai bien reconnu sa gentillesse et sa prévenance ! Il s’est décarcassé pour que nous remportions de ce moment un souvenir inoubliable.

Je vous préviens tout de même, si vous souhaitez tenter l’aventure, lancez-vous sans tarder et armez-vous de patience, car la liste d’attente est longue, comme on peut l’imaginer…

Un sac “seau” en cuir…

sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo

… non, pas un “saxo” ! La musique, ce n’est pas pour tout de suite, en ce qui me concerne ! Vous aviez remarqué que les journées n’ont que vingt-quatre heures ? Eh oui, c’est bien cruel pour les touche-à-tout dans mon genre…

Mais ce n’est pas de musique que je voulais vous parler aujourd’hui.

Quand j’ai poussé la porte de ce bel atelier-boutique en rez-de-chaussée, inondé de lumière avec ses grandes vitrines, l’odeur du cuir m’a enveloppée comme une caresse. Un premier plaisir sensuel qui entrait en résonance avec mon amour des belles matières : je me sentais presque chez moi. (En fait je m’y installerais avec plaisir, il est si vaste que je pourrais y nicher quantité de rouets et de métiers à tisser !)

C’est grâce à la plate-forme Wecandoo que j’ai fait la connaissance de Sofia, fondatrice de l’atelier ShaZak. Jusqu’à présent, j’avais recouru à cette plate-forme proposant des stages d’artisanat pour offrir des cadeaux (plus originaux qu’une écharpe…), mais compte tenu de l’atmosphère morose des derniers mois, j’ai eu envie de me faire un très beau cadeau d’anniversaire : travailler le cuir pour faire un joli sac, simple et très pratique (dont la forme, cerise sur le gâteau, est parfaite pour emmener un fuseau en balade… avec plein de fibres à filer, bien sûr).

L’atelier commence par un plaisir façon shopping : choisir les matières. Le cuir, bien sûr, et Sofia travaille du très beau cuir, épais, souple et doux, on pourrait le papouiller pendant des heures. Mais aussi la sangle en coton qui sert d’anse (je rappelle à tous qu’on ne dit pas “de anse” ni “la anse”, je sais qu’à la télé c’est la nouvelle mode de renoncer aux élisions mais, par pitié, n’acceptons de la télé que ce qu’elle a de meilleur et faisons l’impasse sur le pire ! c’était la minute de la correctrice…), la couleur du fil et celle des rivets.

J’adore les couleurs et les contrastes, mais cette fois je suis restée dans une harmonie “chocolatée” pour faire un sac qui allait s’harmoniser avec toutes mes tenues. D’ailleurs, je ne m’interdis pas de m’offrir un autre stage un de ces jours, et de me montrer plus audacieuse 😉

Ensuite, venait l’étape du traçage et de la découpe des pièces à l’aide de gabarits. J’ai découvert les joies du stylo à mine d’argent et j’adore.

sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo

C’est après que les choses se sont compliquées… aïe aïe aïe, domestiquer la machine à coudre professionnelle (une superbe Pfaff très imposante, auprès de laquelle ma chère Ninon adorée ressemble à un petit papillon) ne fut pas une mince affaire ! Je crois qu’aucune de mes coutures n’est droite, qu’aucune de mes marges n’est précise… Fatalitas ! comme disait Chéri-Bibi. Mais je ne ferai pas de photo macro pour mettre en valeur mes petits ratages, merci bien. Mon sac est adorable et il est comme il est 😀

sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo

Et puis, qui peut rêver de maîtriser un outil au premier usage ? J’adresse un clin d’œil à toutes et tous mes stagiaires de filage : cette machine vous a largement vengés de la cruauté avec laquelle je vous oblige à pédaler “à vide” pour arriver à faire tourner la roue dans le bon sens et à la bonne vitesse.

La dernière petite touche, après la fixation de l’anse par trois rivets de chaque côté, c’était de coudre et d’imprimer la petite étiquette avec la chouette chevêche emblématique de l’atelier. Hum, malgré plusieurs essais, je ne suis pas la pro du matoir. Quoi qu’il advienne, le coin en haut à gauche est mieux défini que le coin opposé (ne parlons pas, là encore, de la couture… cette Pfaff m’a réappris l’humilité).

sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo
sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo

Je dois mille mercis à Sofia pour son accueil chaleureux, pour toutes ces infos sur l’essence et le travail du cuir, et pour les belles rigolades ! 😀 J’ai passé un super moment.

N’hésitez pas à aller admirer les créations de Sofia, sellier diplômée des Compagnons du Devoir, sur Instagram et Facebook !

sac en cuir cousu main atelier shazak wecandoo

Journey to the Golden Fleece : le bouclier de la sagesse

journey to the golden fleece

Eh oui, le voyage est terminé, voici le huitième et dernier module accompli. Un tissage circulaire réalisé avec tous les écheveaux filés pendant le stage de développement de la créativité fibresque “À la recherche de la Toison d’Or” imaginé par Woolwench et SpinArtiste, les deux fondatrices du site FiberyGoodness.

Je ne regrette pas un instant de m’être embarquée dans cette aventure en moi-même qui a duré presque un an. J’ai appris beaucoup de choses, découvert des ressources insoupçonnées, des sources tout court, suis-je tentée d’écrire. De multiples envies créatives se sont épanouies en moi, la première manifestation en étant ma collection “Ma tasse de thé”. Mais cela nourrit aussi ma participation au thème du mois de la section “Filage” du site Tricotin que j’ai le plaisir d’animer depuis janvier 2014, dont vous pouvez voir le résultat, en ce qui me concerne, ici pour 2014 et ici pour 2015.

Et, bien sûr, c’est loin d’être fini ! Un grand merci à Suzy et Arlene pour toutes ces découvertes.

Journey to the Golden Fleece : j’équilibre mes deux vies

Journey to the Golden Fleece

Pour ce dernier écheveau d’un périple qui, hélas, tire à sa fin, il s’agissait de réconcilier deux puissants aspects de l’existence de tous les voyageurs de la Toison d’or : la vie de tous les jours, avec ses inévitables contraintes, symbolisée par un brin tout simple et le plus régulier possible, et la vie créative, plus folle, voire carrément débridée, issue d’une nappe très fantaisie !

Il me reste maintenant à m’attaquer au tissage circulaire. Je suis très perplexe devant la profusion des écheveaux à intégrer à cette œuvre, leur calibre, leurs différences…

Journey to the Golden Fleece Journey to the Golden Fleece Journey to the Golden Fleece

Journey to the Golden Fleece : mon atout

filage fantaisie

Pour ce cinquième module du Voyage vers la Toison d’Or, nous devions à la fois plonger dans nos stocks pour en extraire quelque chose qui nous tenait à cœur – et cette magnifique nappe qui m’a été offerte par Esperluette, aka Made by Pixies, en est un bon exemple – et travailler sur de petits métrages pour faire la démonstration d’un (ou plusieurs) de nos talents. Pas difficile de deviner, à force de me lire, qu’une des choses qui me plaît le plus dans le filage, c’est de jouer sur le(s) retors… Voici donc quatre exemples de retors à partir de cette belle nappe. À vous de retrouver le retors avec un fil fin, le retors navajo, le câblé et le bouclé 😉

filage fantaisie filage fantaisie

Le stage de feutrage de Pam de Groot : deuxième teaser…

feutre 3D

Qu’est-ce qui ressemble plus à un “twistie” qu’un autre “twistie” ?

Qu’est-ce qui ressemble moins à un “twistie” qu’un autre “twistie” ?

… Qu’est-ce qu’un “twistie” ?

Autant de questions auxquelles je n’ai pas pu répondre, même après trois jours de stage [https://www.facebook.com/stagespamdegrootparis] avec Pam de Groot [http://pamdegroot.com/] !!

Ce que j’ai appris, c’est “comment faire un twistie”. Mais c’était tellement amusant que cela me suffit.

Pour autant, difficile de prouver qu’un “twistie” ne sert à rien. La preuve, nous avons vite été nombreuses à phosphorer sur les objets que nous pourrions tirer de cette technique un peu alien sur les bords (motus sur le moment où nous nous sommes toutes entassées dans un petit réduit obscur afin de tester le “twistie” illuminé de l’intérieur, merci Zoé !). Pour ma part, je rêve à des bracelets ou carrément des manchettes d’une grande extravagance 😉

feutre 3D feutre 3D

Journey to the Golden Fleece : je rencontre la Déesse

journey to the golden fleece

Les modules du Journey to the Golden Fleece n’arrivent que toutes les six semaines, mais parfois il faut plus de temps pour relever le défi que représente chaque épreuve à passer.

Pour mon quatrième “module”, je me suis plongée dans le luxe sans hésitation – la Déesse ne le méritait-elle pas ? Donc, forcément, un fil 100 % soie. Maulbère, qui plus est. Parce que c’était la fibre la plus précieuse que j’avais sous la main à cette époque, et aussi parce que filer de la soie maulbère sans la “couper”, ce n’est pas vraiment une sinécure, et c’est ce que le “voyage” implique aussi : repousser ses limites. Histoire d’aller encore plus loin dans le luxe, j’ai tiré de mon stock de trésors une poignée de perles baroques dont les nuances se mariaient parfaitement, comme par un fait exprès, avec la soie que j’avais teinte moi-même en utilisant des pigments Landscapes (de mémoires, trois teintures superposées pour obtenir l’exacte nuance de gris que je souhaitais).

J’ai gardé sur le coin d’une table ces fibres brillantes et ces superbes perles pendant quelques semaines en réfléchissant à la façon dont j’allais les filer, je vous l’avoue. J’hésitais… J’étais très contente de ma teinture et je ne voulais pas gâcher mes fibres… Et puis j’ai craqué pour les magnifiques fiches de “recettes” conçues par Woolwench et Spin Artiste, les Yarn Architecture Recipe Cards, et quand je les ai reçues, comment ne pas être séduite par le fil baptisé “Tahitian Pearls” ? Quelle  coïncidence ! C’est donc la structure que j’ai choisie. Ce n’est pas pour m’envoyer des fleurs, mais j’adore le résultat. Je trouve que le lustre de la soie et le satiné des perles se marient à merveille.

Le stage de feutrage de Pam de Groot : premier teaser…

spirale en feutre

Je ne me pose jamais vraiment la question de savoir si j’ai envie d’apprendre quelque chose de nouveau avec Pam. Travailler avec elle est toujours un peu magique. Mais quand j’ai commencé à voir sur Internet les images de ses somptueux feutres en 3D, moi qui jusque-là n’étais capable que de quelques sacs et chapeaux – certes en volume mais finalement travaillés “à plat” – je me suis gratté la tête dans tous les sens. Mais comment faisait-elle cette fichue spirale ?

Croyez-moi ou non, pour le savoir, j’ai dû remuer un peu la terre entière. Comme je n’avais pas les moyens d’aller jusqu’en Australie, eh bien ! il fallait faire venir Pam ici. J’avais déjà organisé un stage il y a deux ans, il suffisait “tout simplement” de recommencer.

C’est ainsi qu’il y a quelques jours, nous nous sommes retrouvées à une dizaine sous le regard bienveillant – mais aiguisé – d’une Pam qui avait dans ses bagages, telle Mary Poppins, des façons très nouvelles de bidouiller avec du feutre. Je vous montrerai par petits bouts les merveilles que nous avons réalisées sous sa férule, car il n’est pas simple de gérer d’un coup les centaines de photos que j’ai pu prendre, sans compter que quelques-unes de mes “œuvres” ne sont pas totalement achevées… Commençons par ce coquillage, qui m’a pris presque une journée de doute et d’interrogations. Je n’étais pas la seule dans ce cas : à mesure que nous suivions les indications de Pam, les interjections de découragement fusaient… “Aïe ! je sens que ça se déchire !” ou bien “Alors ça, c’est sûr, j’aurai plein de trous” et autres “On n’y arrivera jamais…” Et pourtant si, au final, on y est bel et bien arrivées, à notre grande stupeur.

Je vous présente donc mon interprétation de la spirale en forme de coquillage.

Les autres stagiaires en ont réalisé de très beaux, voyez plutôt !

spirale en feutre spirale en feutre spirale en feutre