C’est toujours symbolique de commencer une nouvelle année, et on peut prendre ce symbolisme de bien des manières. En 2018, en tant que fileuse, je me suis posé des questions sur mes buts, mes désirs, je suis revenue sur mes accomplissements, je me suis interrogée sur les projets que je souhaiterais mener à bien cette année, sur les nouvelles choses que je voudrais apprendre. Je suis bien consciente que, pour progresser, pour être capable de réaliser exactement le type de fil que l’on souhaite, il faut toujours revenir aux bases. Et pour moi, la base du filage, c’est la laine, donc le mouton.
Bien sûr, j’adore filer la soie, l’alpaga, le mohair et bien d’autres matières, mais tout de même, je reviens toujours à la laine. Et comme je lave très peu de toisons – car cela n’est pas facile dans un petit appartement – j’oublie parfois que la laine, c’est le mouton. Donc, en janvier, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de revenir au mouton avec un écheveau qui symbolise particulièrement cet animal. Que faire ? Laver une toison ? S’intéresser aux coloris naturels des moutons ? Aux particularités d’une certaine variété de mouton ?
Pour ma part, j’ai eu envie de rendre la texture d’une toison ; je voulais qu’elle soit aussi bouclée et aérienne que le “manteau” fraîchement coupé qu’on lance en l’air pour le déployer et le faire retomber bien à plat sur la table ajourée où les fibres seront triées. Il me fallait donc commencer par travailler avec des jolies boucles… C’était l’occasion de faire connaissance avec une nouvelle race de mouton, et j’ai acquis une centaine de grammes de leicester longwool. Des “locks” déjà lavées et écharpillées (ouf !), mais pas cardées. Ce n’est pas une fibre extrêmement douce, mais elle se prête magnifiquement aux effets de texture !
oh oui tout un mouton..superbe mouton….