Pour ce mariage de juin, je n’ai pas fait que le coussin des alliances, j’étais invitée aussi ! Pleine d’entrain, je me suis dit que j’allais me faire une robe, et j’ai échafaudé toutes sortes de plans… ce qui n’est pas allé sans mal !
L’inspiration m’est venue d’un chèche touareg authentique, acheté dans le Sud marocain il y a plus de vingt ans. Indigo, avec les bords noirs, teints par trempage sans doute puisqu’il y a un beau dégradé. J’y tiens beaucoup, même si je n’arrive plus à mettre la main dessus, à mon grand malheur ! Mais bon, j’étais partie sur l’idée de ce dégradé indigo et noir, sur une robe de forme très simple. Donc, faire une robe blanche puis la teindre : fastoche (hum, hum…) !
J’avais acheté le lin blanc et j’avais le patron, mais je n’étais pas si sûre qu’il m’aille vraiment et j’ai fini par acheter une robe toute simple en coton. Je savais que les coutures en polyester resteraient blanches après la teinture mais qu’importe, je n’aurais qu’à les refaire (parfois, je me demande avec étonnement ce qui me pousse à me compliquer la vie à ce point !). On m’avait conseillé les teintures Jacquard Procion et c’était l’occasion ou jamais de les tester, et ce d’autant plus que j’avais découvert Celtik Batik, un site formidable expliquant vraiment très bien comment réaliser des dégradés avec ces teintures.
Bon, il fallait donc commencer par teindre la robe en bleu puis réaliser le dégradé de noir : facile (hum, hum…) ! Premier problème, autant, dans le bain de trempage, la robe avait bien pris la couleur d’encre à stylo dont j’avais envie, autant une fois rincée et lavée, elle était d’un bleu fadasse que, moi qui adore le bleu (et, jusqu’à présent, tous les bleus, croyais-je), je n’aurais porté pour rien au monde. C’est clair, il y avait quelque chose que je n’avais pas bien fait : je m’étais perdue dans la diversité des modes d’emploi qui, sur le petit flacon, ne sont pas vraiment détaillés. Sel, soude et autre, il y avait soit un temps de trempage, soit une proportion qui n’allait pas. J’ai continué bravement avec le dégradé de noir qui, merci aux instructions de Celtik Batik, était bien dégradé comme il faut, mais a fini aussi lavasse et grisâtre que le bleu. Teinte comme cela, cette robe ne me convenait pas du tout !
Bon, je n’étais apparemment pas fichue de me servir de ces Procion et en plus, les flacons étaient vides, donc je me suis rabattue sur les bonnes vieilles teintures Dylon que je connaissais un peu mieux, et j’ai mis la robe à la machine avec la dose adéquate de bleu nuit : elle est ressortie exactement du ton que je désirais ! Victoire ! Mais mais mais… on ne voyait plus le dégradé de noir. Têtue et assez vexée, je suis allée racheter une dose de Dylon et je l’ai refait. Quatre teintures plus tard, la robe était de la couleur désirée (même si le second dégradé n’était pas aussi réussi que le premier : j’avais vraiment manqué de courage et de patience sur ce coup !)… et elle rend très mal en photo, ce qui me persuade qu’il y a un petit djinn dans ses plis, voué à me casser les pieds.
La petite corvée, c’est qu’il m’a bien sûr fallu refaire toutes les coutures apparentes. Cela m’a permis de voir que celles d’origine n’étaient pas très soignées et qu’il valait bien mieux les avoir refaites 😉
Ensuite, il fallait quand même l’égayer un peu, cette robe. C’était pour un mariage, après tout. Comme elle était blanche à l’origine et réalisée dans un voile de coton légèrement transparent, elle était doublée d’un jupon, qui s’est retrouvé teint en même temps que le reste : pourquoi pas une petite coulisse sur le côté permettant de retrousser la jupe supérieure sur la moitié de sa hauteur à peu près, laissant apercevoir le jupon ? Cela, à mon grand étonnement, a été facile à faire ; il m’a suffi de bâtir un morceau de biais sur l’envers, à cheval le long de la couture, et de le fixer par trois piqûres (une sur chaque bord et une au milieu, pile sur la couture de côté de la jupe) pour créer une double coulisse dans laquelle j’ai glissé un morceau de queue-de-rat en satin noir, qui m’a servi à froncer le tout et que j’ai fermé par un nœud tout simple. Une demi-heure, montre en main. Mesdames, retroussez vos jupes !
J’étais aussi partie sur l’idée d’égayer le décolleté d’une broderie agrémentée de perles… Mais j’avais traîné et je n’avais plus trop le temps. Pourquoi pas des fleurs au crochet ? Il faut dire que je venais de lire Nicky Epstein’s Crocheted Flowers qui est un vrai pousse-au-crime, disons-le tout net. J’ai donc crocheté deux fleurs et quelques feuilles avec un reste du mérinos superwash que j’avais filé à la main pour réaliser une petite layette. Je les ai ensuite peints à la peinture sur soie dans les tons de la robe, fixés, séchés, cousus ensemble… Voilà deux fleurs dont l’une a orné le haut de mon “retroussis” et l’autre, tout simplement enfilée sur un lien de métal, m’a fourni un collier assorti à ma tenue à peu de frais !
Waow ! Chapeau bas ! Elle est très réussie ta robe !
Cette robe est encore plus belle que ce à quoi je m’attendais ! j’aime la couleur, la forme, le chic du détail (ravissantes les petites roses !)
encore une superbe réussite de la Fée aux doigts d’or ! )
Et ben quel boulot!!! Pfff tu me donnes chaud mais j’aime beaucoup le résultat.
Bises
eb bien dit donc en voilà un boulot, j’espère que apres la mariée tu as été la reine de le journée, ca méritait bien ca !! bravo
le bleu que je vois sur mon ordinateur est super !!!! merci pour l’idée de refaire les coutures, j’ai un truc que j’adore qui est passé et je n’osais pas le teindre
Trés chouette idée & beau rendu. BRAVO