En matière de tissage comme de filage ou de tricot, j’aime varier les plaisirs, et surtout l’investissement que nécessitent les ouvrages. Par exemple, je ne passe pas autant de temps sur une paire de mitaines ou de chaussettes en fil teint à la main que sur un pull entièrement réalisé en filé main. De la même manière, s’il m’arrive parfois de terminer une petite besace tissée en une journée, il m’a fallu des mois pour achever cette couverture.
D’abord, le filage : je sais que certains amis que j’aime tendrement vont hurler, mais j’ai choisi le mérinos superwash. Comme je dors généralement peu habillée, je ne voulais pas qu’elle gratte. Et je n’envisageais pas de laver à la main un objet en laine de plus de 2 kilos. Savez-vous que la laine, une fois gorgée d’eau, pèse 10 fois son poids ? Eh bien, manipuler 20 kilos de laine mouillée dans ma baignoire, le dos cassé, très peu pour moi.
J’ai filé et tissé au fur et à mesure pour que l’expérience ne soit pas trop monotone. En effet, il me fallait près de 2,50 mètres en largeur comme en longueur et je ne pouvais pas faire cela tout d’une pièce, surtout pas sur mon métier à peigne envergeur de 70 centimètres de large ! Cette couverture est donc un excellent exemple de ce que l’on peut obtenir en assemblant plusieurs pièces tissées. En tout, j’ai tissé quatre bandes d’environ 2,50 mètres de long ; je commençais par filer 3 écheveaux de 200 grammes (heureusement, le fil était assez gros : environ 1 500 m/kg), je tissais une bande (avec un peigne de 20/10 : je ne voulais absolument pas que le tissu soit tassé), puis je me remettais à filer, etc.
Voici quelques chiffres pour vous donner une idée du parcours qui m’a menée au résultat final…
- En tout, j’ai filé 11 écheveaux d’environ 200 g chacun, plus un petit rab pour achever l’assemblage. Cela m’a pris plus de 75 heures !
- J’ai tissé pendant environ 25 heures.
- L’assemblage des morceaux, réalisé au crochet, a pris environ 5 heures.
- Au final, cette couverture pèse à peu près 2,2 kilos.
Nous l’utilisons depuis plusieurs semaines et c’est un vrai bonheur. J’ai voulu un tissage très aéré, elle est donc malgré tout légère, et chaude juste ce qu’il faut. Elle est assez élastique, ce qui n’est pas désagréable quand on la partage. Enfin, elle est extrêmement douce, une vraie caresse, et elle dégage un très discret parfum de laine que j’adore (et je ne suis pas la seule).
Si vous êtes tenté de vous lancer dans l’aventure, je crois que vous avez toutes les données nécessaires 🙂
Cette couverture est magnifique. on a envie de se rouler dedans. Bravo Marie
Bisous
Quelle merveille et quelle patience !
On te pardonnera le superwash ;-). d’ailleurs j’en aurais fais autant.
Quelle merveille, moelleuse et agréable sans être trop lourde, la couverture parfaite.
Heureusement que le superwash existe parce que pour ce genre de pièce, devoir laver à la mainc’est trop galère pour le dos!!!
Chapeau pour tout ce travail!!!
On reconnait bien là, toute ta créativité et ta détermination, félicitations pour ce gigantesque ouvrage <3