
Je suis obligée de l’avouer, c’est devenu une vraie légende dans la famille, mon octaédrier.
Un calendrier de l’avent qui dure non pas 24 jours, mais plusieurs années, avouons que ce n’est pas banal !
Mais ils me connaissent, ils savent que j’ai tendance à inventer mille projets à la seconde et à en démarrer presque tous les jours, et ils avaient bien deviné que je ne pourrais pas tenir les délais – surtout pendant un des mois les plus chargés de l’année, où je m’investis à la fois dans les joyeuses fêtes à fêter en famille, et dans le marché de Noël de ma ville, où je suis à la fois exposante et organisatrice. Bref, d’après eux, je ne suis même pas capable de me tenir au simple fait de manger un chocolat par jour, alors filer une poignée de fibres au fuseau…
Mais revenons au début de l’aventure : dès janvier 2018, je présentais aux lectrices et lecteurs de ce blog mon idée d’un calendrier de l’avent que l’on prépare au début de l’année pour le savourer 12 mois plus tard. Je l’ai baptisé “octaédrier” parce que j’avais glissé des poignées de fibres à filer dans des boîtes en origami en forme d’octaèdres.
Au début, ça s’est bien passé : j’ai confectionné assez rapidement les 24 petites boîtes et je les ai garnies chaque jour d’une poignée de fibres piquées dans mes stocks, ou parfois offertes par des copines fileuses amusées par cette aventure. Et comme prévu, je les ai toutes empilées dans un sac en papier en attendant l’hiver, tel un écureuil ses noisettes. Mais, déjà, je me réservais sans le savoir un piège à moi-même : d’un jour à l’autre, je bourrais mes petites boîtes de plus en plus… ah là là… ma gourmandise, vraiment, me perdra un jour.
En me relisant, je vois que j’avais prévu de faire un post récapitulatif de tous mes “remplissages d’octaèdre” au mois de juin, mais on dirait bien qu’il est “passé à l’as”, comme disait ma grand-mère. Si cela vous amuse, vous pouvez les revoir sur mon compte Instagram avec le hashtag #octaédrier.
Toutefois, fin novembre, j’étais fidèle au poste pour transformer toutes ces petites boîtes en un véritable calendrier de l’avent, en les suspendant à un cadre à tapisserie qui est toujours accroché à l’un des murs de mon atelier. Et le 1er décembre, je vous garantis que j’étais bien à l’heure pour cueillir le premier “fruit” (il suffisait de tirer sur le fil, qui se cassait assez facilement) et commencer à filer.
Comme c’était une très petite quantité de fibres, il me paraissait normal de les filer sur un tout petit fuseau. Mais là, je me tendais sans le savoir un second piège : sur un petit fuseau, j’ai l’habitude de filer plutôt fin. Ça n’en finissait pas. Impossible de tout faire en une journée – que dis-je ? En une soirée. Vous savez, ce petit moment où tout le monde est couché et où on peut enfin s’offrir du temps pour soi, après la journée de travail, les corvées domestiques et les rigolades en famille ou entre copains.
Bref, ça a dérapé assez vite, je ne pouvais pas suivre le rythme. Les jolis “fruits” sont restés suspendus une partie de l’année 2019… J’étais prise par une myriade d’autres projets, tous aussi alléchants… J’ai été inconstante… En juillet 2019 (elle est passée où, cette année 2019 ? aucune idée !!), j’ai décroché ce qui restait – quasiment la moitié, honte ! – et j’ai tout fourré dans un sac pour y travailler pendant mes vacances. Et je n’y ai pas touché. J’avais emmené aussi d’autres choses à filer, qui sont passées devant ! Honte, honte ! (Je ne sais pas résister à une “Rose des vents”…)
En décembre 2019, un peu échaudée, j’ai laissé tomber l’idée du calendrier : j’étais à fond dans ma nouvelle collection d’écharpes, les “Sismogrammes”, j’ai adoré faire ça, c’était presque hypnotique. Et ensuite, j’ai tenu absolument à terminer mes écheveaux du “Thème du mois” du forum Tricotin, sur lesquels j’avais également trouvé le moyen de prendre du retard. Toujours quelque chose à faire, quoi !
Puis 2020 est arrivé. Quand les événements que vous savez se sont déroulés et que je suis entrée en confinement avec ma petite famille, j’ai dû mettre de côté la plus grosse partie de mes moments créatifs en matière de tissage et de filage, car mon atelier s’était transformé en bureau pour divers membres de la tribu, dont moi-même. C’était une chance que nous puissions tous continuer nos activités professionnelles et estudiantines, mais c’était quand même aussi un crève-cœur, d’une certaine manière. Et là, j’ai retrouvé ce plaisir de filage si simple, si facile à prendre et à laisser, si peu encombrant : mon petit fuseau, et mes octaèdres pleins de délicieuses fibres préparées par moi-même pour un futur que, en 2018, je n’imaginais pas si sombre.
Avant la fin du confinement, tout était filé, et j’étais en possession de 26 adorables petites “tortues” de fil plutôt fin. Pourquoi 26 et pas 24 ? Parce que dans deux de mes octaèdres, j’avais mis deux poignées de fibres différentes, et au final je n’ai pas eu envie de mélanger les couleurs.

J’ai été ravie de terminer enfin cet octaédrier. J’adore arriver au bout d’un projet, même si je suis parfois capable de mettre des années à le faire.
Mais, soyons honnête, je n’étais pas vraiment au bout… Donc mon esprit joueur a chaussé à nouveau ses bottes de sept lieues, et j’ai préparé mon octaédrier de Noël 2020.
Je vous défends de rire !
En fait, si, riez tant que vous voudrez, on en a tous bien besoin en ces temps difficiles 🙂
Toutes ces petites “tortues” devaient maintenant être retordues… Je n’utilise que très rarement des fils monobrin… Donc, j’ai préparé un nouvel octaédrier. Je conserve le nom, mais je n’ai pas eu envie de refaire 24 octaèdres, j’aime la nouveauté ! J’ai trouvé sur le blog L’Atelier des gourdes le patron d’une adorable petite boîte en forme d’étoile. J’en ai confectionné 24 en trois tailles différentes (vous vous souvenez ? j’avais de plus en plus de fibres, donc des “tortues” de plus en plus grosses), j’ai glissé mes “tortues” dedans et elles me semblaient si mignonnes que je n’ai pas eu envie d’attendre la fin novembre pour les suspendre à mon mur.
Cette fois, j’ai confectionné les étoiles en papier blanc (un grammage supérieur au papier machine ordinaire, peut-être du 120 g/m2), je les ai suspendues à mon cadre à tapisserie puis j’ai peint les chiffres dessus au pinceau.
Serai-je capable, cet hiver, de respecter les dates et de retordre une “tortue” par jour ? Ma foi, l’avenir nous le dira, je n’ose plus prendre de paris !!! 😀


Eh! bien! OUI, je ris avec toi .. et de bon cœur! ça fait du bien.
Bel été à toi.
Bises
Que celui ou celle qui n’a jamais péché par accumulation de fibres ou de projets te lance la première pierre….
Quel passionnant projet et qui a trouvé sa finalité ou plutôt qui va la trouver avec le second calendrier.
Je me demande ce qui va en ressortir car, si tu y vas au hasard, ce ne sera pas toujours facile de trouver le mariage idéal pour le retors ….
Une chose est sûre tes petits pelotons sont superbes !!!
Des pierres, quelle horreur ! Non, lancez-moi plutôt des fibres, encore des fibres !!! 😀
Pour le retors je vais faire très simple, attraper les deux bouts de la “tortue” (pauvre petite bête…) et retordre le fil sur lui-même. J’imagine qu’après cela il ne me restera plus qu’à faire encore un calendrier avec des mini-écheveaux à tricoter, crocheter ou tisser 😉