Rien de tel pour égayer un canapé qu’une paire de coussins aux couleurs vives. La soie est douce, brillante et raffinée ; contrairement à ce que l’on peut imaginer, ce n’est vraiment pas une matière difficile à peindre, pour peu que l’on dispose du matériel ad hoc.
Lorsque nous avons remplacé nos oreillers un peu avachis par des neufs, il m’est resté quatre oreillers sur les bras dont je ne savais que faire. Puis je me suis dit qu’avec des housses appropriées, ils feraient de beaux coussins pour la bergère de mon bureau et le canapé de la chambre de ma petite chérie. J’ai donc travaillé sur une double thématique !
J’ai commencé par choisir les motifs que je souhaitais décalquer sur ma soie. Un des formidables livres de graphisme de la collection Pepin Press, déniché chez Graphigro, m’a fourni des motifs indiens de toute beauté. Quant à la pitchoune, sa volumineuse bibliothèque ne m’a laissé que l’embarras du choix ! J’ai naturellement sélectionné Kirikou et la Sorcière, plein de dessins de toute beauté aux couleurs magnifiques (en plus, j’ai l’édition grand format, je me suis donc contentée de décalquer directement dans le livre), et La Princesse coquette, dont les tonalités s’accorderaient à merveille à la chambre de ma fille… et à son goût immodéré pour le rose.
Pour dessiner et peindre sur la soie, mieux vaut la tendre convenablement, afin qu’elle devienne presque aussi rigide qu’une feuille de papier. J’ai investi dans un cadre réglable trouvé chez Gerstaeker, un site extrêmement complet (si vous demandez le catalogue, prévoyez un espace où le mettre, car il est fort volumineux !) où j’achète également ma soie (au mètre, ou carrément des foulards tout ourlés à peindre), mais il y a aussi du beau pongé chez Bouchara dans différentes couleurs. Pour la peinture, j’ai encore une fois craqué pour les produits Pébéo. La Setasilk se fixe au fer ; il y a une belle palette de couleurs miscibles entre elles et des guttas de différentes teintes (j’achète tout cela chez Adam Montparnasse, dans le XIVe arrondissement parisien, qui fournit toute la gamme). Naturellement, les couleurs ne sont pas tout à fait aussi éclatantes que celles que l’on fixe à la vapeur, mais ce dernier procédé est assez compliqué et pour peindre seulement de temps en temps, je trouve que la Setasilk offre un très bon compromis. De plus, la gutta de cette marque s’applique directement avec le tube, pas besoin de s’embêter avec les flacons, les becs, etc. ; autre point fort, la gutta transparente disparaît complètement au lavage (j’ai dans le temps utilisé d’autres produits qui restaient en place et jaunissaient). Lorsqu’on aime sauter d’une activité à l’autre, comme moi, c’est vraiment l’idéal… mais je comprends très bien que les véritables artistes choisissent des produits plus sophistiqués.
Vous pouvez voir ci-dessous en images toutes les étapes de fabrication d’une de mes housses de coussin. Cela vous donnera peut-être envie de vous lancer !
D’abord, il faut décalquer le motif ou l’imprimer sur une feuille de papier.
Une fois le morceau de soie coupé à la bonne mesure et tendu sur le cadre convenablement réglé à l’aide des punaises-épingles fournies, il n’y a plus qu’à reporter le dessin sur la soie. Pour ma part, je retourne le cadre et je décalque le motif sur l’envers du tissu avec un crayon Java spécifique (il est assez gras pour bien marquer le tissu sans que l’on ait à trop appuyer, ce qui risque d’érailler la soie, mais part entièrement au lavage ; je l’ai également trouvé chez Gerstaecker), mais on peut aussi travailler sur l’endroit.
Astuce : j’ai transformé mon bureau en table lumineuse pour pouvoir décalquer facilement. Il faut dire que le plateau est en verre, cela simplifie les choses ! Je n’ai qu’à placer dessous une petite lampe halogène pour voir en transparence tout ce que je pose sur le bureau…
Une fois le motif décalqué, je reviens sur l’endroit pour cerner toutes les surfaces à peindre d’un trait de gutta qui va empêcher la peinture de fuser un peu partout. Ici, j’ai choisi de la gutta noire pour le corps des personnages et de la gutta transparente pour les fleurs de l’arrière-plan, pour coller au mieux au dessin. Attention : c’est une étape un peu ingrate mais qui conditionne tout le reste. Si le trait est irrégulier, mal posé, on aura de mauvaises surprises au moment de peindre, car la peinture mal contenue va fuser et faire des taches !
L’étape suivante est ma préférée : il n’y a plus qu’à remplir les surfaces délimitées par la gutta avec de belles couleurs. Mon bonheur est de les mélanger moi-même. Une fois la peinture sèche, j’ai dessiné les bijoux de la sorcière avec de la gutta dorée. J’en ai mis pas mal pour obtenir un léger relief qui a donné plus tard un résultat de toute beauté.
Les “étoiles” plus claires dans l’arrière-plan sont obtenues en saupoudrant la peinture encore humide de sel de table. Chaque grain attire la peinture à lui et l’absorbe, créant un halo plus clair. Je m’en sers très souvent pour les fonds, on peut obtenir toutes sortes d’effets d’un beau rendu avec cette technique toute simple.
Une fois la peinture sèche, on peut retirer le morceau de soie du cadre, fixer la couleur en la repassant au fer sur l’envers et la laver pour enlever les traces de gutta transparente. Ensuite, il n’y a plus qu’à piquer les housses à la machine… et c’est fini !
Je fais depuis cette année de la peinture sur soie en atelier et j’adore, je vais également en faire chez moi, et je trouve particulièrement joli votre coussin de kirikou, pouvez vous me dire ou je peux trouver le patron. C’est trés joli tout ce que vous faites. A bientôt
tu fais des merveilles en peinture sur soie ! Je souhaite justement utiliser cette technique sur la soie de ma future robe de mariée cet été (un kimono, je sais ce n’est pas commun)… Je pourrais le faire moi-même tu me diras mais bien qu’étant une « fimoteuse » patiente, je connais rien à cette technique ! Puis-je te contacter pour une commande ?? merci pour ton blog et tes photos.
Aïe, aïe, aïe… Je suis très très flattée de cette demande… mais je ne me sens pas les épaules de réaliser une robe de mariée ! Sans compter le fait que la famille va bientôt s’agrandir et que j’aurai hélas bien moins de temps pour mes petits bricolages…
Bravo! un site interessant , plein d’originalite et de maniere differente pour realiser de nouvelle creation. Question , Comment faire pour reusir a faire une lingne fine avec le gutta , moi je ni arrive pas , toujours trop large , y a t ‘il un autre moyen ?
Tout dépend de ce que vous appelez une ligne fine ! Quand on utilise la gutta en tube que j’emploie ici, la finesse et la régularité du trait viennent surtout de l’habitude. Il faut un geste assuré et assez rapide, en évitant de toucher la soie avec l’extrémité du tube, qui doit juste “poser” un filet de gutta sur la soie. Lorsqu’on emploie de la gutta dans un flacon en plastique, on peut jouer sur le diamètre de la canule de métal. Mais attention, autant il est agréable d’avoir un trait régulier, autant il n’est pas toujours souhaitable qu’il soit trop fin, car alors la gutta ne joue plus son rôle et la peinture passe à travers !!! Je ne pense pas qu’il soit souhaitable de descendre au-dessous de 1 mm d’épaisseur…
fantastique!! Ta technique vaut vraiment le coup de s’y attarder!!!Et le résultat est bluffant!!
la peinture sur soie est un loisir trés absorbant et minutieux… si vous voulez cuire sans votre fer et bien roulez votre pièce dans un papier transparent de cuisine vendu e n rouleua n e laissez aucun trou tout doit être bien ok ,un bol rempli d’eau un microonde ,le bol posé au milieu du M O autour on enroule la pièce à cuire et zou c’est parti pour huit à 15 mn… la cocotte minute auss iv a super bien!!