Comment “inventer” une trousse à outils

diy faire une trousse cuisine japonaise

J’ai profité du confinement pour découvrir la cuisine japonaise. Pour vous, ça sera certainement autre chose, mais on peut avoir envie de réunir dans une (jolie si possible) trousse un certain nombre d’outils qui sont réservés à un certain usage. Aujourd’hui, j’avais envie de partager avec vous ma démarche, que j’ai aussi utilisée pour mon “tablier de marché”. Le principe : au lieu de prendre crayon et papier pour créer un patron, commencer par les poches.

Là, j’avais besoin de ranger une cuiller à riz, un couteau bien aiguisé (pour découper le poisson des sushis), des baguettes, une natte pour les makis, un petit livre de recettes et des moules pour onigiris, sushis et gyozas (des accessoires que j’ai reçus sous la forme d’un kit fourni dans une grosse boîte encombrante, sauf le moule à onigiris que j’ai acheté à part).

diy faire une trousse cuisine japonaise

Donc, comme je vous l’ai expliqué pour mon “tablier de marché”, ma première démarche pour ce genre d’ouvrage n’est pas de créer une sorte de sac et ensuite de trouver un emplacement pour chaque objet. Au contraire, j’ai commencé par réaliser les poches de chaque objet, puis je les ai disposées sur ma surface de travail afin de déterminer à quoi ressemblerait la trousse finale.

Par exemple, pour le couteau, pas question d’utiliser du joli tissu qui risquait de s’user très vite au contact de la lame : j’ai tracé le contour de cette dernière sur un bout de papier, puis j’ai ajouté une marge de couture et j’ai découpé deux morceaux dans une chute de cuir. Astuce : pour avoir un joli résultat, j’ai découpé le premier morceau, j’ai déposé de la colle à cuir sur 1 mm de bordure (sauf en haut bien sûr ! et j’ai laissé 1 cm de bords libres en haut pour pouvoir faire mes surpiqûres confortablement) avec un coton-tige, j’ai collé ce morceau sur un autre bout de cuir et j’ai ensuite coupé le bout du dessous au bord, avec un cutter rotatif. Résultat : impec !

diy faire une trousse cuisine japonaise
diy faire une trousse cuisine japonaise
diy faire une trousse cuisine japonaise

Ensuite, j’ai mesuré les autres objets et réalisé les poches correspondantes dans des restes de tissu japonais. Ah ! oui, je ne vous l’ai pas encore dit : cette trousse ne m’a rien coûté puisque je n’ai employé que des chutes d’ouvrages précédents (notamment une jolie veste façon kimono dont je me suis fait cadeau en début d’année – je ne vous l’ai pas montrée parce que j’ai eu la flemme de poser pour la photo, hi hi). Pour la plupart, des poches plates, plus une à soufflet pour glisser le petit livre de recettes et les moules à sushis et onigiris, que j’ai décidé de réunir.

diy faire une trousse cuisine japonaise
diy faire une trousse cuisine japonaise
diy faire une trousse cuisine japonaise

Restait à concevoir le corps de la trousse et la fermeture.

Pour ce genre de chose, avec des objets disparates à ranger, je vais au plus simple : tout disposer sur une surface plate qui sera enroulée, comme pour les pochettes à embouts d’aiguilles circulaires que j’ai déjà créées par le passé. Il m’est aussi arrivé d’en créer une pour un passionné de photo qui souhaitait ranger des accessoires (genre filtres) dans une housse bien moelleuse.

diy faire une trousse cuisine japonaise

Après avoir réalisé les patrons des poches, puis les poches elles-mêmes, je les ai alignées sur mon plan de coupe avec l’espacement que je souhaitais et j’ai déterminé la taille du fond, que j’ai coupé avec quelques centimètres de marge. J’ai ajouté un rabat en haut pour être sûre que rien ne tomberait quand je transporterais la trousse.

diy faire une trousse cuisine japonaise

Pour la partie extérieure, plus visible, j’ai eu envie d’être un peu plus décorative, mais il ne me restait plus grand-chose comme chutes de tissu. Je ne suis pas une fana de patchwork, mais j’aime bien assembler des bandes de tissu en “log cabin”, ça permet vraiment d’aller jusqu’au bout de tous les restes… Par contre, c’est super géométrique… peut-être un peu trop pour moi… alors, en surfant un peu sur la Toile, j’ai découvert le crazy log cabin, et ça, ça m’a bien plu. J’ai donc assemblé un certain nombre de bouts de rien du tout que j’aurais sans doute jetés dans d’autres circonstances, j’ai retaillé le résultat à la mesure de mon rectangle de base, et j’ai assemblé le tout (avec un molleton entre les deux pour donner du corps à la trousse).

Pour la fermeture, vous vous étonnerez sans doute que je ne m’y sois pas prise plus en amont. Cela m’aurait permis de prévoir des boutonnières ou des fixations magnétiques. Mais je n’avais pas envie de quelque chose d’aussi précis, parce qu’avec ce genre de trousse, on peut avoir envie de rajouter un nouvel outil ou accessoire, et du coup cela ne fermera plus. Pour rester dans la “japonaiserie”, j’ai donc décidé de tisser un galon rond au kumihimo, et il ne m’a fallu ensuite que quelques minutes pour broder des passants avec le même fil (dédoublé) pour le maintenir en place, en haut et en bas de la trousse, à environ un tiers de la hauteur. Allons vers la facilité et l’improvisation ! 😊

diy faire une trousse cuisine japonaise

Et voilà ! Toutes mes petites affaires ont trouvé leur place, et je ne vais plus me demander dans quel tiroir les gentilles personnes qui vident le lave-vaisselle les ont glissées (est-ce que je ne vis pas dans le luxe le plus total ? eh oui, chez moi il y a plein de petits lutins magiques qui ont la gentillesse de ranger la vaisselle propre ! “Femme comblée, je suis !” aurait pu dire Yoda s’il avait eu deux chromosomes X – mais après tout, c’est peut-être le cas, il me semble bien que les créateurs de Star Wars ne se sont pas encore penchés sur sa formule ADN).

Et maintenant, que vous proposer si vous avez envie de vous lancer dans la cuisine japonaise ? Découvrir les mangas et la série de La Cantine de minuit, bien sûr (en anglais : Midnight Diner: Tokyo Stories), et le livre de recettes qui va avec !

diy faire une trousse cuisine japonaise

C’est la saison des sacs… je transporte aussi mon “marudai” !

sac marudai kumihimo cordons japonais

Il y a quelque temps que j’ai commencé à réaliser des cordons et des lacets en kumihimo.

C’est un art japonais trrrès ancien qui consistait (et consiste toujours) à tresser des lanières et cordons de toute sorte pour fermer les vêtements avant l’invention du très récent bouton mais pour aussi orner des armures ou des épées, entre autres. Moi qui aime bien réaliser les choses d’un bout à l’autre, cela me convenait tout à fait pour fabriquer des coulisses de petits sacs, de pantalon, etc.

J’ai commencé avec une banale rondelle de mousse, mais je n’arrivais pas à faire des cordons réguliers et j’ai vite compris (grâce à mon expérience en tissage) que c’était une question de tension. Après avoir un peu économisé, je me suis donc offert un marudai (le “tabouret” de tissage) et des tamas (les poids), ainsi que deux livres très bien faits.

Il ne me restait plus qu’à confectionner quelques sachets en chutes de tissu pour ranger les tamas, pour réaliser le contrepoids que l’on accroche au cordon en cours de tressage (lesté avec une poignée de billes que mon fils m’a gentiment cédées : il suffit d’en ôter ou d’en rajouter pour l’équilibrer selon le nombre de tamas utilisés)… Et aussi, bien sûr, un sac plus grand pour ranger le marudai (le modèle que je possède est démontable : le socle, la partie supérieure que l’on appelle “miroir” et les quatre pieds se dévissent, ce qui le rend tout à fait transportable bien qu’il soit assez lourd) ainsi que les livres.

sac marudai kumihimo cordons japonais
Un ouvrage de huit fils (donc huit “tamas”) presque terminé sur le “marudai”.
sac marudai kumihimo cordons japonais
Le contrepoids.
sac marudai kumihimo cordons japonais
Les sachets de rangement.

J’ai complété le tout avec une anse dans des coloris assortis, tissée à l’aide de mon inkle loom.

Bien sûr, les cordonnets fermant les sachets et celui qui clôt le sac lui-même, cousu à la façon d’un brandebourg, ont tous été réalisés à l’aide du marudai. J’avoue que, même si le disque en mousse a trouvé sa place dans une des poches du sac, le marudai est beaucoup plus confortable et efficace (et j’adore la petite musique des tamas qui se heurtent légèrement lorsqu’on alterne leurs positions). Je le garde donc, mais seulement au cas où mon fils déciderait de se mettre un jour aux bracelets brésiliens !

sac marudai kumihimo cordons japonais
sac marudai kumihimo cordons japonais
Un brandebourg à ma façon…

Octaédrier : la fin de l’aventure

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

C’est un long projet, non ? Trois ans ! Comme je vous l’ai déjà dit en décembre dernier, je l’ai commencé en 2018… Je l’ai abandonné, oublié, repris… et finalement, en décembre 2020, j’ai pris le temps de retordre chaque jour une ou deux petites “tortues” de fil coloré. Au final, j’ai obtenu plus de 1 000 mètres de fil, mine de rien ! Et 26 coloris différents…

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Quand j’ai commencé à mettre mes fibres de côté, je l’ai fait complètement au hasard : je n’avais pas d’idée précise en tête. Mais quand j’ai vu s’accumuler mes bébés pelotes, j’ai senti qu’il était impossible de les séparer… trop mignonnes ! Comment les réunir en un seul et même ouvrage ? J’ai pensé tricot, mais le fil était toujours assez fin (je ne sais pas filer gros au fuseau) et je me suis dit que, là encore, ça allait prendre des années, et que je risquais de le laisser de côté souvent. Donc j’ai pensé tissage. En trois jours, c’était plié.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Ce qui m’a fait le plus réfléchir était la manière d’organiser mes 26 coloris. Ce tissage allait être bien bariolé ! Mais je ne voulais pas gâcher de fil, il fallait donc bien en utiliser la moitié pour monter la chaîne. Comme les fils n’avaient pas tout à fait la même grosseur, je me suis dit que prendre la moitié des coloris pour la chaîne et l’autre moitié pour la trame était peut-être un peu risqué. Le plus prudent était d’utiliser la moitié de chaque coloris pour la chaîne, et le reste pour la trame. Pour cela, je me suis tout simplement munie d’une balance de précision (la plupart des mini-pelotes ne pesaient pas 10 g).

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

En plus, je préférais que chaque coloris se trouve à la fois en chaîne et en trame pour qu’ils se croisent : cela permettait de voir chaque coloris “pur” en carré individuel, ici et là, tandis que des centaines d’autres coloris (je vous laisse faire le calcul) allaient naître des croisements de fils de coloris différents. Vous me suivez toujours ? 😉

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Bon, mais l’ordre des coloris ? Là, je n’ai pas eu trop envie de me casser la tête. Je ne voulais pas un arc-en-ciel fondu, mais bien des contrastes francs. J’ai donc commencé par classer mes pelotes… en arc-en-ciel. Vous le savez, que j’ai l’esprit de contradiction !

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Ensuite, j’ai placé le noir au milieu et j’ai échangé les places d’une pelote sur deux : une verte contre une rose, etc. Il n’y avait plus qu’à monter la chaîne. J’ai commencé par le milieu pour pouvoir m’autoriser à faire d’autres échanges si l’ouvrage n’était pas bien centré sur le peigne, mais au final, je n’en ai pas eu besoin. Le processus était long mais simple : je plaçais la pelote sur la balance et je tirais mes longues boucles de fil, je coupais le fil et l’attachais à la baguette d’ensouple arrière quand j’approchais de la moitié du poids.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

J’enroulais ensuite le reste du fil sur une navette – heureusement que j’en ai beaucoup ! Mais je n’en possède tout de même pas 26 et j’ai dû mettre deux coloris sur chaque navette, ce qui est parfois un peu casse-pieds au moment du tissage. Et bien sûr, j’ai rangé les navettes dans le bon ordre pour reproduire, sur la trame, les rayures de couleur de la chaîne. Un exercice méditatif très agréable.

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

La neige est arrivée, le froid aussi, j’ai donc pu porter mon écharpe sitôt après le blocage ! Je l’ai même un peu prêtée… hum, juste pour la photographier. J’y tiens jalousement ! Car, comme vous pouvez vous en douter, elle va avec absolument TOUS mes vêtements et mes chapeaux ! 😊

Edit : Pour répondre aux questions que l’on m’a posées ici et là, l’écharpe mesure 2 mètres de long (sans les franges) et 50 centimètres de large. Il me reste 34 grammes de fil. Je peux être satisfaite de mes calculs visant à optimiser au maximum ma matière première !

écharpe tissée main fils fuseau octaédrier

Octaédrier… je persiste et signe !

calendrier de l'avent octaédrier filage artisanal

Même si je me laisse parfois déborder, je ne suis pas du genre à lâcher le morceau (surtout quand il est appétissant). Au cours de ce mois de décembre, j’ai donc encore travaillé sur mon “octaédrier”, commencé en 2018 (pour mettre les fibres de côté), continué en 2019 (pour les filer au fuseau) et terminé ou presque en 2020 (pour les retordre). Pas tout à fait terminé, car il me reste à en faire quelque chose, de ces petites “tortues” enfin retordues !

Voici le résultat : un bel écheveau de plus de 1 000 mètres pour environ 255 grammes. J’ai attaché tous les fils ensemble pour les bloquer, puis je les ai séparés pour obtenir une pleine corbeille de petites pelotes prêtes à être utilisées. Je pense les tisser toutes ensemble ; je m’attends à une écharpe très bariolée, mais sera-t-elle à mon goût, moi qui hésite toujours à mélanger trop de couleurs ? L’avenir me le dira. En tout cas, si elle me plaît, nul doute que je pourrai la porter tous les jours, car elle devrait s’assortir d’une manière ou d’une autre à tous mes vêtements (et mes chapeaux) ! 😀

calendrier de l'avent octaédrier filage artisanal

J’ai hâte de pouvoir sortir mon métier à tisser et vous montrer le résultat. Après avoir été privée de tissage pendant si longtemps, j’espère vraiment m’y mettre le plus tôt possible (appel aux bonnes volontés familiales… car je vais devoir mobiliser la grande table pendant quelques heures, le montage de la chaîne ne va pas être simple).

J’ai longtemps réfléchi à ce projet, même – et surtout ! – quand je ne pouvais pas y consacrer de temps. Tisser tous ces fils, les marier dans un seul et même projet me paraît indispensable. Je n’ai pas le cœur à achever ce projet en fourrant ces adorables petites pelotes dans un sac ou un panier avec l’idée d’y recourir quand j’aurai besoin de telle ou telle couleur pour une autre création : comment pourrais-je les séparer ? Du fond de leur corbeille (faite main !), on dirait une couvée de poussins multicolores… et on ne sépare pas une fratrie.

Mais je ne vais pas oublier mon fiasco de 2019 : je n’ai pas réussi à filer tous les octaèdres de fibres en temps et en heure. Pas étonnant, car je filais au fuseau et surtout, je filais beaucoup trop fin (au fuseau, je ne peux pas m’en empêcher). Et surtout, j’ajoutais cela à toutes sortes d’autres projets, et en période de fêtes et de marché de Noël, c’est justement là que j’ai le moins de temps libre.

Pas question de renoncer à ce calendrier de l’avent qui me plaît beaucoup pour autant. Simplement, j’ai tiré les leçons de ce retard. Si je veux réussir mon octaédrier 2021, il faut que je mette toutes les chances de mon côté : il faut que le projet soit réaliste, et il faut que j’aie, cette fois, un vrai projet en tête, pas juste un plaisir gourmand lancé en l’air. Et il ne faut pas que je travaille à quoi que ce soit d’autre pendant cette période, en tout cas en matière de fibres.

Mon projet pour 2021 et 2022 est de réaliser quelque chose de plus ambitieux. Si je peux m’attendre à au moins 24 coloris différents, pourquoi pas un plaid au crochet ? C’est un exercice que j’aime beaucoup, je me suis régalée en réalisant le plaid “Nuts About Squares”. Je suis tentée par le Mystical Lanterns Blanket de Jane Crowfoot, mais je me doute que d’ici deux ans, je risque d’être alléchée par bien d’autres choses… par exemple, je pourrais avoir envie de m’attaquer à un travail de tricot type entrelacs. Pourquoi pas.

En tout cas, il me faudra plus de fil, sans doute d’un plus gros calibre. Et si je veux plus de fil, il faut que je file au rouet, sinon je n’y arriverai jamais. J’ai déjà évalué que j’avais passé plus de cent heures à filer cet octaédrier au fuseau ! Il faudra aussi que je travaille avec un échantillon de base pour que la grosseur des fils soit homogène.

J’adore les coloris chinés et j’ai été trop longtemps éloignée de ma chère cardeuse, bien que j’aie pu filer au moins une “Rose des vents” cette année. Peut-être que ce serait l’occasion de me régaler de mélange chinés… Si tout va bien, je pourrais donc passer mon mois de janvier à créer des couleurs inédites – au moins 50 grammes chacune, si je veux avoir de quoi obtenir un plaid assez grand pour bouquiner au chaud un soir d’hiver ! – et à les stocker pour Noël 2021. Et vous, vous n’êtes pas tenté(e) par l’aventure ?

Une nouvelle “Rose des vents”

filage artisanal écheveaux dégradés rose des vents rue de la laine

Je retrouve doucement le chemin de mon (hum, mes !) rouet(s), quel bonheur ! La section des “Roses des vents” de la boutique était vide depuis le printemps, c’était très dommage, car je prends beaucoup de plaisir à les imaginer, à les filer et à les présenter. Voici donc une petite nouvelle : Artémis ! Elle propose des tons directement hivernaux… car je ne suis pas sûre d’avoir le temps d’en faire une avant Noël, mais qui sait ?

filage artisanal écheveaux dégradés rose des vents rue de la laine
filage artisanal écheveaux dégradés rose des vents rue de la laine

Kilt, laine et métal

kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal

Je ne crois pas qu’il ait une goutte de sang écossais dans les veines, mais mon fiston porte le kilt.

Au début, c’était essentiellement pour suivre son papa en concert, où les métalleux enfilent volontiers la jupe et, s’ils ne le font pas, se montrent extrêmement tolérants en matière de look. J’ajoute qu’ils sont aussi très protecteurs envers les bouts de chou, si bien que je n’ai aucune inquiétude (ou presque, une maman n’est jamais 100% zen) à laisser filer ma petite ablette jusqu’à la barrière de sécurité dans un concert d’Airbourne ou de Queensrÿche, sachant qu’il sera pris en charge par de charmantes dames elles-mêmes secondées par des gros costauds, et qu’il a même toutes les chances du monde de rafler des médiators et des baguettes de batterie… voire de monter sur scène…

Bref, le kilt est de mise pour les concerts, mais pas seulement. Par exemple, quand nous allons au pub spinning déguster un super fish & ships, le kilt est de rigueur. Et puis finalement, il s’est décidé à le porter au collège où le physio (hem, le portier) a fortement haussé les sourcils mais n’a pas trouvé dans son cher règlement l’alinéa interdisant à un garçon d’aller étudier en jupe.

Sauf qu’il y a des saisons où porter la jupe, même si on n’a pas de sang de highlander et qu’on met un caleçon, ça fait froid aux papattes.

J’avais depuis longtemps promis une paire de guêtres bien chaudes et assorties à son tartan violet, bleu foncé, noir et blanc signé Heritage of Scotland (ma chère). Avec le confinement, impossible d’arguer que je n’avais pas le temps, il fallait s’atteler au projet.

J’ai commencé par faire un écheveau dans ces tons-là avec un mélange cardé de mérinos et soie colorés que j’avais en stock, mais je devais moi-même avouer qu’on n’y était pas tout à fait et Fiston a beau être très poli, il a la sale habitude d’être honnête. Bref, je devais revoir ma copie et me montrer un peu plus exigeante.

Du coup, je suis passée en mode teinture et, au bout de quelques étapes de surteinture (en matière de couleur, il faut toujours s’approcher à très petits pas de son objectif…), j’ai mis la main exactement sur le violet et le bleu qu’il me fallait. Il ne restait plus qu’à ajouter du noir et de la soie maulbère blanche (re-ma chère), à sortir la planche à rolags, et pouf !

Au moment de faire les rolags, toutefois, un instant de réflexion. Je voulais retrouver le motif du tartan, mais je ne voulais pas de rayures franches non plus. Du coup, j’ai fait la moitié des rolags (pour le premier brin) en alternant franchement les coloris, et l’autre (pour le second) en les mélangeant de manière plus fondue. Je comptais sur un fil qui allait changer de couleur selon les rayures du tartan, mais pas de manière trop tranchée.

kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal
kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal
kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal

L’écheveau était doux et moelleux, mais difficile de dire en le voyant si j’allais obtenir le tricot que j’avais en vue… et en matière de filage, rien n’est sûr avant la toute fin de l’ouvrage. Je me suis donc précipitée sur mes aiguilles pour réaliser les guêtres. Patron facile à imaginer : ce ne sont que deux tubes de tricot circulaire en côtes 2/2.

Je suis satisfaite du résultat, et Fiston est ravi, il paraît qu’elles sont très, très confortables.

kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal
kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal

Mais je n’avais pas terminé ma tâche : pour ses rangers en cuir de concert (indispensable si vous ne voulez pas vous faire écrabouiller les arpions pendant un “wall of death”), qu’il a dénichés l’été dernier sur une brocante… sans lacets, il fallait quelques mètres d’un beau cordon. Justement, je viens de me mettre au kumihimo ! Il me restait un peu de fibres violettes, j’ai donc filé vite fait quelques mètres de violet et autant de noir, et j’ai réalisé cette “tresse creuse” à huit brins. Les bouts en plastique ? Quelques centimètres de gaine d’électricien thermorétractable et un coup de chaud, hop !

Il me reste un peu de fil : pour des guêtres assez longues, qu’on peut retrousser, 135 g de fil ont suffi et j’en avais fait 200 par précaution. Je réfléchis à faire de gros pompons en laine pour customiser son casque de concert (indispensable pour protéger ses jeunes tympans), mais je ne sais pas trop si je pourrai aller jusque-là… 😀

kilt concert heavy metal guêtres filé main artisanal

Galapagos

filage artisanal teinture de la laine

En octobre 2019 (oui, on remonte dans le temps !), j’ai proposé comme thème de filage aux fileuses et fileurs du forum Tricotin “Qu’importe le flacon”. En ces termes, je leur proposais de sortir leur flacon de teinture préférée – éventuellement de raconter pourquoi ils aimaient ce coloris, cette marque – et de montrer ce qu’ils en faisaient… peut-être allaient-ils teindre différents types de fibres et comparer les résultats ? Bien sûr, cela valait pour tous les contenants, y compris pots et sachets !

Pour ma part, j’ai bel et bien choisi un flacon : mon coloris préféré de peinture pour soie Dupont, le “Vert mode”, un bleu-vert qui fait rêver aux mers du Sud. Les teintures liquides sont tellement pratiques ! Cela m’intéressait de voir comment différentes fibres allaient accepter les pigments. J’ai donc pioché dans mes stocks quelques poignées de mes fibres préférées. Sur la photo, en partant du haut à gauche et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre : alpaga, angora, bébé chameau, bourrette de soie, toison de mérinos Maco, bébé mohair et soie tussah.

Dans la teinture, le mouillage est capital, surtout quand on va teindre par trempage. j’ai donc mis mes fibres à tremper la veille, avec quelques gouttes de liquide vaisselle comme “agent mouillant”, en insistant bien sur les fibres à travers lesquelles l’eau voyage le plus mal : l’angora et la soie. La bourrette notamment doit être bien déchirée avec les doigts, sinon elle est trop tassée pour accepter l’eau correctement – et là où l’eau ne va pas, la teinture n’ira pas non plus. Comme ces fibres-là ne feutrent pas, il ne faut pas hésiter à les pétrir pour que l’eau atteigne le cœur des fibres.

Je les ai ensuite teintes séparément dans ma cocotte, en donnant à chacune la même dose de teinture, soit environ 2 ml par tranche de 10 g de fibres. Vers la fin de la teinture, elles ont toutes eu droit à une giclée de vinaigre blanc, et je les ai laissées dans l’eau qui refroidissait tranquillement jusqu’à ce que cette eau soit bien transparente.

Sur la deuxième photo, elles sont disposées dans le même ordre. La qualité n’est pas bonne, mais en fait elles n’ont pas la même intensité. Le bébé chameau est le grand gagnant, c’est lui qui a atteint la teinte la plus foncée (mais il était aussi plus foncé au départ). Contrairement à mes expériences antérieures, l’angora a bien pris la teinture, c’est donc vraiment un problème de “mouillage”. Le mohair aussi a une belle teinte profonde, ainsi que la soie tussah.

filage artisanal teinture de la laine

Après séchage des fibres, bien étalées sur un séchoir à pull, je suis passée au cardage et j’ai obtenu de grosses nappes aériennes comme des nuages que j’ai eu grand plaisir à filer.

filage artisanal teinture de la laine

Pour garder le côté très aéré et mousseux de ces fibres très différentes mélangées intimement, j’ai choisi le filage long draw, puis un  retors à deux brins pour que le fil soit solide tout en étant assez peu tordu pour rester léger, plein d’air (et donc de chaleur quand il sera tricoté ou tissé). Compte tenu de l’effet gonflant du fil, il a fallu sortir la “grosse bobine” de l’Aura, car il n’aurait pas tenu sur une simple bobine jumbo.

Et voilà mon “Galapagos” ! Un beau pépère de 250 g et presque 500 m qui s’apprête à fanfaronner sans vergogne à la Fête de la Laine de Malakoff

filage artisanal teinture de la laine
filage artisanal teinture de la laine

Un bonnet de bain en trois coups de cuiller à pot

DIY bonnet piscine shibori

Le mois de janvier marque traditionnellement la saison des bonnes résolutions ; si vous avez la malchance de lire beaucoup de magazines dits “féminins”, vous avez dû, cette année encore, subir nombre d’injonctions à ce sujet… Pour ma part, il y a longtemps que j’ai cessé de promettre d’être moins gourmande, ou de terminer tous mes encours avant de commencer de nouveaux projets (ce qui équivaut aussi au “péché” de gourmandise). Cela m’est impossible à tenir et cela va tout simplement à l’encontre de ma personnalité. Mieux vaut prendre la résolution d’accepter une bonne fois pour toutes qui je suis !

Mais apparemment, les nouveaux dirigeants de ma piscine favorite, eux, ont pris la bonne résolution de se conformer aux habitudes générales, et ils ont choisi de rendre l’usage du bonnet de bain obligatoire. Pour ma part, je suis contre : il suffit de demander aux nageurs de s’attacher les cheveux, ce que j’ai toujours fait, pour épargner un peu les filtres. Et j’ai eu le temps de remarquer, au fil des ans, que lorsque les gens sont “dépersonnalisés” – cachés derrière un bonnet et un masque ou de grosses lunettes – leurs compétences sociales s’amenuisent, et la simple courtoisie leur semble hors de propos, quitte à forcer le passage dans la file de nage d’un bon coup d’épaule ou de pied lorsqu’ils l’estiment nécessaire 🙁

Trêve de débat : le bonnet de bain étant devenu obligatoire, il me fallait désormais ce “précieux sésame” pour pouvoir m’offrir une heure de détente dans l’eau. Déjà, pas question d’utiliser l’affreuse capote anglaise en silicone qu’on doit enfiler avec précaution et un tant soit peu d’acharnement (comme le condom qui lui ressemble), tout en s’arrachant une poignée de cheveux au passage – comme si j’en avais trop…

Un bonnet en jersey irait peut-être. J’en ai acheté un sans l’essayer, taille XL, mais quand je l’ai enfilé sur mon pauvre crâne, l’élastique était tellement serré que j’ai eu l’impression d’avoir déménagé au pays (et au siècle) où serrer la tête d’un prévenu dans un étau était une forme de torture efficace. Encore un peu, et j’avouais mon âge et mon poids ! Adieu à ce vilain machin.

Pourtant, mon tour de tête est pile dans la moyenne du crâne féminin. Mettons que je sois trop sensible à la contrainte… 🙂

Il ne me restait plus qu’à renoncer à nager (snif), espérer de trouver une piscine moins conformiste en acceptant de gaspiller en transport des heures que je ne passerais pas à filer, teindre, tisser ou tricoter (liste non exhaustive), ou… faire un bonnet qui conviendrait à mon anatomie trop sensible.

Première cuillerée : le patron

Merci à Internet, j’ai trouvé facilement un patron gratuit et très simple : Noé le bonnet, sur le blog “Étoffe malicieuse”. Seulement trois bouts de tissu et un morceau d’élastique, le programme n’était pas indigeste.

Deuxième cuillerée : la teinture “shibori”

J’aime la couleur, quelles que soient les circonstances, et pas question de confectionner ce bonnet en Lycra noir. La dépersonnalisation, la morosité et l’uniformisation ne passeront pas par moi – j’adore La Servante écarlate, mais à condition qu’elle reste du domaine de la fiction !

Et j’étais pressée : pas envie de chercher un tissu original adapté à la confection d’un bonnet de bain, car ils sont assez rares en magasin et l’achat sur Internet, en pleines grèves (j’attends toujours un courrier international qui a été posté avant Noël…), me promettait quelques semaines sans nager. Vous le savez déjà, la patience n’est pas mon fort 😉

Heureusement, j’avais dans mes tiroirs un coupon de jersey de Nylon blanc acheté il y a belle lurette, à l’époque où j’avais le fantasme – toujours pas réalisé – de me coudre un maillot de bain sur mesure. J’en ai découpé trois rectangles correspondant à la taille des pièces du bonnet, avec une bonne marge, et j’ai commencé par les teindre en bleu turquoise.

Il y a une raison chimique à la chose que j’oublie à chaque fois, mais le Nylon se teint très bien avec des teintures pour fibres protéiniques (j’ai utilisé de la peinture pour soie Dupont), il avale même mieux et plus vite la teinture que la laine ou la soie ! C’est impressionnant !

Une fois ces bouts de Nylon secs, j’ai préparé mon shibori : après avoir plié les pièces en deux, j’ai cousu une série de demi-cercles le long de la bande centrale, et des demi-cercles concentriques au milieu des deux côtés. Je vous offre une petite astuce : ce tissu est très glissant et il est presque impossible de marquer un pli au fer, alors j’ai tout simplement vaporisé un peu de colle repositionnable en bombe sur l’envers avant de le plier. Il a ensuite été très facile de placer mes points de couture et de serrer le motif. Cela fait, j’ai replacé mes morceaux de tissu dans un bain de teinture bleu-violet (l’essentiel de la colle a disparu).

J’ai toujours du mal à être patiente avant de défaire le shibori, une fois que la teinture a pris. Compte tenu de la facilité du Nylon à gober les pigments, je n’ai pas attendu le séchage ; dès que l’eau a été bien claire et suffisamment refroidie pour m’éviter de me brûler, j’ai cassé le fil et déplié mon shibori. Le motif, très classique, me plaisait beaucoup. Vous verrez les traits de crayon qui ont guidé ma couture sur la photo : ils partiront au prochain lavage.

DIY bonnet piscine shibori
DIY bonnet piscine shibori
DIY bonnet piscine shibori

Troisième cuillerée : la couture

Après séchage, la découpe du tissu et l’assemblage ont été des jeux d’enfant. J’ai choisi un élastique très mou pour la bordure car comme je n’avais pas l’intention de plonger (interdit, ça aussi) ni de nager le crawl (berk 😀 ), ce bonnet n’avait pas besoin d’être serré. Sur la marotte “nue” où je l’ai placé pour la photo, il a l’air lâche et gondole un peu, mais sur ma tête, il va très bien. Toutefois, vous ne verrez jamais de photo du bonnet porté, j’ai encore ma dignité !

Et hop… au bain ! Bonnet testé et approuvé. Je ne suis pas sûre que la teinture résiste longuement au chlore, mais il me reste du tissu et je suis impatiente de tester d’autres motifs de shibori et d’autres couleurs 😉

Au passage, je me félicite que ce bonnet ne m’ait rien coûté, puisque je n’ai eu qu’à puiser dans mes réserves de tissu et de chutes d’élastique. Je ne suis pas près de prendre la bonne résolution de réduire mes stocks en me débarrassant de tout ce dont je ne me suis pas servie dans l’année écoulée… cela marche peut-être pour les geeks de la mode, mais cela va complètement à l’encontre de tout fonctionnement créatif.

DIY bonnet piscine shibori

Pique-épingles laineux

pique-épingles coussin aiguilles perle de laine feutrée gobelet carton

J’ai du mal à me séparer des jolies choses, même lorsqu’on m’assure qu’elles sont jetables ! (En fait, je crois que je n’aime tout simplement pas le principe de “jetable”…) Donc, lorsque Coco m’a offert un café (ce devait être à la dernière Fête de la Laine de Malakoff) dans cette adorable tasse en carton façon Liberty, bien sûr que je n’ai pas pu la jeter. Je l’ai soigneusement rincée et mise de côté.

De la même manière que j’ai recyclé un petit bol à thé en pique-épingles l’année dernière, j’ai eu envie de recommencer en mettant dans ma mini-tasse non pas une boule de tissu, mais une grosse perle de laine feutrée.

À cette occasion, j’ai découvert un excellent tuto sur le site de la feutrière Jane Mercer, que je traduis ici (en utilisant mes propres photos) pour les non-anglophones. J’ai commencé par remplir ma mini-tasse de laine, mais je n’ai pas assez tassé, si bien qu’au final la boule de feutre n’était pas tout à fait assez grosse. N’hésitez pas à en rajouter. J’ai ensuite effiloché les fibres que j’ai sommairement roulées en boule dans mes mains, j’ai fourré ça dans un pot de confiture que j’ai rempli d’eau tiède, sans savon.

pique-épingles coussin aiguilles perle de laine feutrée gobelet carton

pique-épingles coussin aiguilles perle de laine feutrée gobelet carton

Voici la technique : on ferme bien, on agite dans tous les sens pendant 30 secondes puis on vide l’eau et on recommence en vidant l’eau toutes les 30 secondes, jusqu’à ce que la boule soit formée. Simple, non ?

pique-épingles coussin aiguilles perle de laine feutrée gobelet carton

Toutefois, j’ai peut-être agité trop fort, ou bien utilisé des fibres trop longues (dans un autre tuto, j’ai lu qu’il fallait couper les fibres avec des ciseaux… à tester… n’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez essayé de couper vos fibres, et si le résultat est très différent !), mais au final j’ai trouvé que ma boule était trop “crevassée”. Du coup, j’ai ajouté une couche de laine par-dessus, bien remouillé, frotté quelques secondes dans les mains puis j’ai repris la routine des 30 secondes. La boule était bien plus lisse… mais trop petite ! Elle tombait au fond de la mini-tasse. Là, j’ai rajouté de la même manière une couche de laine plus épaisse, et je suis arrivée au résultat que j’attendais.

pique-épingles coussin aiguilles perle de laine feutrée gobelet carton

La boule était bien plus lisse… mais trop petite ! Elle tombait au fond de la mini-tasse. Là, j’ai rajouté de la même manière une couche de laine plus épaisse, et je suis arrivée au résultat que j’attendais.

Pour ce qui est du principe “pique-aiguilles”, je me suis dit que la mini-tasse et la laine étaient bien trop légères, et qu’elles risquaient de basculer à chaque fois qu’on allait vouloir tirer une aiguille. J’ai donc lesté le fond de la tasse avec du sable, et j’ai enfoncé un disque découpé dans une chute de carton pour éviter que le sable se répande en cas de basculement. Et voilà, presto ! Qu’en penses-tu, Coco ? 😉

Recyclage

filage artisanal rouet corespinning

Certaines ou certains d’entre vous ont peut-être chez eux une boîte à compost, parce que jeter des épluchures de légumes pleines de nutriments et d’eau leur fait mal au cœur. D’autres mettent peut-être de côté tous les petits bouts de tissu, de fils issus de leurs ouvrages, accumulés au fil du temps. Nous sommes nombreux, en cette ère de gaspillages programmés, à avoir du mal à jeter. J’ai remarqué, au fil des conversations que je peux avoir avec les créatrices et créateurs que je croise, que plus on est touche-à-tout, moins on a le courage de jeter. “Ce petit brimborion pourrait toujours servir… un de ces jours !”

J’ai donc demandé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin s’ils avaient ce défaut ou cette qualité, comment ces objets et matières collectés réapparaissent dans leurs filages, quelle était la part de recyclage dans leurs écheveaux…

Pour ma part, je conserve soigneusement tous mes résidus de peignage et de cardage. Utiliser un hackle est un excellent moyen d’obtenir des mèches de fibres bien alignées tout en supprimant les fibres les plus courtes ou les fibres emmêlées. C’est parfait pour filer un fil très fin et régulier sans aucun risque de bouloche.

J’avais préparé des “nids” de fibres pour mon opération “Dix ans, dix cadeaux” et pas mal de petits tas de fibres étaient restés coincés dans les dents du hackle. Je les avais mis dans un pot de confiture (c’est toujours décoratif…) et je viens de les récupérer pour les carder avec de la mèche de mérinos gris naturel pour une sorte d’effet tweedé surdimensionné.

filage artisanal rouet corespinning
filage artisanal rouet corespinning

J’ai filé les nappes en corespinning autour d’une “âme” de coton, obtenant un fil vraiment très aérien et dodu qui sera aussi chaud que doux. En effet, bien que je n’aie filé que 100 g de fibres (l’écheveau fait au final 110 g pour 340 m), j’ai bien cru que le fil n’allait pas tenir en totalité sur cette bobine jumbo, pourtant conçue pour contenir environ 200 g de fibres filées !

filage artisanal rouet corespinning
filage artisanal rouet corespinning