“Maîtresse”

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Quel drôle de nom, me direz-vous… Non, ce n’est pas un fil “spécial dominatrice” pour enchaîner Monsieur aux barreaux du lit… C’est un fil que j’ai fait pour m’exercer aux petits ajouts fantaisie, en m’inspirant beaucoup, bien sûr, des pages très pédagogiques de Intertwined. Cocons, zigouigouis, petits nœuds et autres… Il m’a fallu quelques mètres de fil (en additionnant les deux écheveaux, environ 285 mètres pour 130 grammes) pour avoir l’impression de les maîtriser à peu près. J’ai utilisé du mérinos gris clair pour le fil lui-même, et du mérinos blanc teint en rouge clair avec une teinture Dupont “Coquelicot” pour les “embellissements”. J’ai fait le retors avec un fil à broder métallisé rouge. Et ce n’est qu’après avoir réalisé tous ces “exercices” que je me suis lancée dans le fil “Chine impériale”.

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Cache-théière en laine élastique

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À quoi bon avoir un aussi beau service à thé s’il est gâché par un cache-théière qui ne me plaît plus ? Il y avait longtemps que je voulais en faire un qui soit parfaitement assorti… Après moult cogitations, je me suis lancée : du pur plaisir du début à la fin… jusque dans les petits “ratages”.

Ce que je l’aime, mon service à thé Jardin imaginaire en faïence de Gien ! J’aime les couleurs, les dessins, les formes, tout. Mais surtout les couleurs, et c’est là-dessus que j’ai décidé de travailler.

Le plus gros a été de “recopier” les couleurs du modèle. Je me suis donc installée à côté du plateau assorti au service avec mes bouteilles de peinture et mes godets (oui, ce sont des fonds de bouteille d’eau minérale découpés…), mes pinceaux et mon papier absorbant, et je suis partie pour faire mes mélanges. J’adore travailler avec les couleurs, c’est vraiment mon péché mignon. Une goutte de ceci, un peu de cela… Sur un petit post-it, j’ai noté mes recettes au fur et à mesure, et bien m’en a pris !

En effet, une fois la mèche peinte et étuvée, je n’ai pas du tout obtenu le résultat escompté ! J’avais mis trop de peinture ou que sais-je (si, je sais : j’avais vraiment mis trop de peinture), mais les couleurs s’étaient fondues les unes dans les autres et ne ressemblaient plus à celles du service. Pour un ratage, toutefois, le résultat était plutôt chouette et je n’ai pas mis la mèche à la poubelle ; je vous montrerai demain ce que j’en ai fait.

C’est là que j’ai été heureuse d’avoir noté la “recette” de mes couleurs et de ne pas avoir eu à les refaire. Cela ne m’a pris que quelques minutes de recommencer, avec cette fois deux fois moins de peinture, et le résultat a comblé mes attentes. Preuve en était faite en mettant la mèche sur le plateau : ce sont les bonnes couleurs, non ? J’aurais peut-être même pu mettre encore moins de peinture (c’est vrai que les Dupont sont plus concentrées que les One !).

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Vu le type de filage que j’avais en tête, et compte tenu du fait que je suis toujours une novice, la préparation de la fibre me paraissait très importante. J’ai donc passé un certain temps à diviser mes mèches et à les étirer en “méchettes” aussi fines et régulières que possible. En effet, j’avais prévu de filer en laissant les fibres s’enrouler autour d’un de ces fils élastiques transparents qu’on trouve dans les magasins de tricot, et qui servent à garantir l’élasticité des poignets de pulls, par exemple. Pour ça, n’étant pas douée d’une douzaine de mains comme Lexi Boeger, je devais faire une croix sur le geste qui consiste à étirer la fibre avant d’y laisser entrer la torsion. Ainsi que le décrit Lexi dans Intertwined, j’ai tenu le fil élastique de la main droite en l’étirant un peu, et les fibres de la main gauche, en le positionnant autour de l’élastique avec les doigts si nécessaire. Le frein était réglé assez serré pour “avaler” la laine rapidement, sans lui laisser prendre trop de torsion.

À mon grand étonnement, ça a marché ! L’écheveau était beau, léger comme je le voulais, et pourtant frisottant, donc bien élastique.

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Après blocage, séchage et mise en pelote, petite confirmation en posant la pelote près de ma chère théière : oui, ce sont toujours les bonnes couleurs (même si cela aurait été encore plus assorti avec davantage de blanc).

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Après cela, ça a été très vite vu la grosseur du fil : j’ai fait un échantillon avec des côtes 3/3, mesuré la théière puis tricoté un tube aux aiguilles circulaires, en ménageant deux fentes pour laisser émerger le bec et l’anse. Des diminutions comme pour faire un bonnet, et puis voilà ! Un “faux pompon” à boucle sur le dessus pour la touche finale a terminé l’ouvrage. Je ne me lasse pas de l’admirer, adieu la modestie !!!

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L’ancien cache-théière… eh bien, comme c’est quand même moi qui l’ai tricoté (dans les débuts), je n’ai pas le cœur à le jeter, aussi l’enverrai-je avec plaisir au premier ou à la première qui m’en fera la demande par e-mail (n’oubliez pas d’indiquer votre adresse).

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“Deux fois soie”

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Encore un anniversaire… encore une écharpe… oui, je sais, je donne l’impression de manquer d’inspiration en ce moment… Mais cela faisait un bon moment que je cherchais à travailler avec du ruban de soie.

Le ruban de soie pour broder, c’est très joli et très fin, et très cher. Au départ, lorsque j’ai commencé à étudier cette idée de ruban de soie fait maison, je pensais le tisser. J’ai trouvé mieux à en faire : l’ajouter à un fil dodu et aérien pour lui donner du peps et de la solidité tout en conservant une grande douceur (je n’aime pas les écharpes qui grattent, et vous ?).

Pour faire ce ruban, j’ai commencé par peindre un foulard en soie de 90 × 90 cm. Inutile de me casser la tête pour les motifs, vu ce que j’allais en faire, j’ai donc surtout travaillé sur les tons, en peignant des bandes disposées en étoile pour obtenir un ruban changeant. Et comme j’aime le bleu, j’ai commencé par une harmonie de bleus et de turquoise, avec une touche de vert et de mauve ici et là, sans oublier les inévitables effets de sel chers à mon enfance.

Une fois le foulard sec, je l’ai fixé au fer à repasser, puisque j’avais une nouvelle fois employé de la Pébéo Setasilk. J’adore la façon dont la soie se comporte lorsqu’on la repasse : elle se charge d’électricité statique et devient purement diabolique !!!

Après, venait le plus long et fastidieux de l’histoire : découper ce grand carré en un seul mince ruban d’environ 3 ou 4 mm de large… en tournant tout autour, bien sûr (arrivé au coin, on “tourne” pour continuer à couper le long du bord perpendiculaire). Ça occupe très bien les mains quand on regarde la télé, par exemple, mais je dois avouer que j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois pour “reposer” mes doigts. Il faut dire que parmi les 5 ou 6 paires de ciseaux qu’il y a dans cette maison, aucune ne coupe vraiment très bien (honte). Si je ne peux mettre la main sur un rémouleur, il va falloir que je m’en offre une de plus, réservée aux travaux de couture !

En tout cas, sachez qu’avec 90 × 90 cm de soie, j’ai obtenu 155 mètres de ruban. Et le mieux, c’est qu’on peut faire du ruban à partir d’un morceau de soie ayant à peu près n’importe quelle forme… Je pense aux chutes en bandes qu’on obtient quand on a coupé de quoi faire un foulard ou un coussin dans un métrage.

J’ai utilisé un mélange laine et soie en droite provenance du Mouchon, et j’ai bien l’impression que c’est jusqu’à présent une des fibres les plus enthousiasmantes qu’il m’ait été donné de travailler. Quelle douceur incroyable ! Et quel gonflant !

J’avais décidé de rester simple pour ne pas étouffer mon ruban, supposé être la star de l’écheveau. J’ai donc teint 150 g de laine et soie au micro-ondes, avec de la peinture pour soie One, pour obtenir un bleu-vert très clair sur lequel mon ruban allait trancher un peu. À ce stade du travail, je savais qui serait l’heureuse élue : il s’agissait donc de mettre en valeur le teint bronzé et les yeux très bleus d’Isabelle.

J’ai vite compris que la meilleure façon de travailler était de commencer par étirer ma laine en boudins un peu irréguliers, de la grosseur que je souhaitais, car j’allais ensuite guider le ruban qui s’enroulerait autour et je ne suis pas encore assez expérimentée pour pouvoir étirer ma fibre et guider le ruban. Il me faudrait peut-être une troisième main… ou tout simplement plus d’expérience, car les superbes résultats de Lexi Boeger dans Intertwined montrent qu’avec deux mains, on peut faire bien plus !

Ce fut le plus rapide et le plus agréable, vu la douceur aérienne de ce que j’avais dans les mains. J’aurais bien utilisé des aiguilles encore plus grosses que les n10, mais elles sont en bois et le fil refusait catégoriquement de glisser dessus ! Il va falloir que je les ponce et que je les vernisse… Sur mes n10 en bambou, en revanche, c’était un vrai bonheur. Je suis donc restée sur le même type d’écharpe qu’avec ma laine perlée “Poussin de luxe”, sauf que, histoire d’ajourer davantage (le fil était plus dodu), je n’ai fait que 6 rangs de point mousse entre les “rivières”, pour lesquelles j’ai enroulé le fil trois fois autour de l’aiguille, au lieu de deux.

Le résultat a beaucoup plu à Isabelle, qui a voulu porter cette écharpe immédiatement et ne l’a plus lâchée ! Pourtant nous étions en plein été indien toulousain… mais je suis ravie, car elle lui va très bien.

“Poussin de luxe” !

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Pour l’anniversaire de mon amie irlandaise Teresa, qui aime beaucoup le jaune, j’ai voulu tricoter une écharpe un peu hors du commun.

J’ai utilisé de la laine Falkland de chez Alysse (pour changer…) teinte en jaune au micro-ondes, avec du colorant alimentaire Vahiné acheté en grande surface. Je découvre la teinture au micro-ondes avec du colorant alimentaire ! Et je trouve ça très amusant (la fiche technique est chez Tricotin). Vous n’allez pas tarder à en voir d’autres !!!

Ici, pour obtenir un jaune bien cru, j’ai rajouté quelques gouttes de vert (ces colorants sont vendus par trois : jaune, vert, rouge).

J’ai filé un “thick’n’thin”, c’est-à-dire une laine très irrégulière, avec des portions assez fines, d’autres plus épaisses, et quelques grosses “flammes” comme on en voit sur cette fiche du site Tricotin.

Le retors était la partie la plus délicate du travail, car j’avais décidé de retordre mon célibataire jaune avec du fil à coudre sur lequel j’aurais enfilé des perles. Le mélange de perles de rocailles de couleurs et de tailles différentes a été facile à faire, dans les tons verts et bleus pour trancher sur la laine jaune. Mais alors, patience pour l’enfilage (j’ai mis toute la famille à enfiler des perles !!!) et surtout le filage, car il faut faire “glisser” les perles le long du fil à coudre pour pouvoir les “distribuer” de manière irrégulière (parfois une, parfois tout une grappe) le long du fil. Une grande quantité de perles enfilées ne facilite pas les choses pour les faire “glisser” vers le bas (je les avais enfilées directement sur la bobine). D’après cette première expérience, le mieux était d’enfiler une bonne cuiller à café de perles et de les retordre, puis de couper le fil de la bobine, enfiler une autre cuillerée de perles, rattacher le fil au retors avec un petit nœud discret et reprendre le retors, etc. J’aime beaucoup le résultat, tant pour la couleur que pour l’effet des perles. J’espère juste que cela ne sera pas trop fragile !!!

Le tricot fut le plus facile… Pour que l’on voie bien les perles et pour garder une certaine légèreté à l’écharpe, j’avais décidé de tricoter avec de grosses aiguilles (en l’occurrence des n10) pour un effet dentelle. Et j’ai procédé en mailles rivière, pour donner un peu d’irrégularité et d’originalité, en aérant encore plus. Je n’avais jamais fait ça mais ce n’est pas difficile du tout. Naturellement, avec des aiguilles n10, l’ouvrage est monté rapidement et l’écharpe a vite été finie !!! Et hop, à la Poste !

Premier crazy carding !

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Eh non, je ne pouvais pas me plonger dans le magnifique Intertwined de Lexi Boeger sans avoir envie d’essayer le crazy carding… Après tout, je n’allais tout de même pas me laisser impressionner par cette cardeuse… Voici le premier résultat : “Crazy Orange”.

Tout a commencé par une teinture (ça devient pathologique, chez moi !). Je ne sais pourquoi, j’ai eu envie d’orange pétant. J’ai donc teint une bonne dose de laine dans ma cocotte, avec un sachet de poudre Rit ; tant que j’y étais, j’ai aussi teint deux robes (une pour moi, une pour ma fille) et un body pour le p’tit dernier (je voulais faire des essais d’effet marbré : le body en coton blanc a donc été froissé et attaché en petit paquet avec de la ficelle, puis plongé tel quel dans le bain de teinture).

Les ingrédients du fil : de la laine falkland teinte en orange, donc… des petits bouts de ruban… des morceaux de fil à broder métallique DMC… du denim recyclé noir… et de la soie de sari recyclée trouvée chez Alysse.

Suivant les conseils de la prêtresse du fil fantaisie, j’ai fait des “sandwichs” avec plusieurs pincées de mon “matériel” entre deux tranches de laine orange, que j’ai passées une ou deux fois dans la cardeuse à rouleaux. Après, il n’y a plus eu qu’à diviser la nappe en mèches et en pelotons (c’est une étape que j’adore) avant de passer au filage.

Hélas, comme c’était à craindre pour une débutante comme moi, il a été difficile d’assurer les morceaux de ruban dans le filage, et ils ont eu tendance à se défiler, surtout les petits. Le reste du matériel en revanche s’est bien amalgamé. Le résultat me plaisait ; je l’ai retordu avec du fil à coudre fuchsia (pas du tout rentable en petites bobines, c’est sûr, il me faut acheter des cônes) en essayant d’arrimer convenablement les morceaux de ruban récupérés, mais là aussi il me faudra peaufiner ma technique.

Autre petit bémol, lorsque j’ai fixé la laine dans l’eau chaude, la teinture a un peu dégorgé et la couleur s’est légèrement estompée, modifiant aussi celles des morceaux de ruban. Le résultat est moins pétant, plus doux, mais ça continue à me plaire. Deviendrai-je optimiste ?

Premier fil fantaisie

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C’est en rêvant aux colliers en “laine élastique” de Laine Zinzin que j’ai fait ce premier essai – très perfectible – de laine fantaisie…

La technique était, si j’avais bien compris, d’imprimer à la laine un maximum de torsion pour l’obliger à jouer les ressorts ; en plus, j’en ai profité pour tester le côté laine tweedée en intégrant des bouloches bleues dans mon fil gris.

Je suis restée sur les harmonies de couleurs de mon fil “Atoll sous l’orage” (la version gris et bleu), puisque j’ai utilisé 50 g du shetland gris naturel que j’avais employé à cette occasion.

À la cardeuse, j’ai mêlé aux fibres grises des petits morceaux de ma laine “Atoll” coupés aux ciseaux. Un travail bien ingrat ! Couper des petits fagots de laine aux ciseaux c’est révélé assez éprouvant pour que je me retrouve avec une belle ampoule ; de plus, les bouloches tombent pas mal de la laine pendant le filage (un peu moins si on lisse bien la fibre, façon worsted), donc il faut en mettre beaucoup !

Ensuite, autant vous dire que filer ce genre de fil avec un épinglier normal relève du défi à Sainte Patience – même sur le Little Gem, dont l’orifice est quand même assez généreux. Eh oui ! vous vous en doutiez, le fil se bouscule au portillon, c’est-à-dire qu’il faut filer, s’arrêter, forcer le fil à rentrer et à s’enrouler, recommencer… Vivement l’épinglier fantaisie !

Voilà, ma petite pelote bizarroïde est là. Que vais-je en faire ? Mystère. Mais je vous montrerai, promis.