“Solstice d’hiver”

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Il m’arrive d’être un peu sauvage par rapport à la plupart des blogueuses et blogueurs qui œuvrent dans les arts créatifs. La tête dans le guidon… dans la marmite ou dans la pelote… j’organise mon temps comme je peux pour satisfaire ma gloutonnerie de bricolage, et je me méfie de ma façon de tenir les délais (il n’y a qu’à voir ma lenteur à dévoiler mes cadeaux de Noël… je vous rassure, j’en ai encore en magasin !). Si bien que je succombe rarement à la tentation de participer à des échanges. Le premier et dernier, c’était il y a presque un an, il s’agissait de mail-art. Mais récemment, les talentueuses fileuses du Forum du filage ont réussi à me convaincre et j’ai pris part en ce début d’année à un échange d’écheveaux !

Bon, j’ai beau avoir accueilli Monsieur Albert, mon bien-aimé Little Gem II, depuis plus d’un an, et la cardeuse (non encore baptisée, car je ne l’ai pas encore vraiment apprivoisée) peu de mois après, je reste une novice du filage. Il m’a donc fallu ravaler mon amour-propre pour accepter l’idée que mon écheveau irrégulier et imparfait allait tomber chez une fileuse chevronnée qui en serait peut-être déçue… Et quand l’organisatrice de l’échange, Elo (la pauvre s’est donné bien du mal et on a finalement réussi à la faire tourner en bourrique… euh, pardon, en bique… ;-), m’a annoncé le nom de ma “filleule”, Zouzou (qui n’a pas encore de blog !!! scandale !!! ;-D), ça n’a pas arrangé les choses, car j’avais pu admirer ses créations, non seulement en filage mais aussi en tricot dentelle.

L’écheveau était à envoyer pour arrivée le 1er mars, et chaque participant(e) devait remplir un bref questionnaire permettant à son parrain (j’insiste sur le fait qu’il y a des messieurs qui filent ! et d’autres qui tissent ou feutrent, tout aussi talentueusement, et ont participé à l’échange : non, les arts du fil ne sont pas réservés à la gent féminine !) ou à sa marraine de cerner ses goûts. Ma “filleule” Zouzou avait choisi pour sa part le thème… “Solstice d’hiver”. Aaaargh ! Si elle savait combien j’ai pu me gratter la tête (et pas seulement parce que ma chère fille avait ramené des poux à la maison ;-D) à ce sujet ! Et le pire, c’est qu’elle m’a avoué après avoir “dit ça comme elle aurait dit autre chose” ! Si si !

Bon, eh bien ! moi, le solstice d’hiver, ça ne m’évoquait pas grand-chose à part la visite d’un site archéologique passionnant au fin fond de l’Irlande, il y a quatre ou cinq ans… Je me voyais mal illustrer ça avec des fibres… Et, ne sachant vers où me tourner, je dois vous avouer le rouge au front que je suis allée réclamer des images de “solstice d’hiver” à Google. Et oui, c’est malheureux d’en arriver là mais je vous l’ai déjà dit : je suis une bricoleuse, pas une artiste.

Je suis tombée sur d’assez jolis couchers (ou levers ?) de soleil sur paysages enneigés. Tiens, pourquoi pas, les ciels enflammés, moi, ça m’inspire assez quand il s’agit de teindre la laine. Je tenais donc ma palette de couleurs… Autre point à prendre en compte : Zouzou n’aime que les fibres très, très douces. Donc, vigilance sur le front de la soie. Bref, après avoir tourné autour de la marmite un moment, j’ai fini par m’offrir une après-midi de teinture dans mon “laboratoire” (ma cuisine sporadiquement transformée en atelier clandestin).

J’ai eu un peu de mal à reproduire l’orange saumoné des ciels que j’avais vus, mais j’ai fini par obtenir quelque chose d’acceptable avec des peintures pour soie Dupont. J’ai teint d’une part un mélange laine et soie acheté sur le site du Mouchon, d’autre part de la soie maulbère en provenance de chez Alysse. Cette dernière m’a donné un peu de souci car elle est sortie de la cocotte minute rêche et toute raide, surtout une fois sèche ! On aurait dit du carton ! J’ai eu un moment de découragement, puis j’ai décidé d’essayer de la carder un peu pour décoller les fibres qui donnaient l’impression de s’être tout agglutinées. Avec des petits coups de carde à main précautionneux, j’ai réussi à lui redonner son aspect nuageux et brillant. Ouf !

C’est ensuite la cardeuse qui s’est chargée de l’alchimie. Je voulais recréer tout mon paysage enneigé, et j’ai choisi pour la base (la neige) du mérinos gris très clair et très doux en provenance de Nouvelle-Zélande via le site Tricotin (oui je sais, j’achète à tous les râteliers), dans lequel j’ai intégré tant bien que mal des bouboules de laine blanche, puis mon mélange laine et soie ainsi que la soie maulbère, avec pour finir quelques mèches d’alpaga noir ici et là pour faire les branches nues des arbres (tout un poème ;-). Les nappes étaient légères, harmonieuses et très douces : jusque-là, j’étais ravie de l’avancement des choses.

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C’est ensuite que ça s’est un peu gâté… J’ai eu beau faire des efforts, impossible de filer un fil régulier, ni en grosseur, ni en couleur. Je pensais avoir bien divisé et mêlé mes ingrédients mais ce ne devait pas être le cas, les nappes n’étaient pas identiques. Le résultat : deux écheveaux assez dissemblables. Grrr ! Ce n’était pas encore le chef-d’œuvre du siècle, même si j’avais une certaine tendresse pour mes couleurs.

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Avec les résidus de cardage ramassés sur le petit rouleau de la cardeuse, je me suis amusée à faire des perles assorties en laine feutrée avec de l’eau chaude et du savon de Marseille (là encore, la régularité n’était pas évidente à atteindre…), histoire de bricoler des anneaux marqueurs. Je suppose qu’une tricoteuse de dentelle n’en a jamais assez ! Une partie sont fermés (ceux qui restent sur les aiguilles), d’autres, dotés de mini-mousquetons, peuvent s’ouvrir et donc servir à marquer des repères sur les lisières du tricot.

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C’est une fois tout ça terminé et ma petite déception digérée, l’écheveau emballé dans son colis, que je me suis souvenue que moi aussi, j’allais recevoir quelque chose ! Qui était donc ma “marraine” ? Mystère et boule de gomme. Eh bien ! là, nous avons tous et toutes eu une drôle de surprise, car apparemment, Elo avait privilégié une solution un peu originale : sous couvert de “marrainage” et “parrainage” secrets, elle nous renvoyait en fait les un(e)s vers les autres : nous étions parrain/marraine et filleul(e) de la même personne…

C’est donc de Zouzou que j’ai reçu ce magnifique colis : une pelote de fil bleu d’une régularité parfaite (elle est douée pour ça !), et assez fin pour que je puisse enfin me lancer dans la dentelle (quand j’aurai un peu de temps et de sérénité devant moi) ; cinq fines et absolument superbes nappes cardées dans les tons bleu, mauve, magenta, de vraies œuvres d’art, numérotées de la plus claire à la plus foncée (le diable est dans les détails…) ; et un paquet de kid mohair bouclé merveilleusement doux ! Que j’ai hâte de pouvoir faire honneur à toutes ces belles choses ! Merci Zouzou !

L’anecdote : lorsque j’ai connu l’identité de ma “filleule”, j’ai naturellement cherché à en savoir plus sur ses goûts, et comme elle n’a pas de blog, je suis allée jeter un coup d’œil à son album photo… ce qui a achevé de me complexer… mais j’ai aussi remarqué qu’elle avait de belles pelotes régulières, rien avoir avec les affreux machins ronds et tout tassés que je faisais de mes blanches mains. Je lui ai envoyé un message pour savoir si un accessoire magique était à l’origine de cette réussite et, de fil en aiguille, nous avons papoté et elle m’a conseillé de venir confronter mes expériences à celles d’autres fileuses et tricoteuses au cours d’un “pub spinning” (café filage) à Paris. Ce que j’ai fait ! C’était la première fois que je rencontrais d’autres fileuses, et j’étais ravie de sortir un peu de mon isolement, mais c’était aussi amusant de rencontrer Zouzou et j’espérais bien ne pas faire de gaffe au sujet de l’échange. Elle m’a avoué après coup qu’elle-même avait bien ri de me voir, songeant à part elle qu’elle était ma marraine… et ignorant bien sûr que j’étais la sienne. Elo nous avait joué un bon tour, cette coquine de “Bigorneaude”.

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“Reine des Neiges”

col tricoté

Un cadeau très bling-bling pour une grande ado qui va bientôt fêter son anniversaire…

Le fil est très brillant, argenté : c’est un “alliage” de mérinos gris très clair et de glitz blanc aux proportions 50-50, que j’ai fait avec ma cardeuse. J’ai filé pour obtenir un fil épais et assez vaporeux, mais j’ai toujours beaucoup à apprendre en matière de régularité… Le fil est retordu avec un fil de Lurex blanc en provenance de Bergère de France. Le côté argenté et brillant est tout à fait au rendez-vous.

Le modèle est tout droit tiré d’une de mes récentes acquisitions, Mes accessoires signés : la Droguerie, à trouver dans la célèbre boutique parisienne ou sur son site. Il n’est pas trop compliqué, j’ai appris les mailles glissées et je me suis familiarisées avec les nopes (je n’en avais jamais fait aux aiguilles). Selon les habitudes de la Droguerie, il est possible de fabriquer une broche assortie pour le fermer mais j’ai affaire à une ado très passionnée de marques qui n’aimera déjà pas forcément ce cadeau “fait main” et sans étiquette… Donc je me suis procuré une épingle à l’effigie de son lapin préféré.

Bonnet de fillette

bonnet en laine

C’est avec la laine de mon “ratage” de “Jardin imaginaire” que j’ai tricoté ce bonnet tout simple, orné d’un gros pompon. En effet, ma petite princesse, qui a l’œil, a tout de suite accaparé la mèche “ratée” en exigeant un tricot. Vu qu’il n’y en avait que 100 g, je ne voyais pas trop quoi faire d’autre qu’un bonnet… J’ai donc filé un gros célibataire dodu (au passage, vous avez vu ? j’ai trouvé une pelotonneuse, petite mais très pratique, sur eBay !) que j’ai tricoté en côtes 3/3, aux aiguilles circulaires, pas très différemment du cache-théière que je vous ai présenté hier ! Le pompon part un peu dans tous les sens, mais c’est comme ça que je les aime.

Cache-théière en laine élastique

cache-théière

À quoi bon avoir un aussi beau service à thé s’il est gâché par un cache-théière qui ne me plaît plus ? Il y avait longtemps que je voulais en faire un qui soit parfaitement assorti… Après moult cogitations, je me suis lancée : du pur plaisir du début à la fin… jusque dans les petits “ratages”.

Ce que je l’aime, mon service à thé Jardin imaginaire en faïence de Gien ! J’aime les couleurs, les dessins, les formes, tout. Mais surtout les couleurs, et c’est là-dessus que j’ai décidé de travailler.

Le plus gros a été de “recopier” les couleurs du modèle. Je me suis donc installée à côté du plateau assorti au service avec mes bouteilles de peinture et mes godets (oui, ce sont des fonds de bouteille d’eau minérale découpés…), mes pinceaux et mon papier absorbant, et je suis partie pour faire mes mélanges. J’adore travailler avec les couleurs, c’est vraiment mon péché mignon. Une goutte de ceci, un peu de cela… Sur un petit post-it, j’ai noté mes recettes au fur et à mesure, et bien m’en a pris !

En effet, une fois la mèche peinte et étuvée, je n’ai pas du tout obtenu le résultat escompté ! J’avais mis trop de peinture ou que sais-je (si, je sais : j’avais vraiment mis trop de peinture), mais les couleurs s’étaient fondues les unes dans les autres et ne ressemblaient plus à celles du service. Pour un ratage, toutefois, le résultat était plutôt chouette et je n’ai pas mis la mèche à la poubelle ; je vous montrerai demain ce que j’en ai fait.

C’est là que j’ai été heureuse d’avoir noté la “recette” de mes couleurs et de ne pas avoir eu à les refaire. Cela ne m’a pris que quelques minutes de recommencer, avec cette fois deux fois moins de peinture, et le résultat a comblé mes attentes. Preuve en était faite en mettant la mèche sur le plateau : ce sont les bonnes couleurs, non ? J’aurais peut-être même pu mettre encore moins de peinture (c’est vrai que les Dupont sont plus concentrées que les One !).

cache-théière

Vu le type de filage que j’avais en tête, et compte tenu du fait que je suis toujours une novice, la préparation de la fibre me paraissait très importante. J’ai donc passé un certain temps à diviser mes mèches et à les étirer en “méchettes” aussi fines et régulières que possible. En effet, j’avais prévu de filer en laissant les fibres s’enrouler autour d’un de ces fils élastiques transparents qu’on trouve dans les magasins de tricot, et qui servent à garantir l’élasticité des poignets de pulls, par exemple. Pour ça, n’étant pas douée d’une douzaine de mains comme Lexi Boeger, je devais faire une croix sur le geste qui consiste à étirer la fibre avant d’y laisser entrer la torsion. Ainsi que le décrit Lexi dans Intertwined, j’ai tenu le fil élastique de la main droite en l’étirant un peu, et les fibres de la main gauche, en le positionnant autour de l’élastique avec les doigts si nécessaire. Le frein était réglé assez serré pour “avaler” la laine rapidement, sans lui laisser prendre trop de torsion.

À mon grand étonnement, ça a marché ! L’écheveau était beau, léger comme je le voulais, et pourtant frisottant, donc bien élastique.

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Après blocage, séchage et mise en pelote, petite confirmation en posant la pelote près de ma chère théière : oui, ce sont toujours les bonnes couleurs (même si cela aurait été encore plus assorti avec davantage de blanc).

cache-théière

Après cela, ça a été très vite vu la grosseur du fil : j’ai fait un échantillon avec des côtes 3/3, mesuré la théière puis tricoté un tube aux aiguilles circulaires, en ménageant deux fentes pour laisser émerger le bec et l’anse. Des diminutions comme pour faire un bonnet, et puis voilà ! Un “faux pompon” à boucle sur le dessus pour la touche finale a terminé l’ouvrage. Je ne me lasse pas de l’admirer, adieu la modestie !!!

cache-théière

L’ancien cache-théière… eh bien, comme c’est quand même moi qui l’ai tricoté (dans les débuts), je n’ai pas le cœur à le jeter, aussi l’enverrai-je avec plaisir au premier ou à la première qui m’en fera la demande par e-mail (n’oubliez pas d’indiquer votre adresse).

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Petite veste tricotée en fil “fait main”

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J’aurais pu vous montrer ça plus tôt mais j’ai traîné… C’est pourtant le tout premier tricot que j’ai réalisé avec mon propre fil ! J’ai choisi “le Frisé” pour faire de mes blanches mains ce blouson au Petit Prince. J’avais peur de je ne sais quoi, que le côté irrégulier du fil donne un ouvrage tout déformé… Eh bien non, pas du tout. Seul bémol, je n’avais plus assez de laine pour le col ! Je me suis rabattue sur ma pelote “Atoll”, une de mes premières teintures. Son côté turquoise se mariait très bien avec le marron glacé du shetland ; j’ai rajouté une fermeture Éclair bleue et, comme il me restait de la laine “Atoll”, j’ai ajouté un petit bonnet de lutin assorti… Avec l’inévitable pompon, bien sûr. Le Petit Prince était au chaud pour aller ramasser les pommes de ses compotes, cet automne !

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“Deux fois soie”

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Encore un anniversaire… encore une écharpe… oui, je sais, je donne l’impression de manquer d’inspiration en ce moment… Mais cela faisait un bon moment que je cherchais à travailler avec du ruban de soie.

Le ruban de soie pour broder, c’est très joli et très fin, et très cher. Au départ, lorsque j’ai commencé à étudier cette idée de ruban de soie fait maison, je pensais le tisser. J’ai trouvé mieux à en faire : l’ajouter à un fil dodu et aérien pour lui donner du peps et de la solidité tout en conservant une grande douceur (je n’aime pas les écharpes qui grattent, et vous ?).

Pour faire ce ruban, j’ai commencé par peindre un foulard en soie de 90 × 90 cm. Inutile de me casser la tête pour les motifs, vu ce que j’allais en faire, j’ai donc surtout travaillé sur les tons, en peignant des bandes disposées en étoile pour obtenir un ruban changeant. Et comme j’aime le bleu, j’ai commencé par une harmonie de bleus et de turquoise, avec une touche de vert et de mauve ici et là, sans oublier les inévitables effets de sel chers à mon enfance.

Une fois le foulard sec, je l’ai fixé au fer à repasser, puisque j’avais une nouvelle fois employé de la Pébéo Setasilk. J’adore la façon dont la soie se comporte lorsqu’on la repasse : elle se charge d’électricité statique et devient purement diabolique !!!

Après, venait le plus long et fastidieux de l’histoire : découper ce grand carré en un seul mince ruban d’environ 3 ou 4 mm de large… en tournant tout autour, bien sûr (arrivé au coin, on “tourne” pour continuer à couper le long du bord perpendiculaire). Ça occupe très bien les mains quand on regarde la télé, par exemple, mais je dois avouer que j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois pour “reposer” mes doigts. Il faut dire que parmi les 5 ou 6 paires de ciseaux qu’il y a dans cette maison, aucune ne coupe vraiment très bien (honte). Si je ne peux mettre la main sur un rémouleur, il va falloir que je m’en offre une de plus, réservée aux travaux de couture !

En tout cas, sachez qu’avec 90 × 90 cm de soie, j’ai obtenu 155 mètres de ruban. Et le mieux, c’est qu’on peut faire du ruban à partir d’un morceau de soie ayant à peu près n’importe quelle forme… Je pense aux chutes en bandes qu’on obtient quand on a coupé de quoi faire un foulard ou un coussin dans un métrage.

J’ai utilisé un mélange laine et soie en droite provenance du Mouchon, et j’ai bien l’impression que c’est jusqu’à présent une des fibres les plus enthousiasmantes qu’il m’ait été donné de travailler. Quelle douceur incroyable ! Et quel gonflant !

J’avais décidé de rester simple pour ne pas étouffer mon ruban, supposé être la star de l’écheveau. J’ai donc teint 150 g de laine et soie au micro-ondes, avec de la peinture pour soie One, pour obtenir un bleu-vert très clair sur lequel mon ruban allait trancher un peu. À ce stade du travail, je savais qui serait l’heureuse élue : il s’agissait donc de mettre en valeur le teint bronzé et les yeux très bleus d’Isabelle.

J’ai vite compris que la meilleure façon de travailler était de commencer par étirer ma laine en boudins un peu irréguliers, de la grosseur que je souhaitais, car j’allais ensuite guider le ruban qui s’enroulerait autour et je ne suis pas encore assez expérimentée pour pouvoir étirer ma fibre et guider le ruban. Il me faudrait peut-être une troisième main… ou tout simplement plus d’expérience, car les superbes résultats de Lexi Boeger dans Intertwined montrent qu’avec deux mains, on peut faire bien plus !

Ce fut le plus rapide et le plus agréable, vu la douceur aérienne de ce que j’avais dans les mains. J’aurais bien utilisé des aiguilles encore plus grosses que les n10, mais elles sont en bois et le fil refusait catégoriquement de glisser dessus ! Il va falloir que je les ponce et que je les vernisse… Sur mes n10 en bambou, en revanche, c’était un vrai bonheur. Je suis donc restée sur le même type d’écharpe qu’avec ma laine perlée “Poussin de luxe”, sauf que, histoire d’ajourer davantage (le fil était plus dodu), je n’ai fait que 6 rangs de point mousse entre les “rivières”, pour lesquelles j’ai enroulé le fil trois fois autour de l’aiguille, au lieu de deux.

Le résultat a beaucoup plu à Isabelle, qui a voulu porter cette écharpe immédiatement et ne l’a plus lâchée ! Pourtant nous étions en plein été indien toulousain… mais je suis ravie, car elle lui va très bien.

“Poussin de luxe” !

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Pour l’anniversaire de mon amie irlandaise Teresa, qui aime beaucoup le jaune, j’ai voulu tricoter une écharpe un peu hors du commun.

J’ai utilisé de la laine Falkland de chez Alysse (pour changer…) teinte en jaune au micro-ondes, avec du colorant alimentaire Vahiné acheté en grande surface. Je découvre la teinture au micro-ondes avec du colorant alimentaire ! Et je trouve ça très amusant (la fiche technique est chez Tricotin). Vous n’allez pas tarder à en voir d’autres !!!

Ici, pour obtenir un jaune bien cru, j’ai rajouté quelques gouttes de vert (ces colorants sont vendus par trois : jaune, vert, rouge).

J’ai filé un “thick’n’thin”, c’est-à-dire une laine très irrégulière, avec des portions assez fines, d’autres plus épaisses, et quelques grosses “flammes” comme on en voit sur cette fiche du site Tricotin.

Le retors était la partie la plus délicate du travail, car j’avais décidé de retordre mon célibataire jaune avec du fil à coudre sur lequel j’aurais enfilé des perles. Le mélange de perles de rocailles de couleurs et de tailles différentes a été facile à faire, dans les tons verts et bleus pour trancher sur la laine jaune. Mais alors, patience pour l’enfilage (j’ai mis toute la famille à enfiler des perles !!!) et surtout le filage, car il faut faire “glisser” les perles le long du fil à coudre pour pouvoir les “distribuer” de manière irrégulière (parfois une, parfois tout une grappe) le long du fil. Une grande quantité de perles enfilées ne facilite pas les choses pour les faire “glisser” vers le bas (je les avais enfilées directement sur la bobine). D’après cette première expérience, le mieux était d’enfiler une bonne cuiller à café de perles et de les retordre, puis de couper le fil de la bobine, enfiler une autre cuillerée de perles, rattacher le fil au retors avec un petit nœud discret et reprendre le retors, etc. J’aime beaucoup le résultat, tant pour la couleur que pour l’effet des perles. J’espère juste que cela ne sera pas trop fragile !!!

Le tricot fut le plus facile… Pour que l’on voie bien les perles et pour garder une certaine légèreté à l’écharpe, j’avais décidé de tricoter avec de grosses aiguilles (en l’occurrence des n10) pour un effet dentelle. Et j’ai procédé en mailles rivière, pour donner un peu d’irrégularité et d’originalité, en aérant encore plus. Je n’avais jamais fait ça mais ce n’est pas difficile du tout. Naturellement, avec des aiguilles n10, l’ouvrage est monté rapidement et l’écharpe a vite été finie !!! Et hop, à la Poste !

Premier crazy carding !

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Eh non, je ne pouvais pas me plonger dans le magnifique Intertwined de Lexi Boeger sans avoir envie d’essayer le crazy carding… Après tout, je n’allais tout de même pas me laisser impressionner par cette cardeuse… Voici le premier résultat : “Crazy Orange”.

Tout a commencé par une teinture (ça devient pathologique, chez moi !). Je ne sais pourquoi, j’ai eu envie d’orange pétant. J’ai donc teint une bonne dose de laine dans ma cocotte, avec un sachet de poudre Rit ; tant que j’y étais, j’ai aussi teint deux robes (une pour moi, une pour ma fille) et un body pour le p’tit dernier (je voulais faire des essais d’effet marbré : le body en coton blanc a donc été froissé et attaché en petit paquet avec de la ficelle, puis plongé tel quel dans le bain de teinture).

Les ingrédients du fil : de la laine falkland teinte en orange, donc… des petits bouts de ruban… des morceaux de fil à broder métallique DMC… du denim recyclé noir… et de la soie de sari recyclée trouvée chez Alysse.

Suivant les conseils de la prêtresse du fil fantaisie, j’ai fait des “sandwichs” avec plusieurs pincées de mon “matériel” entre deux tranches de laine orange, que j’ai passées une ou deux fois dans la cardeuse à rouleaux. Après, il n’y a plus eu qu’à diviser la nappe en mèches et en pelotons (c’est une étape que j’adore) avant de passer au filage.

Hélas, comme c’était à craindre pour une débutante comme moi, il a été difficile d’assurer les morceaux de ruban dans le filage, et ils ont eu tendance à se défiler, surtout les petits. Le reste du matériel en revanche s’est bien amalgamé. Le résultat me plaisait ; je l’ai retordu avec du fil à coudre fuchsia (pas du tout rentable en petites bobines, c’est sûr, il me faut acheter des cônes) en essayant d’arrimer convenablement les morceaux de ruban récupérés, mais là aussi il me faudra peaufiner ma technique.

Autre petit bémol, lorsque j’ai fixé la laine dans l’eau chaude, la teinture a un peu dégorgé et la couleur s’est légèrement estompée, modifiant aussi celles des morceaux de ruban. Le résultat est moins pétant, plus doux, mais ça continue à me plaire. Deviendrai-je optimiste ?

“Blush de sorcière”

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Pas question de me laisser intimider par cette cardeuse ! Pour utiliser l’angelina à reflets violet électrique commandé chez Alysse, j’ai décidé de faire un fil mauve nuancé, avec lequel je compte tricoter un petit paletot pour une certaine fillette.

J’ai donc cardé un mélange d’acrylique blanc et d’angelina violet avec ma laine. À la base, 200 grammes de falkland teints dans quatre tons différents : deux mauves (l’un est un peu plus soutenu que l’autre mais je les aurais voulus encore plus différents), un rose, un gris, le tout en combinant deux teintures pour soie One dans des proportions variables : Sophisticated Purple Rain et Ebony Black.

J’ai commencé par mettre de côté à peu près un tiers de chaque coloris, et j’ai cardé le reste en mélangeant tout les tons avec l’angelina. Cela a donné une belle nappe mauve très aérienne, comme de la barbe à papa, traversée selon l’éclairage de reflets violets. J’aurais dû mettre plus d’angelina : avec seulement 10 %, j’ai été un peu petite joueuse.

Après avoir étiré la nappe de barbe à papa en petits pelotons prêts à filer, j’ai fait de même avec les coloris séparés mais au lieu de les embobiner, je les ai déchirés en tronçons de longueurs inégales. J’ai filé une partie de la fibre en prenant au hasard des morceaux des coloris “bruts” non cardés et des morceaux de “barbe à papa”, disposés à portée de main sur un plateau, et j’ai réalisé un autre brin en “barbe à papa” toute seule.

Mon projet était de retordre un fil “patchwork” et un fil “barbe à papa”, et c’est ce que j’ai réussi à faire avec une bobine, mais je dois vous avouer que je suis très forte pour faire des erreurs de calcul si bien qu’au final, mes écheveaux sont tous différents ! Il y a donc un écheveau reflétant fidèlement mon projet de départ ; le second est un retors de fil “barbe à papa” et de fil “patchwork” mais sans “barbe à papa” dedans… Je pense que vous ne me suivez plus du tout… Et le troisième est un retors navajo du fil “barbe à papa” qui me restait, et qui n’est pas mal du tout.

Heureusement que je fais de la layette ! Je pense que je vais quand même pouvoir me débrouiller avec ce que j’ai pour bidouiller un joli paletot, que je vous montrerai dès qu’il sortira des aiguilles. J’ai beaucoup d’en cours en ce moment, donc ce ne sera pas pour demain, mais j’ai encore un peu de temps avant l’anniversaire de la jeune demoiselle en question.