“Ma tasse de thé”

filage

Voici le quatrième écheveau de ma collection inspirée des arts de la table.

Lorsque j’ai visité l’atelier de poterie et d’émaux de La Boissonnière, dans le Cantal, j’ai craqué sans hésiter sur ce magnifique bol. C’était exactement ce qu’il me fallait pour mon ramen de midi. Ce succulent bouillon de légumes et de viande agrémenté de nouilles, c’est le plat tout-en-un parfait des jours où, au beau milieu d’un projet palpitant, je n’ai aucune envie de m’interrompre dans ce que je fais pour manger. Mais où il faut bien avaler quelque chose sous peine de s’évanouir comme une lady au corset trop serré…

Les couleurs devaient forcément m’inspirer un écheveau tout en douceur, le voici.

“Ma tasse de thé”

filage

Voici le troisième écheveau de ma collection inspirée des arts de la table. Cette fois-ci, je me suis plongée dans les délicates nuances d’un ensemble en porcelaine russe chiné par ma mère dans une brocante. Je l’aime tant que je ne m’en sers que très rarement, ce qui est idiot, vous en conviendrez.

Il m’a fallu deux écheveaux seulement 😉 pour rendre les différents tons de bleu avec la petite touche d’or. Le relief évoque la rondeur des motifs et les pétales des fleurettes.

“Ma tasse de thé”

filage

Voici le deuxième écheveau de ma collection inspirée des arts de la table : je l’ai filé pour le thème de filage du mois de février de Tricotin. Il s’agissait de s’inspirer d’une matière. C’est un sujet qui m’est cher. Quand je tombe amoureuse d’un bel objet, c’est souvent sa matière qui me séduit en premier. J’aime le bois, le métal, la pierre… et bien sûr les fibres, ça vous le savez 😉

Je crois à l’entrecroisement des belles choses qui influencent notre vie et je pense que de nombreuses matières peuvent venir inspirer notre filage. Par exemple, si je m’inspirais du bois, je pourrais essayer de reproduire les couleurs d’une branche, d’une souche desséchée, d’un morceau de bois flotté, d’une latte de plancher soigneusement polie ; je pourrais réfléchir à sa texture – douce ? rugueuse ? satinée ? – pour modeler mon fil ; je pourrais carrément insérer des morceaux de bois dans mon écheveau… ou choisir de filer du tencel, une fibre fabriquée à partir de pulpe de bois !

En l’occurrence, j’ai voulu m’attacher à un objet que j’aime beaucoup et qui rythme mes journées, ma théière préférée. Elle est en fonte et c’est sa texture légèrement grenue qui m’a le plus inspirée, même si ce fut aussi un point important d’essayer de rendre son aspect légèrement satiné. Figurez-vous que j’ai dû m’y prendre à trois fois ! Le premier écheveau évoquait plutôt l’astrakan ; le deuxième… eh bien le deuxième était moche, tout simplement. Le troisième me plaît enfin.

“Ma tasse de thé”

tasse

C’est une expression toute faite qui me va comme un gant, moi qui bois des litres de thé ! Forcément, je craque volontiers, de temps en temps, sur un bol original, une belle théière… Il faut dire qu’il n’y a pas que les fibres qui m’affolent (ce serait trop facile), j’aime les arts de la table. Faïence élégante, cristal taillé, verre recyclé, coupelles de toute sorte, j’adore ! Cette année, j’ai décidé de m’inspirer de mes pièces préférées ou au contraire des plus quotidiennes pour créer une série d’écheveaux.

Je commence par la tasse dans laquelle je bois mon premier thé de la journée. Pour les couleurs de la photo, et parce que la météo s’y prête davantage aujourd’hui, c’est du chocolat qu’elle contient ! L’écheveau est très simple, un seul brin en 100% mérinos, cardé dans les tons veloutés de cette faïence portugaise aux faux airs cérusés.

Une nouvelle “Rose des Vents”

filage artisanal

Après l’édition “Poséidon” de ma collection “Rose des Vents”, qui regroupe des lots d’écheveaux en teintes assorties, voici “Déméter”. Déméter est, dans la mythologie grecque, la déesse des moissons et des récoltes. Voici donc des tons de blé, de fruits mûrs et de vignes prêtes pour les vendanges, mélangés en un dégradé qui fait la roue.

Je suis très mécontente du rendu de mes photos : difficile de montrer les véritables teintes, qui sont en réalité plus riches et plus profondes. L’image qui s’en rapproche le mieux est celle des boules de laine avant filage, sur fond blanc.

filage artisanal filage artisanal filage artisanal

 

Ma collection “Précieuses”

tissage artisanal

J’ai pris un plaisir intense à réaliser les six écharpes de cette collection qui sera le bijou de mon marché de Noël. Grâce aux merveilleuses nappes dégradées de Midian, j’ai pu explorer une idée qui me titillait depuis longtemps : utiliser en chaîne comme en trame un fil dégradé qui se “croise” pour obtenir une sorte de dégradé en diagonale permettant une multitude de nuances dans la même palette de tons.

La première écharpe (bleu et gris) que j’ai faite est à moi (on n’est jamais si bien servi que par soi-même…) ; je la porte depuis plus d’un an et elle n’a pas bougé . Je pense que le fait de retordre le fil en navajo (trois brins) y est pour beaucoup. Non seulement le tomber du tissu est vraiment chouette, mais c’est du solide ! Le fil est resté très doux, on a du mal à croire qu’il ne contient que 10% de soie… Mais bon, c’est quand même du mérinos très fin (environ 19 microns), les personnes qui le travaillent ne croient plus depuis belle lurette au dicton “la laine, ça gratte” 😉

tissage artisanal

La Rose des Vents de Poséidon

fils sssortis

Difficile, à la lecture du cours de mélanges de couleurs par cardage ou peignage de WoolWench, de ne pas se laisser tenter par toutes sortes d’expérimentations. Moi qui suis et serai toujours fidèlement amoureuse de ma cardeuse Strauch, je me suis laissé tenter par d’autres façons de carder, et c’est en lisant cet ebook exhaustif que j’ai décidé d’apprivoiser les peignes et le diz que je gardais pieusement de côté. Révélation ! Autant je ne me passerais pas de ma cardeuse, autant, oui, les peignes ont leurs usages (comme les cardes, la “blending board” ou palette de cardage… et j’espère pouvoir bientôt vous parler du fameux “hackle”). En particulier pour créer rapidement de nouveaux coloris en petites quantités.

Par exemple, pour les dix coloris photographiés, je n’ai utilisé que deux nuances de bleus pour les cinq premiers tons ; j’ai ajouté du noir et/ou du blanc en quantités variables pour les cinq autres.

Je tchatais justement avec une cliente (coucou Fabienne !) férue de freeform et je me suis dit que les mini-écheveaux pouvaient intéresser des créatrices et créateurs passionnés de couleurs et de mélanges divers. Du coup, j’ai eu envie de tester des “recettes” de dégradés avec mes chers petits peignes… J’y ai pris un plaisir énorme, tout au long de ces vingt-cinq heures de peignage, filage, retors, mise en écheveau, etc. En disposant mes rubans de laine puis mes écheveaux en rosace pour les photographier, j’ai forcément pensé à la rose des vents qui m’a donné le nom d’une nouvelle collection que j’espère très prometteuse. Et pour ce premier essai tout en nuances de bleus, quel meilleur parrain choisir que Poséidon ?

Pour vous rafraîchir la mémoire – mais pour certains et certaines d’entre vous, les années collège ne sont sans doute pas si loin – Poséidon, dans la mythologie grecque, c’est le dieu des mers et des océans. Je suis née au bord de l’Atlantique et bien que j’en vive éloignée depuis plus de la moitié de ma vie, il résonne toujours en moi, avec ses marées d’équinoxe furieuses dont les vagues vous écrabouillent sur le sable, et ses marées basses d’huile qui reflètent le soleil et les nuages… Petite fille, je me sentais à demi sirène. Le conte d’Andersen, d’ailleurs, me passionnait. Je songe déjà à des mélanges de couleurs pleins de fibres brillantes évoquant ces créatures mythiques. À bientôt, alors !