Vanda

filage d'art violet orchidée vanda

De temps en temps, je suggère aux fileurs et fileuses du forum Tricotin de travailler sur une couleur. Comme je suis dans une phase “violet”, j’ai décidé de leur proposer de se joindre à moi durant le mois de juin. Qu’il soit aubergine, mauve, parme, prune, lilas, héliotrope, orchidée ou autre, ils devaient me montrer leur violet préféré.

Pour ce qui me concerne, la réponse est : tous, forcément ! Je me suis donc amusée à piocher dans mes sacs de fibres colorées tout ce que j’avais comme nuances de violet, puis j’ai créé des coloris intermédiaires en les mélangeant avec une paire de peignes. Il ne me restait plus qu’à filer un fil à petits nœuds d’une multitude de nuances de violet, sur un fond mauve tendre. Ma Vanda (c’est le petit nom de cette superbe orchidée violette que je chouchoute depuis des années, et qui me le rend plusieurs fois par an en grappes de fleurs opulentes) l’a tout de suite adopté !

filage d'art violet orchidée vanda filage d'art violet orchidée vanda

Une poignée de boucles

fil artisanal boulé mohair

Il y a peu, le magazine PLY a consacré tout un numéro aux fils bouclés, et j’avoue qu’en tant que tisseuse, j’ai pour eux une tendresse particulière. Je ne sais pas si celles et ceux parmi vous qui taquinent le rouet en faites souvent, et si vous aimez les tricoter, mais pour ma part, je suis tout à fait séduite par leur texture qui semble “sauter” hors du tissu ou du tricot en criant : “Touchez-moi, touchez-moi !” J’apprécie leur relief grenu et la façon dont ils accrochent la lumière. Pour le mois de mai, j’ai donc proposé ce thème de réflexion aux fileuses et fileurs du forum Tricotin.

Pour ma part, je me suis plongée dans mon PLY et j’ai épluché le premier article sur le bouclé, une “recette” de bouclé “classique” rédigée par la fabuleuse Jacey Boggs.

Pour commencer, j’ai teint du mohair (pour les boucles) et de la soie (pour les deux fils fins destinés à les “piéger”). Eh oui, j’ai parfois tâté du bouclé, ici et là, et pourtant je ne m’étais encore jamais décidée à utiliser du mohair, alors qu’on m’a souvent dit que les qualités intrinsèques du mohair en faisaient la meilleure fibre possible pour obtenir des boucles bien rondes ! Il était temps de combler cette lacune.

fil artisanal boulé mohair

En suivant les conseils distillés dans l’article, j’ai filé la soie assez fin pour réaliser le premier fil du retors (le core), autour duquel le fil de mohair devait venir s’enrouler. Jacey Boggs conseille de le filer en S (dans le sens antihoraire), avec très peu de torsion, car on va venir en rajouter en réalisant le premier retors, également en S. Il faut prendre son temps pour peaufiner le réglage du rouet afin d’obtenir un fil fin, peu tordu mais tout de même solide.

Ensuite, j’ai filé le mohair en Z (dans le sens horaire), un peu plus gros mais pas trop, et moyennement tordu (c’est ce qu’on appelle le wrap).

Pour le premier retors, j’ai laissé le fil de mohair s’enrouler autour du fil de soie dans le sens antihoraire (en S) en le maintenant à 90°, et en le repoussant vers le haut entre le pouce et l’index à intervalles réguliers pour former de jolies boucles bien rondes. Pas évident, c’est un geste à saisir, mais c’est amusant. En revanche, mieux vaut ne pas trop s’attacher à ces jolis ronds, ils sont pas mal chahutés en passant par les anneaux du rouet avant de s’enrouler sur la bobine…

fil artisanal boulé mohair

Ensuite, j’ai repris le fil de soie qui me restait et je l’ai repassé rapidement dans le rouet (en S) pour lui ajouter un peu de torsion, afin qu’il en contienne à peu près autant que celui de départ, une fois retordu (cela devient le binder). Vous me suivez toujours ?

Là, il ne restait plus qu’une étape : le second retors. Il se fait en Z, et le second fil de soie doit venir piéger les boucles pour qu’elles ne glissent plus le long du premier fil de soie. Il faut en profiter pour remettre en place celles qui ont été télescopées par les anneaux du rouet. On apprécierait d’avoir une main supplémentaire pour le faire, mais bon, on y arrive.

Un petit shampoing dans l’eau chaude pour le blocage, et voilà, c’est terminé !

Il me restait un peu de fil de soie, je l’ai retordu en navajo, il n’y a pas beaucoup de métrage mais il pourra toujours trouver une place dans un tissage fantaisie…

fil artisanal boulé mohair fil artisanal boulé mohair

Trois p’tits coquelicots

Pointillisme ou tachisme, que préférez-vous ? Quand je parle à des fileuses ou des fileurs, je sais que je parle généralement à des passionné(e)s de couleur… c’est pourquoi j’ai embêté les artistes en fibres du forum Tricotin, le mois dernier, au sujet de la difficulté que l’on peut avoir à réaliser des fils présentant des plages de couleurs très réduites (j’avais fait un essai à ce sujet dans les thèmes des mois de mars 2016 et d’août 2016), ou bien des fils tweedés ou mouchetés.

Mes écheveaux étaient prêts fin mars mais il y a eu par ici comme un bizarre petit tourbillon spatio-temporel qui s’appelle les “vacances”… (des autres !) et impossible de trouver un moment calme pour les photographier et prendre le temps de venir vous écrire une ligne. Enfin, me revoilà.

Comme beaucoup, j’ai voulu travailler sur ce côté tweedé sur lequel nous sommes si nombreux à achopper dans le domaine du filage.

En s’inspirant de ce thème, Midian a filé un beau fil en suivant la méthode de Grace Shalom Hopkins (dans son ouvrage Blend, page 100) pour réaliser des rolags tweedés. Je l’avais aussi en ligne de mire (normal, on a les mêmes lectures ;-). J’envisageais également d’obtenir ce genre de résultat en cardant fibres longues et fibres courtes avec ma cardeuse, je n’arrive pas à me souvenir de l’endroit où j’avais repéré ce conseil.

Et enfin, Tine a partagé il y a peu sur son blog une vidéo proposant une autre façon de faire qui m’a tentée.

Au bout du compte, trois méthodes ! Vous me connaissez, ce n’est pas mon genre de réfléchir pour choisir la meilleure : en filage comme dans bien d’autres domaines, rien ne vaut l’expérimentation, donc je n’aime rien tant que multiplier les exercices et comparer le résultat.

Ainsi, ma démarche a été de séparer mes fibres (mérinos long en mèche dans des tons de verts, mérinos court rouge et orangé pour feutrage en nappe : je voulais reproduire un champ de coquelicots, un thème souvent traité en peinture) en trois parties afin de tester les trois méthodes.

Voici dans l’ordre les rolags, la nappe contenant des fibres longues et courtes, et la nappe ne contenant que des fibres longues, avec à côté les courtes que je voulais insérer dedans en utilisant la méthode partagée par Tine.

cardage fil tweed artisanal

Et voici, toujours dans l’ordre, les écheveaux qui en résultent.

cardage fil tweed artisanal

J’ai beau les retourner dans tous les sens, j’ai du mal à trouver une différence entre les deux premiers – celui réalisé avec les rolags et celui fait avec la nappe cardée.

En revanche, le troisième est nettement différent (et pas seulement parce qu’il est plus fin). Je trouve que les taches de couleur se rapprochent beaucoup plus de l’effet tweedé. Mais pas toutes : certaines sont clairement trop grosses. Ceci vient du fait que la technique n’est pas simple à maîtriser, elle demande de la concentration et de l’application, et pour tout dire je l’ai trouvée passablement épuisante (mais j’avais peut-être filé de longues heures ce jour-là)… donc si vous voulez l’essayer, commencez avec un petit écheveau et avec un fil pas trop fin. Cependant, je crois qu’avec l’habitude, on peut maîtriser ses effets comme si on posait des taches de couleur sur une toile, et là je me suis sentie en plein dans le thème 🙂

cardage fil tweed artisanal

Le gris du ciel

filage d'art

Je ne sais pas comment c’était chez vous, mais moi, je n’ai pas beaucoup vu le soleil en janvier ! C’est pourquoi, en février, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de s’inspirer du gris, soit en teinture, soit en piochant dans des toisons gris naturel, soit par mélanges de fibres, pour évoquer les moments où “le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle”…

Moi j’ai fait tout simple, j’ai cardé des fibres naturelles, du gotland pour sa merveilleuse couleur d’orage, de la soie, un peu de mérinos et pas mal de lapin angora, là encore dans des coloris “nature”. J’ai très peu tordu, je voulais un résultat très aéré, aérien… Cela ne se voit sans doute pas à l’image, mais c’est un fil moelleux comme un nuage.

Un grand merci, bien sûr, à Fiston qui m’a créé tout un petit troupeau de moutons en papier – il compatit à ma frustration de ne pas en avoir un pour de vrai !

filage d'art filage d'art

“Ma boîte préférée”

écheveau d'art dans une boîte

En décembre dernier, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin un thème de filage un peu ludique.

J’ai commencé par leur rappeler une observation que l’on fait souvent en période de fêtes : pour les enfants d’un certain âge (mettons de deux à quatre ou cinq ans environ), inutile de trop se casser la tête à la recherche du cadeau parfait, car ils vont surtout s’amuser avec l’emballage. Eh oui, on en a vu des tableaux d’éveil laissés de côté pour un temps pendant que le petit s’amusait avec le beau papier qui fait tellement de bruit quand on le froisse ou qu’on le déchire… sans oublier, bien sûr, les bolducs dorés ou frisottés d’un habile coup de ciseaux.

Sans aller jusque-là, moi, je suis très sensible aux emballages, au packaging et surtout aux jolies boîtes. Si vous voulez me vendre des biscuits à la cannelle alors que j’ai horreur de ça, placez-les dans une jolie boîte en fer-blanc rétro et je sors mon porte-monnaie !

Comme c’était l’époque des boîtes de toutes les couleurs et de toutes les tailles amoncelées sous le sapin, je leur ai suggéré de se pencher sur ce thème pour filer un écheveau qui tiendrait tout juste dans la boîte dont il serait inspiré : “Vous n’avez pas le temps ? Choisissez une boîte de pastilles ! Vous avez prévu de vous tricoter un pull avec ? Prenez carrément un carton à chapeaux… Il y a forcément chez vous une jolie petite boîte qui vous plaît, boîte de bonbons ou de chocolats, boîte à gâteaux ou à thé, luxueux emballage de parfum ou même écrin à bijoux. Cherchez à reproduire ses couleurs, sa texture, ses motifs, que sais-je. Évaluez la juste quantité de fibres – attention, les fibres foisonnent : l’écheveau terminé occupera moins de place que les fibres qui le composent quand elles volent en liberté. Puis filez, retordez si c’est prévu, rangez l’écheveau dans la boîte et prenez une jolie photo !”

Pour ma part, j’ai joué sur le côté festif des fêtes de fin d’année en essayant de faire des compromis avec un planning chargé et j’ai donc choisi une toute petite boîte… Mais l’exercice était tellement amusant que j’ai eu envie de m’y prêter à nouveau et d’en faire la base d’une nouvelle collection d’écheveaux.

Un collier

collier en fil fantaisie

Les fêtes sont passées, avec leur lot de clinquant et de paillettes. Pour la Saint-Sylvestre, vous vous êtes peut-être mis(es) sur votre 31 (c’était de circonstance…). Moi, ma faiblesse, ce sont les beaux bijoux ; je ne suis pas très sensible aux matières précieuses mais j’adore les pièces artisanales soignées, surtout les perles au chalumeau.

Du coup, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de créer un écheveau qui puisse être porté comme un collier !

Moi, je suis partie de très belles perles au chalumeau signées Catherine Gendreu, auxquelles j’ai ajouté quelques autres perles de différents formats tirées de mes divers sacs à malice… Puis j’ai cardé des rolags de laine et soie pour aller avec. Je voulais que les perles ressortent bien donc je suis restée dans des tons pastel en ce qui concernait les fibres.

J’ai enfilé les plus grosses perles sur des mèches individuelles de laine pour les inclure lors du filage du premier brin ; pour ce qui est des perles de rocaille, je les enfilais directement sur le fil au fur et à mesure.

Ensuite, pour obtenir de la texture, j’ai fait successivement deux retors navajos et un retors andin, ce qui m’a donné un métrage permettant d’enrouler le fil trois fois autour du cou, façon sautoir. C’est le léger excès de torsion donné pendant le dernier retors qui fait twister le fil sur lui-même.

Noël blanc sur Ouessant

filage artisanal laine et coton

Brr, le temps s’est bien rafraîchi, c’est de saison ! J’ai donc proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin, ce mois-ci, le thème “Bien au chaud”. Je leur ai demandé comment ils s’y prenaient pour faire un fil bien chaud, à s’enrouler autour du cou en écharpe ou en col moelleux, ou dans lequel tricoter le “shrug” destiné à nous protéger des courants d’air.

On dit que les fils “woolen” sont les plus chauds car ils captent beaucoup d’air. Pourtant, on file rarement un vrai fil “woolen”. La recette consacrée : utiliser des fibres cardées en rolag et les filer en long draw sans les lisser ni les surtordre. Le fil obtenu sera plus fragile car il aura tendance à boulocher, certes, mais il sera plus léger et plus moelleux. Ply Magazine a consacré tout un numéro à cette technique.

C’est ce que j’ai voulu essayer de faire. J’ai donc cardé mes fibres (en ajoutant des bouloches de coton pour faire la “neige” et rester dans le thème…) et j’ai roulé les nappes pour faire une sorte de rolag géant que je comptais étirer depuis le bout. Mais ce n’était pas très pratique, donc je me suis contentée d’en arracher des poignées que j’ai filées sur le pli en long draw. J’ai ensuite retordu le fil sur lui-même (les bouloches de coton ne sont pas toutes restées dedans, comme c’est souvent le cas, donc il y avait de la fausse neige un peu partout par terre dans mon atelier, ce qui a beaucoup fait rire le passeur d’aspirateur), et voilà “Noël blanc sur Ouessant” !

filage artisanal laine et coton filage artisanal laine et coton filage artisanal laine et coton

Le Lac des cygnes

filage plumes

Le filage, c’est un art. Il ne fait pas partie de la sainte-famille des Beaux-Arts – l’architecture, la peinture, la sculpture et la gravure – qui est fixée dans le marbre depuis l’époque classique, et pourtant c’est un art. Disons qu’il appartient aujourd’hui au domaine des “arts appliqués”, même si nous ne nous sommes pas encore assez fait entendre pour entrer dans la famille des métiers d’art (ça viendra !).

La couleur, la texture, le geste technique, tout y est ; quant à l’inspiration, c’est bien ce dont nous parlons chaque mois dans la rubrique “Thème du mois” du forum Tricotin. Mais je pense qu’un artiste qui ne s’intéresserait qu’à son art de prédilection – un chanteur lyrique qui ne se soucierait guère de littérature, un sculpteur qui ne visiterait pas les galeries de peinture, un danseur qui n’irait pas au théâtre – se limiterait dans son processus de création.

En tant que fileuse ou fileur, vous arrive-t-il de loucher sur les réalisations d’un maître de la Renaissance pour choisir une palette de couleurs, de rêver devant les courbes d’un Rodin, de chiper des outils ou des fournitures aux “collègues” : ses perles au joaillier, ses rouages à l’horloger, ses contrastes au photographe ?

Pour ma part, une fois n’est pas coutume, je me suis penchée sur le sixième art, en particulier la danse, sous l’égide de la muse Terpsichore. Cela étonnera sans doute les gens qui me connaissent car s’il y a bien un type de spectacle qui ne m’attire pas, c’est le ballet. Mais bon, j’ai vu Les Chaussons rouges, comme (presque) tout le monde (avant tout parce que j’avais été très émue à la lecture du conte d’Andersen et que j’adore la chanson éponyme signée Kate Bush)…

… et aussi, bien sûr, Le Lac des cygnes. Tout le monde en a entendu ou vu un passage, et on en voit de beaux extraits dans le film Black Swan, avec une esthétique superbe.

D’accord, d’accord, vous me voyez venir… ce qui me plaît dans le ballet, ce sont les costumes, bien sûr.

Voici donc mon cygne blanc et son inévitable corollaire, le cygne noir.

Encore un peu de teinture, ça vous dit ?

fil dégradé teint à la main

Pour le mois d’août, j’avais proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de faire de la teinture après filage, et nous avons exploré plusieurs options. Pour ma part, j’avais commencé par une teinture unie, puis une tachetée. J’envisageais de faire aussi un dégradé et j’avais envie de tester la méthode du tricotin automatique, mais je n’avais pas le matériel nécessaire sous la main. Et puis j’ai réglé ce problème 😉

Ensuite, j’ai commencé par filer 100g de mélange laine et soie. Il y a environ 325 m. Je l’ai fait avaler à mon tricotin pour obtenir un long tube tricoté que j’ai mis à tremper quelques heures avant de le disposer sur mon film alimentaire et d’ajouter mes couleurs à la seringue (quatre teintes, du noir au saumon en passant par un violet et un rose foncé). Je les ai réparties à la main, avec des gants, avant de superposer une seconde couche de film alimentaire, de rouler soigneusement le paquet et de fixer la teinture à la cocotte-minute. Une fois le tout refroidi, j’ai rincé le tricot, je l’ai passé dans mon essoreuse et je l’ai défait pour le mettre en écheveau pendant qu’il était encore humide. Voilà, vous savez tout…

Pour ma part, j’aime beaucoup le résultat : à refaire !

fil dégradé teint à la main fil dégradé teint à la mainfil dégradé teint à la main fil dégradé teint à la main

Exercices de teinture

écheveaux filés et teints à la main

Pour le mois d’août, j’ai proposé aux fileuses et fileurs du forum Tricotin de faire de la teinture – pour celles et ceux qui n’en faisaient pas, c’était peut-être l’occasion de se lancer… Après tout, on me le répète assez souvent que je suis un démon tentateur 😉

Dans le milieu du filage, on a généralement l’habitude de teindre de la mèche avant de la filer, comme par exemple pour réaliser un écheveau “fractal”, ainsi que je l’avais proposé en avril. Ce mois-ci, il s’agissait de faire le contraire : filer un écheveau (à base de fibres naturelles, blanches ou autres), puis le teindre.

La première question qu’on peut légitimement se poser avant de décider de teindre après le filage, c’est forcément : pourquoi ?

Eh bien, pour plein de raisons.

Par exemple, une mèche nature est toujours plus facile à filer qu’une mèche teinte. Je lis beaucoup de plaintes sur le forum et ailleurs au sujet de mèches feutrées pendant la teinture qui deviennent impossibles à étirer… qu’il faut pré-étirer, ce qui fond parfois un peu trop les couleurs, etc. Si on teint après le filage, on n’a pas ce problème.

Ensuite, je trouve qu’un fil teint en uni comme celui-ci a toujours plus de relief et de nuances qu’un fil réalisé à partir d’une mèche uniforme. Il n’y a clairement pas photo en ce qui me concerne, même si cela ne rend pas forcément en photo, justement (mais je trouve ces images assez fidèles). En plus, je suis amoureuse de ce coloris, le “Lichen” de chez Landscapes.

La seule chose que j’ai remarquée sur mes deux écheveaux, c’est que le retors m’a semblé un peu moins rond une fois les écheveaux teints, rincés et essorés. Du coup je les ai rapidement repassés au rouet, pendant qu’ils étaient encore humides, et je leur ai donné un coup de vapeur par acquit de conscience.

écheveaux filés et teints à la main écheveaux filés et teints à la main

Autre excellente raison de teindre après coup : parce qu’on peut obtenir des effets impossibles à réaliser autrement, comme par exemple cet effet moucheté.

Je me suis inspirée d’une palette de Design Seeds et j’ai mis mon écheveau bien, bien à plat, puis j’ai disposé mes couleurs par petites touches.

J’ai cherché à obtenir des séquences de couleur très courtes, et on voit sur l’échantillon qu’il n’y a que quelques mailles successives de la même couleur, jamais plus de cinq.

Quand on tricote avec un point un peu plus texturé, l’effet est encore plus drôle !