Une ceinture de grossesse douce, douce, douce…

ceinture tissée

Quand ce bébé est attendu de longue date, quand on a patienté longtemps avant de pouvoir le “mettre en chantier”, quelle fête que de pouvoir enfin arborer un joli bidon rond ! Elle est difficile, l’attente du moment où on va enfin rencontrer cette petite personne qui s’apprête à changer radicalement notre vie… Pour patienter, quoi de plus normal que de vouloir se faire plaisir et peut-être d’attirer un peu l’attention sur cette partie de notre anatomie ? 😉

La ceinture de grossesse n’est pas toujours indispensable, mais elle apporte du chic à la tenue : pas question de dissimuler comme il y a cent ans cette “situation intéressante”. Là, le luxe est à l’honneur puisque j’ai commencé par teindre de la soie tussah très douce, que j’ai filée au rouet, puis tissée, puis coupée, puis cousue… Bon, ça a l’air long comme ça, mais cela ne demande pas une énorme quantité de tissu donc cela ne représente en fait “que” huit heures de travail 🙂

ceinture tissée ceinture tissée ceinture tissée

Surteinture, mon amour

filage

Ce n’est pas moi qui ait surteint cette mèche de blue faced leicester oatmeal, mais Muriel, du Jardin des fibres ! J’aime beaucoup la possibilité que nous offre la teinture de poser des couleurs sur une fibre naturelle non blanche, ou sur une fibre déjà teintée. Le résultat a toujours plus de profondeur qu’une teinture sur du blanc. J’ai beaucoup aimé ce mélange très doux de bleus et de violets et je l’ai retordu en navajo pour conserver les sections de couleurs…

Petit pull tricoté puis teint

pull teint à la main

Je m’aperçois que j’avais complètement oublié de vous montrer ce p’tit pull réalisé il y a belle lurette… Je voulais tester la teinture après tricot.

J’ai réalisé les pièces du pull en KnitPicks à teindre. Pour aller plus vite, j’ai utilisé ma machine à tricoter Passap Vario. Pas très convaincue de l’usage de la machine qui perdait beaucoup de mailles et le rattrapage “à l’envers” a tendance à m’horripiler… mais je pense que c’est la machine qui est défectueuse et non le principe qui ne me convient pas. D’ailleurs j’en profite pour ouvrir une parenthèse : plusieurs personnes m’ayant demandé si j’avais le mode d’emploi de cette machine, j’ai finalement décidé de le scanner et de le mettre en libre-service. La machine n’étant plus vendue depuis longtemps, je n’ai pas l’impression de faire du tort au fabricant, et il me semble que cela rendrait service à beaucoup de monde, les tricoteuses récupérant souvent des machines d’occasion.

Voici donc un lien pour télécharger le mode d’emploi de la Passap Vario.

Fermons la parenthèse ! 😉 Pour la teinture, je me suis contentée d’imbiber les pièces d’eau mais pas trop et de les déposer sur du film alimentaire. J’ai appliqué mes teintures préférées (toujours Dupont pour soie !) en essayant de faire des dégradés, puis j’ai soigneusement emballé chaque pièce avant de les fixer au micro-ondes et d’assembler le pull. Remarque : attention à la manipulation, les pièces s’étirent volontiers et ne reprennent pas leur taille initiale.

pull teint à la main pull teint à la main pull teint à la main

Noces de soie

gilet tissé en soie

Douze ans de mariage, ce sont les noces de soie : pour qui aime travailler les belles fibres, c’est un vrai défi qui mérite du temps et de l’application ! Pour faire ce beau gilet à mon cher et tendre, j’ai commencé de presque rien : des mawatas, ou “mouchoirs de soie”. Je vous en ai déjà parlé, j’aime beaucoup l’effet texturé du fil obtenu avec les mawatas, une fois retordu en navajo, c’est-à-dire à trois brins, sur lui-même. Et en plus, il est extrêmement solide. Du coup, il était naturel de penser à le tisser…

J’ai commencé par teindre les mawatas. J’ai la chance de partager la vie d’un homme qui accepte de porter toutes sortes de couleurs sans rechigner, donc j’ai choisi ma teinture Landscapes préférée, le vert Lichen. Après, j’ai étiré tous ces mawatas après les avoir soigneusement détachés les uns des autres, et j’ai enroulé cette mèche aérienne en une gigantesque boule. Cela m’a déjà pris deux longues soirées…

Est ensuite venu le moment du filage. Sachant qu’une fois retordu, j’avais quasiment 1,5 km de fil, le calcul est simple : au départ, j’ai filé 4,5 km ! Pour cela, j’étais ravie d’avoir le concours de mon petit eSpinner Ashford – à présent qu’il est muni d’un épinglier automatique WooLee Winder (oui, j’ai fait des économies et ensuite des folies ! il faudra un jour que j’ouvre une nouvelle catégorie pour vous montrer tout mon matériel, il y a de quoi papoter pendant de longues soirées d’hiver…), c’est le roi des filages au long cours. J’ai apprécié ce confort, puisque le filage et le retors m’ont occupée presque un mois.

C’est avec bonheur que j’ai vu arriver le moment du tissage, car j’adore ça ! Même avec mon très modeste Knitters Loom, un adorable petit métier à tisser pliant, je me régale, et voyez, 50 cm de largeur peuvent parfois suffire pour créer des vêtements ! En l’occurrence j’ai commencé par tracer et couper mon patron (Simplicity n7297). Par chance, le dos est en deux morceaux, ce qui signifie que finalement je n’avais qu’une bande de 35 cm de large à tisser… oui, mais sur presque 3 mètres. Parallèlement, j’ai mesuré le bon métrage d’un épais twill de soie que j’ai teint avec la même teinture pour faire la doublure.

Le début du tissage a généré une certaine appréhension car je me demandais ce qu’allait donner mon fil. Au début, je n’ai pas trop aimé l’effet de rayures que générait le dégradé de la couleur, et je l’ai cassé en alternant plusieurs écheveaux. Ensuite, la grande question était : aurai-je assez de fil pour aller au bout de ma chaîne ? Mes savants calculs me promettaient que oui, mais les calculs… vu ma propension aux étourderies, je leur fais rarement confiance. Finalement, j’ai eu de la chance : une fois tombé du métier, lavé et repassé, le tissu faisait même une vingtaine de centimètres de trop. J’avais quand même prévu une issue de secours : si je n’avais pas assez de tissu, j’utiliserais la même soie industrielle que celle choisie pour la doublure pour faire le dos.

Le moment de la couture du gilet en elle-même a été l’étape la plus rapide. J’ai commencé par décalquer le patron sur de l’intissé très fin que j’ai fixé au fer sur mon tissu, puis j’ai découpé chaque pièce et fait un zigzag à la machine. Avec ça, aucun risque d’effilochage ! Puis j’ai monté le gilet, ce qui m’a donné l’occasion d’approfondir mes connaissances dans le domaine des vêtements doublés. Très intéressant, et surtout le résultat est vraiment agréable. Oui oui, je commence à prendre goût aux finitions soignées ! C’est un peu tard, mais cela prouve qu’il ne faut pas désespérer : même les vieilles guenons apprennent de nouvelles grimaces 😉

Le petit plus, ç’a été d’apporter mon gilet dans ma caverne d’Ali Baba à boutons préférée, chez Dam’Boutons au marché Saint-Pierre. Impossible de ne pas y trouver votre bonheur tant il y a de choix. J’ai craqué pour ces boutons tout simples façon bronze, et le marchand m’a même trouvé une belle boucle assortie pour accrocher la martingale derrière. Une fois les boutons cousus, les boutonnières brodées, le travail était fini, je n’ai plus eu qu’à faire un paquet cadeau…

Et savez-vous quel cadeau j’ai reçu, moi, à l’occasion de mes noces de soie ? Je vous le donne en mille : une énorme provision de mawatas !!!

Un cadeau doux et beau

Pour mon anniversaire, une très chère Zouzou m’a offert un très beau cadeau : cette volumineuse tresse laine et soie teinte par ses soins. Je ne vais pas vous dire une fois de plus que la photo ne lui rend pas hommage !!! Elle est douce et brillante, dans des tons qui rappellent irrésistiblement les œuvres de Monet. Un grand, grand merci 🙂

mèche de laine teinte

“Atlantique”

filage

J’ai bien essayé de me lancer dans une orgie de couture, mais le travail s’est fait pressant avant que je puisse la satisfaire tout à fait (je vous rassure, j’aurai quand même quelques petites choses à vous montrer !)… Résultat, j’ai dû ranger la machine… mais en matière de délassement, il y a toujours le filage pour les rares petits moments de creux ! Ma mère m’ayant commandé un fil pour compléter un pull destiné au Petit Prince (décidément il n’y en a que pour lui en ce moment : il vient juste d’avoir un cardigan !!), j’ai teint un beau mérinos superwash dans les tons de l’océan qui a bercé mon enfance : le merveilleux Atlantique.

Une année de travail… cette cape en dentelle

dentelle mohair

Pour vous souhaiter une bonne, une excellente année à tous et à toutes, je vous montre l’ouvrage qui a occupé par périodes toute mon année 2011 ! Cette cape en dentelle est tirée de mon cher Victorian Lace Today, et je l’ai tricotée en Kid Mohair Adriafil de chez Tricotin. C’est un fil magnifique qui a le mérite d’exister dans une palette de coloris incroyable…

Au début, j’ai eu un peu de mal à le tricoter car il glissait de mes aiguilles (petit souci dû au fait qu’on utilise un numéro d’aiguilles beaucoup plus gros pour réaliser ce modèle), mais Flore m’a donné une astuce : je suis passée à des embouts en plastique et pof, tout est devenu plus facile ! Yessss ! Je n’aurais jamais cru que la matière des aiguilles fasse une telle différence en confort de tricotage, je viens d’apprendre un truc de plus.

Non, la vraie difficulté que j’ai connue c’est que j’ai beaucoup traîné pour le faire et lorsque je me suis aperçue que je n’aurais pas assez de fil pour terminer la bordure, le bain que j’avais pris n’existait plus depuis longtemps… Or le nouveau bain était assez différent et la bordure faisant tout le tour de l’ouvrage, il n’y avait pas moyen de tricher sans que cela se voie… Imaginez ma rage (contre moi-même !!!) après les heures de tricotage que j’avais déjà passées sur la cape !

Total, j’ai fini par décider que j’allais essayer de surteindre très légèrement le fil (passé en écheveaux pour l’occasion) avec un peu de mes chères Dupont. Toutes les copines m’ont garanti que je n’arriverais jamais à retrouver la même couleur, merci les filles ! 😉 Et j’étais prête à les croire après mon premier bain. J’avais ajouté 5 ml de magenta pour 100 g de fil et les écheveaux sont ressortis… ben, oui, magenta !!!!! Argh, mes yeux en sont tombés ! J’avais oublié à quel point le mohair prend bien la teinture, et combien les teintures Dupont sont concentrées !

Mais je suis une fille très têtue et j’ai recommandé deux pelotes, puis je les ai teintes en plusieurs bains successifs, en ajoutant seulement deux GOUTTES de teinture à chaque fois. Eh bien, vous me croirez ou non, mais j’ai réussi à retrouver la teinte et j’ai pu finir la cape dans les temps… Et elle était sous le sapin de Noël, pour ma maman qui aime beaucoup porter ces couleurs-là.

La saga d’une étole, épisode 1 : teinture

teinture

Un bel événement se profile dans l’histoire du pub spinning parisien : la rencontre organisée en septembre, plus formalisée qu’à l’ordinaire mais toujours ouverte à tous en toute liberté, va fourmiller de démonstrations et d’échanges. Entre autres choses, j’ai le projet de travailler sur le tissage d’une étole en fil fantaisie…

En voici la première étape. Que faut-il pour tisser une étole ? Un fil de chaîne, et un fil de trame.

Pour le fil de chaîne ci-dessous, parce que je ne fais toujours pas confiance à la solidité de mes filés main (je tends ma chaîne à mort !!!), j’aime particulièrement le fil Knit Picks à teindre. J’ai donc mesuré ce qu’il me fallait, avec un peu de marge (pour une longue et belle étole, un écheveau suffit), et je l’ai teint dans la gamme de couleurs que j’avais choisie : du bleu, du vert, du violet, du marron… Oui, je sais, je vous ai souvent fait le coup ces derniers temps, mais qu’est-ce que j’y peux ? Ce sont en ce moment mes préférées.

Pour le fil de trame, j’ai teint dans les mêmes tons et dans la foulée de la mèche de laine mérinos et du mohair.

Que pensez-vous du résultat ? Moi qui aime le bleu (je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde), cela me met l’eau à la bouche.

Je vous préviens, ne fermez pas les yeux trop longtemps, je suis déjà en train de pédaler…

teinture

Étole “Loch Ness”

étole en feutre peinte

Pour participer au “défi celtique” proposé par ALM pour le mois d’août, j’ai réalisé cette étole en feutre de laine et soie peinte à la main. Elle représente le plus beau lac des Highlands, et bien sûr je n’ai pas oublié d’incruster un petit “Nessie” ! Je suis ravie du résultat, car c’était la première fois que j’essayais de teindre à la main les fibres après et non avant les avoir feutrées. Elles ont très bien pris la teinture, la soie apportant des nuances particulières.

Je suis certaine de ne pas remporter le défi, car les gagnants sont ceux qui recensent le plus de votes : ayant présenté ma création le dernier jour, je n’ai aucune chance ! Pas grave, je suis si contente de l’avoir réussie que je m’en satisfais pleinement. Sa beauté ne se révèle pas vraiment en photo, mais toutes les personnes qui ont pu la voir et la toucher “en vrai” m’en ont fait de grands compliments. Je suis sûre qu’elle sera une des vedettes de mon marché de Noël, si je réussis à y participer ! (Tant pis pour la modestie…)

étole en feutre peinte étole en feutre peinte

Dans la foulée, j’ai fait une autre étole du même genre, mais dans le thème “Tout feu, tout flamme”… avec quelques pincées de glitz pour faire scintiller encore plus la couleur. Elle figurera dans la boutique dès ce soir.

étole en feutre peinte

Sur mes aiguilles…

tricot modulaire

Il était tellement beau, l’écheveau laine et soie en retors navajo que Zouzou m’a offert, que je me suis précipitée pour le tricoter sans même le prendre en photo ! Affreuse bévue ! Heureusement, vous pouvez le voir sur sa page Flickr

Toujours est-il que j’ai quand même hésité sur la technique à choisir pour garder les merveilleuses séquences de couleurs ménagées par le retors navajo… et puis, mais c’était sûr, depuis le temps que je me posais des questions, il fallait bien m’y mettre ! au tricot modulaire.

Je ne savais pas du tout ce que c’était mais j’avais vu de belles photos, donc… j’ai sorti mes aiguilles et j’ai tenté le coup ! Et j’ai arraché tous mes beaux cheveux ! Si si, je me promène chauve à l’heure qu’il est (merci Zouzou) !

Bref, c’est pas si simple que ça… et surtout c’est pas simple à défaire, donc mieux vaut se concentrer et travailler au calme. Après deux douzaines de carrés, je pense commencer tout juste à piger le truc. Le principe ? travailler en petits modules que l’on alterne, comme une sorte de patchwork, sauf qu’il n’y a ni coutures à faire, ni mailles à relever : tout fonctionne sur un principe de diminutions et d’augmentations. Regardez le résultat, est-ce que ça ne vaut pas le coup de se balader chauve ? Je n’ai plus qu’à me faire un nouveau chapeau 😉